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Musique

On a parlé de la « Feat Tape », de Fianso et du futur avec OMR

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On a rencontré OMR, jeune rappeur qui vient de sortir la Feat Tape. La genèse d’un tel projet, ses liens avec Fianso ou le futur : on a parlé de tout ça avec lui.

À tout juste 18 ans, OMR a déjà tout d’un grand. Aussi à l’aise pour son premier Planète Rap qu’à Rentre dans le Cercle, le jeune artiste a décidé de proposer un premier projet assez spécial. La Feat Tape : seize morceaux, seize collaborations et seize façons de le découvrir. Incroyablement polyvalent, OMR avait à coeur de le prouver ; joliment entouré (Sam’s, Fianso, L’algérino, …), il laisse le soin à son public de faire connaissance avec son univers, avant de passer à la vitesse supérieure. Rencontre avec un rookie aux dents longues.

OMR comment tu vas ? Comment tu te sens avec la sortie de la Feat Tape ?

Ça va. Totale détente. Il y a du stress mais c’est du bon stress. Donc ouais, totale détente, en espérant que ça va bien marcher.

Ce bon stress c’est lié au fait que ce soit ton premier projet ? Où il y a d’autres choses qui rentrent en compte ?

C’est plein de choses. Je passe mon BAC, faut le savoir aussi. Le projet c’est un an de travail donc là c’est plus soulageant de l’avoir sorti. C’est un an de travail acharné et ça fait plaisir. Mais il y a toujours un petit peu de stress lié à l’avis des gens mais sinon, je pense qu’avec ce projet tout le monde trouvera son bonheur.

«Je suis monté sur scène avec la Sexion d’Assaut quand j’étais petit»

Bonne chance pour ton BAC. T’as réussi à le gérer en même temps que la musique du coup ?

Ouais. Enfin, j’ai un peu pris le risque de rater mon année scolaire, mais j’ai géré les deux. Quand j’étais au studio et que je finissais à sept heures, j’assumais et j’allais en cours à huit heures. C’était fatiguant mais ça va. Il faut toujours assumer sinon il y aura toujours des gens autour de moi pour me remettre les idées en place.

Avant d’en faire, quels sont tes premiers souvenirs liés au rap ? Comment tu rentres dedans ?

Sexion d’Assaut. J’avais la chance d’être présent dans les studios quand j’étais petit, je m’endormais dans les studios quand mon père m’y emmenait et j’ai pu voir Usher sur scène, Sexion d’Assaut sur scène aussi. Je suis monté sur scène avec la Sexion quand j’étais petit. J’avais six, sept ans. C’est marquant, c’est cool et ça fait des beaux souvenirs. J’étais un très grand fan de Michael Jackson étant petit. Lors de sa mort j’avais pu assister à une représentation de ses danseurs, voir sa troupe. Énormément de bons souvenirs avec la musique.

Et à quel moment le déclic intervient et tu te dis que c’est ce que tu veux faire ?

À la base c’était pour rigoler. Mon père a créé son premier studio dans le cinquième arrondissement de Paris et puis j’accompagnais les artistes et à chaque fin de séance je m’amusais. Je prenais un petit peu sur leur séance et je m’amusais pour voir ce que ça donnait. Et un jour je me suis dit : «Vas-y je vais faire un son un peu plus sérieusement». On a vu qu’il y avait un petit peu de potentiel et du coup ça a un petit peu lancé la machine. C’était il y a deux, trois ans de ça. En fait c’est le confinement surtout. Le confinement, le COVID. Les seules attestations que je faisais c’était pour aller au studio.

OMR

Ensuite on a l’impression que les choses se sont très vites enchainées. Un Planète Rap, un Rentre dans le Cercle… C’est à ce moment là que tu comprend qu’il y a vraiment quelque chose à faire ?

Comme tu dis c’est vraiment Planète Rap et Rentre dans le Cercle… Bon, il y a eu « CHATELET » qui a fait des vues, on peut en dire ce qu’on veut mais c’est une réussite et je suis fier de ce son même si c’est pas mon son préféré. De toute façon c’est souvent comme ça, les sons qu’on ne voient pas péter c’est ceux qui pètent mais bon. Ouais c’est vraiment Rentre dans le Cercle et le Planète Rap de Fianso. Ça m’a donné de la crédibilité dans cette industrie. Mais je suis pas encore installé, c’est d’ailleurs pour ça que le projet a été fait comme ça. On va regarder les chiffres mais c’est surtout pour m’installer. Le premier projet c’est pour dire : «Ouais les mecs je suis là, je suis dans le game». Et le deuxième projet, on va envoyer la patate.

Donc quand t’arrives à Rentre dans le Cercle ou Planète Rap sans connaître grand monde, sans que tout le monde te connaisse t’es dans quel état d’esprit ?

