On a découvert « Hip-Hop 360 » : l’exposition évènement dédiée à la culture Hip-Hop

L’ambiance est tamisée, mais tous les sens sont en éveil. Les samples résonnent, le streetwear flamboie, les clips fascinent… A la Philharmonie de Paris, l’immersion dans cette culture née au cœur du Bronx des années 70 se fait en quelques pas. Depuis le 17 décembre 2021, l’exposition Hip-Hop 360 retrace l’histoire d’un des mouvements artistiques les plus prolifiques du 21e siècle. Au fil des salles, des photos d’époque, et des fragments musicaux, le visiteur est pris par la main pour (re)découvrir les débuts du hip-hop dans les années 70 à New York, son arrivée dans l’Hexagone au début des années 80, jusqu’au nouvel âge d’or de la dernière décennie. 

Immersion et interaction

Passé l’entrée, un casque audio noir devient votre fidèle allié pour la déambulation pendant une grosse heure. Car Hip-Hop 360 rime avec exposition, mais aussi avec interaction. Tout au long du parcours, les prises jacks foisonnent et font voyager vos oreilles sur quatre décennies de sonorités. Et le large panel parvient à toucher plusieurs générations, en mêlant le Booba de 2005 au Jul de 2019, en passant par d’autres enregistrements inédits.

Mention spéciale à deux installations pour leur approche ludique : le blindtest par « styles de rap » (« Egotrip, Storytelling, Hardcore, Dérision, Introspectif, Having Fun, Rap engagé », et l’étrange « Honneur aux dames »), et un dérivé de table de mixage pour décomposer voix et couches instrumentales. Ponctuellement, Hip-Hop 360 changent les visiteurs en auditeurs, et même en acteurs de ce mouvement. Et quand l’ouïe fatigue, la vision prend le relais. Les covers non retenues de Fifou raviront les amateurs de SCH, Dinos, PLK… Pendant que les néophytes n’arriveront pas à détacher leurs yeux de l’énergie des lives de NTM ou Diams sur les écrans formant un cercle de 120 m² au cœur de l’exposition 

Une mise en perspective

Aujourd’hui, le rap, pilier le plus solide de la culture Hip-Hop, a gagné se place sur le podium des musiques reines de l’Hexagone. Alors, il est bon de retracer le chemin parcouru en quarante années. Esthétique mouvante, commercialisation périclitante puis florissante… L’exposition Hip-Hop 360 offre cette découverte. A ses débuts au magasin Ticaret ou au terrain de vague de La Chapelle, il y avait un rap. Puis avec les décennies, des dizaines d’autres raps se sont succédés, concurrencés, mêlés. L’exposition offre une mise en perspective pour comprendre cette mutation incessante. L’écriture, l’expression, le flow, les instrumentales, les punchlines… Un passage par la Philharmonie de Paris permettra au visiteur de naviguer à travers les époques.

 

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Cerise sur le gâteau : certains pionniers de cette culture ont aidé à l’élaboration de l’exposition Hip-Hop 360. Dont l’emblématique Dee Nasty, ancien disc-jockey et premier artiste français à proposer un album exclusivement rap en 1984 : Panam City rappin’. Le précurseur a choisi 70 disques de sa collection personnelle pour les faire découvrir aux visiteurs. A ses côtés, MC Solaar, Lefa, Youssoupha, Infinit’ et tant d’autres ont aidé à l’élaboration de Hip-hop 360 sous la houlette de François Gautret. En résumé, un retour aux sources, à l’aide d’archives et de témoignages d’acteurs de cette culture.