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Pourquoi la nouvelle fonctionnalité Netflix fait débat ?

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© Kon Karampelas

Depuis le début du mois d’août, Netflix a autorisé ses utilisateurs à regarder ses contenus en accéléré. Une fonctionnalité qui sacrifie la valeur artistique au profit du sacré-saint binge-watching, qui ouvre toutefois des perspectives en termes d’accessibilité.

Binge-watcher, toujours plus vite. Depuis le début du mois, Netflix a officialisé une nouvelle fonctionnalité sur son catalogue, en permettant à ses utilisateurs d’accélérer ou de ralentir un contenu. De la même manière qu’elle existe déjà sur YouTube, cela permet de diminuer la vitesse d’une série à x0,5 ou x0,75 ou bien de l’accélérer, x1,25 ou x1,5. Un ajout uniquement disponible sur l’application Netflix Android, avant de rejoindre, sous peu, les autres supports.

De son côté, la plate-forme permet de faire gagner du temps à ses utilisateurs avec une équation très simple : en offrant la possibilité de réduire le temps des épisodes, elle leur permet de pouvoir regarder toujours plus vite leurs séries favorites, et ainsi, enchaîner toujours plus de contenus. Un petit calcul : visionné en x1,25 un épisode d’une heure ne durera plus que 45 minutes.

Surtout que Netflix a tout prévu, jusqu’à une correction automatique des voix déformées après l’accélération des contenus. «Cette fonctionnalité est demandée par nos membres depuis des années, a précisé Keela Robison, vice-présidente des innovations de produit pour Netflix, relayée par Allociné. (…) Nos tests montrent que nos utilisateurs apprécient cette flexibilité, que ça soit pour revoir leur scène préférée ou pour ralentir les choses, s’ils regardent avec des sous-titres ou qu’ils ont des difficultés auditives.» 

«Il n’y a aucun moyen que Netflix aille de l’avant avec cela»

Le problème, c’est que cette fonctionnalité, discrètement mise en place par la plate-forme après une annonce déjà vivement critiquée en octobre 2019, fait grincer des dents de l’autre côté de l’écran, chez les cinéastes. Lors des premières rumeurs, certains étaient même montés au créneau, à l’image de Judd Apatow, créateur de la série Love sur la plate-forme. «Les distributeurs n’ont pas à changer la façon dont le contenu est présenté, s’est-il épuisé sur Twitter. C’est un abus de confiance et il ne sera pas toléré par les personnes qui le fournissent. Laissez les gens qui s’en fichent mettre dans leurs contrats qu’ils s’en fichent. La plupart d’entre eux s’en soucient», martèle-t-il, précisant que la plupart des personnalités du cinéma se dresseront contre l’outil.

La star de Breaking Bad Aaron Paul s’était également inquiétée de ces rumeurs. «Il n’y a aucun moyen que Netflix aille de l’avant avec cela. Cela voudrait dire qu’ils prennent complètement le contrôle de l’art de tout le monde et le détruisent. Netflix est bien meilleur que cela.» Peut-être pas, visiblement. Surtout que le géant du streaming américain a déjà anticipé les réactions, «c’est pourquoi nous avons plafonné la gamme de vitesses et que nous demandons aux membres de modifier la vitesse chaque fois qu’il regardent un nouveau contenu – au lieu de modifier leurs paramètres selon leur dernière vitesse de lecture», a expliqué un porte-parole à The Verge.

Pas sûr toutefois que ces justifications ne rassurent les créateurs de contenus, convaincus que la fonctionnalité pervertit leur art. Malgré la polémique, elle permet toutefois d’offrir un pas en avant pour l’accessibilité, demandée par de nombreuses associations.

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