C’est des expériences qui m’ont renforcés. Demain je vais à Planète Rap, je vais être en full détente. Mais Rentre dans le Cercle c’était un des jours les plus stressant de ma vie. J’ai plus stressé à ça qu’au bac. C’était un stress immense. J’avais trop peur de décevoir. Mais ça va, ça s’est bien passé on dirait, donc c’est cool.

Tu l’as dit t’es en train de passer ton bac, t’es encore jeune voire très jeune comparé à certains. Est-ce qu’à un moment ça a pu être un frein dans ton rapport à cette industrie et ta manière de faire de la musique ?

Dans la vie de tous les jours je traîne pas avec des gens de mon âge. Je traîne plus avec des adultes et j’ai été, malgré moi, dans la vie adulte plus vite que prévu. J’ai du m’adapter car j’ai du apprendre à faire énormément de choses, surtout cette année. Et je pense que ça va beaucoup m’aider pour plus tard. Et après, tout le monde ne sait pas que je passe le BAC et que je vais avoir 18 piges. Même sur Insta, les gens pensent plus que je suis autour de la vingtaine. Et quand on me pose la question, sur les réseaux etc je dis pas mon âge en soit. J’en joue un peu. Après quand il s’git d’humain comme ce qu’on fait maintenant, ça me pose pas de problèmes. C’est même une fierté. Plus tard je pourrais dire que j’ai fait ça quand j’avais 17 piges.

«TikTok, c’est un bon outil de promo, qui te fait économiser énormément d’argent»

En parlant des réseaux, t’es hyper actif sur TikTok. Pourquoi t’apprécies autant ce réseau en particulier ?

TikTok c’est un tremplin pour n’importe qui. Ça en même surprenant. Demain je vais faire un truc, je le poste, je me dis que c’est éclaté et en fait je fais 800.000 vues… Donc c’est que de l’inattendu. Et, c’est pas que je compte sur TikTok, mais je me dis qu’il y a peut-être deux, trois sons de mon projet qui vont péter sur TikTok et qui vont faire des trends de ouf. C’est un bon outil de promo, qui te fait économiser énormément d’argent aussi.

Du coup quand tu rentres en studio et que tu fais du son c’est un truc que t’as dans le coin de la tête ?

Quand je suis au studio, je topline etc. Et quand j’ai la gimmick… Je me dis pas que je vais faire une gimmick pour TikTok. Mais, quand j’ai la gimmick, je me dis que ça va peut-être être bien pour TikTok. Mais je suis pas comme tout le monde, à dire que je ne fais pas de sons pour TikTok, parce que ça serait mentir. T’essaies toujours d’avoir une petite phrase qui va être « TikTokable ». Donc ouais, ça reste dans un coin de ma tête.

Parlons un peu de la Feat Tape. À quel moment te viens l’idée de faire une mixtape où il n’y a que des collaborations ?

Ça remonte lors d’un séminaire de L’Algérino. J’ai fait une séance avec lui, mais je devais pas du tout rapper ou quoi. Et il m’a dit : « Rentre en cabine, fais moi une topline ». Au départ je trouve ça chelou tu vois. C’est L’Algérino. On parle d’un artiste qui fait des millions et des millions de vues. Mais bon, le train il est là et faut le prendre. Donc j’y vais. Et au final il garde ma topline et il écrit par dessus puis il a demandé à mon père : «Je veux faire un son avec ton fils». Et à partir du moment où on se dit qu’on à L’Algérino… Parce qu’en fait, l’idée de la Feat Tape, on l’a depuis bien bien longtemps. Donc on s’est dit que c’était le bon moment. On a L’Algerino donc pourquoi pas le faire.

Un projet où il n’y a que des feats c’est pas ordinaire. Personne ne l’a fait en France. Pour un artiste ça peut parfois être compliqué d’avoir trois, quatre feats dans un projet. J’ai réussi à en avoir seize. Je voulais pas m’installer comme tout le monde. Les gens apprendront à me connaître sur le deuxième projet surtout. Là c’est beaucoup d’egotrip et je voulais qu’on apprenne qui je suis musicalement. Et dans le deuxième projet ils vont apprendre qui je suis. Mais dans celui là tout le monde va trouver son bonheur. J’ai fait un feat avec une espagnole qui chante extrêmement bien, j’ai fait un feat avec un anglais, avec des gens de Marseille, Lyon, Paris. Il y a des empreintes de partout et c’était surtout pour montrer ma capacité à faire différentes choses.

Est-ce que les seize collaborations se sont faites de la même façon ? T’as rencontré chaque artiste et vous avez créé le morceau ensemble à chaque fois ?

Ouais, c’est que du contact physique. En fait, ça se ressent quand un feat est fait à distance. Mais là c’est que de l’humain, personne n’a fait le feat pour faire le feat. On s’est bien entendus donc on a collaboré. Et ça se ressent. Pareil pour les instrus. J’ai posé sur une prod YouTube qu’on a retravaillée pour le morceau avec Sam’s, mais sinon c’est que du surplace et on a tout composé. C’est ce qui est bien aussi.

Sofiane est sur le projet. On en a parlé il t’a invité à son Planète Rap et à Rentre dans le Cercle. Parle nous un peu de ta relation avec lui.

Déjà c’est l’ami de mon père, mais il kiffe ce que je fais. Faut savoir que ma première scène, 45.000 personnes, je suis monté sur scène avec Fianso, j’ai fait un couplet. Dans le rap c’est mon parrain un peu. J’étais obligé de le ramener sur le projet, c’est logique, ça serait carrément bizarre si il y était pas. Mes premières fois dans le rap c’est avec lui. Et il sait ce que je vaux. J’ai beau être le fils de n’importe qui, il va pas prendre le risque de me ramener sur son Planète Rap pour que ça flop, il va pas prendre le risque de me ramener sur son Rentre dans le Cercle pour que ça flop et il va pas prendre le risque, après avoir fait tout ça, de me ramener devant 45.000 personnes pour que ça flop. S’il a fait tout ça c’est qu’il croit en moi.

Est-ce qu’il y a eu un moment où tu t’es mis la pression par rapport à ce que l’artiste en face de toi proposait en cabine ?

Pas de pression mais… Je suis une éponge. Je vais absorber toutes les manières d’apprendre et de travailler. Fianso, L’Algérino, Kenem ou Naimless, ils ont tous des manières différentes de travailler et moi j’apprends de chacun d’entre eux. Ça fait que deux ans que je suis dans la musique, donc faut bien que j’apprenne. Et je le fais sur le terrain. Avec ce projet là, ça va me permettre d’être un monstre sur le deuxième. Avec toutes les techniques, toutes les manières de taffer de chaque artiste, ça m’a donné énormément de balles.

Il y a une session en particulier que t’as préféré ?

Franchement, c’était que des ambiances différentes à chaque fois, que du bonheur. C’était à la cool, familial et il n’y a que des ambiances différentes, aucune n’a été meilleure que l’autre. C’était seulement boulot et rigolade. On mangeait ensemble etc. Et c’est pas un feat et on arrête de sa calculer, on se côtoie encore tout au long de l’année avec certains artistes. J’ai un vrai contact humain avec chacun d’entre eux et j’espère que ça se ressent.

Sur ce projet il y a donc beaucoup d’ambiances différentes afin que les gens te découvrent musicalement. Est-ce que sur un deuxième projet dont tu parles tu auras envie de resserrer le tir et moins t’éparpiller ?

Non, j’ai envie que tout le monde s’y retrouve à chaque fois dans mes projets. Après c’est sûr que demain, si il y a un style qui ressort bien du lot, il y en aura un peu plus dans le projet. Mais dans la Feat Tape, tout le monde va s’identifier à un morceau, donc dans le deuxième ce sera important que tout le monde puisse aussi s’identifier. Même si je serai beaucoup plus solo.

«C’est comme un rêve de faire des tournées»

Tu parlais de ta première scène avec Fianso, c’est quelque chose qui t’as plu ? T’as envie de renouveler l’expérience, faire des concerts ?

Ouais. Pour moi, c’est la meilleure des choses dans la musique parce que t’es en contact avec ta communauté. Mais je suis quelqu’un de perfectionniste. Et le jour ou je suis monté sur scène avec Fianso je me sentais pas bien. Je me disais que c’était claqué ce que j’avais fait. Et en regardant ce que j’avais fait, finalement c’était pas si mal. Mais je me dis que je peux mieux faire à chaque fois, et c’est une mentalité qui va vraiment m’aider dans ma vie parce que je vais vouloir faire toujours plus.

En vrai, c’est comme un rêve de faire des tournées. Après dans ce projet là, il y a énormément de feats donc peut-être que demain si le son avec L’Algerino ou Fianso ou Zeguerre ou Dinor il pète et qu’ils ont un showcase peut-être que je monterais avec eux. Mais c’est sur le deuxième projet que j’espère sortir des tubes qui me feront tourner dans les salles de concerts.

On se devait de te poser la question, tu viens de réaliser un projet avec 16 collaborations. Ça serait quoi ton feat ultime ?

Mon feat ultime… Fifty. Ou MC Kevinho. MC Kevinho c’est un artiste du Brésil, archi connu là-bas. Et 50 Cent, bon je vais pas te le présenter (rires). En francophone ça va être des Ninho, PLK, c’est des artistes que j’écoute. Après j’ai pas de collaboration ultime en soit mais collaborer avec eux ça serait cool. J’me dis que ça pourrait faire un bail. Mais c’est pas ultime non plus.

Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

La réussite et pleins de bonnes choses… D’avoir mon BAC ! Souhaitez-moi d’avoir mon BAC et après le reste c’est carré, on l’achète (rires). Non mais mon BAC parce que sinon je vais devoir retaper c’est relou (rires).

OMR – Feat Tape

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