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Musique

Orelsan : l’histoire oppressante de la cover de « La fête est finie »

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orelsan la fête est finie

La cover de La fête est finie, capturée à Toulouse, met en scène Orelsan en costume de ninja dans un métro. Une situation étrange, mais très inspirée. 

Une main posée sur la vitre d’un métro, un regard plongé dans l’obscurité et un katana dans le dos : la cover de La fête est finie est d’une créativité géniale. Réalisée par Greg et Lio, qui ont retravaillé une photographie de Jean Counet, elle fait preuve d’une grande inspiration, en cherchant à illustrer la moiteur de la routine des transports en commun. Capturé dans le métro toulousain, à la station « Ramonville », le cliché s’inscrit dans un large catalogue de photos réalisées pour promouvoir l’album. L’objectif : jouer sur le contraste de Orelsan, en costume de ninja, dans des scènes de la vie commune.

En somme, on retrouve l’artiste mener sa vie habituelle : attendre le métro, conduire sa voiture, faire ses coures ou manger des nuggets, toujours avec son katana fermement accroché dans son dos. Aucune des photos ne livre d’interaction sociale : on a l’impression qu’il mène sa journée machinalement, toujours avec un visage froid, dénué de toute expression. Sur plusieurs d’entre elles, il regarde également dans le vide, comme perdu dans ses pensées. On retrouve un jeu intéressant sur la valeur des plans : Orelsan est parfois masqué, derrière une vitre ou un masque de ninja, ou bien en fond, flouté, comme fondu dans une masse stoïque et universelle.

Orelsan, un ninja triste au milieu de la foule

La seule fantaisie des clichés réside dans le costume arboré par Orelsan. Singulier, l’élément est également symbolique : il témoigne que la routine sans saveur peut toucher absolument tout le monde, même les ninjas. Là où les combattants sont souvent représentés avec dynamisme et nervosité, Orelsan, lui, se morfond dans une vie sans relief. Le rappeur a d’ailleurs précisé que l’idée était inspirée d’un court-métrage mettant en scène un ninja triste. «En réfléchissant à la pochette je me suis dit que ce serait mortel de reprendre leur idée», avoue Orelsan. Peut-être s’agit-il de la même histoire qu’il avait imaginé à l’occasion de Comment c’est loin ?

La pochette, elle, symbolise la froideur des transports et l’oppression de la vie sociale. La main posée sur la vitre embuée apparaît comme un appel à l’aide à la vie extérieure, alors que Orelsan semble pris au piège au milieu d’un wagon l’emmenant vers sa la brutale réalité de la vie. Le cliché s’inspire également du travail de Michael Wolf, un photographe allemand qui a immortalisé, dans sa série Tokyo Compression, la lourdeur du métro japonais. Sur ces clichés, on y voit les Tokyoïtes le visage écrasé contre la vitre du métro, ou parfois le regard sans âme vers l’extérieur.

Pris aux heures de pointe, ces clichés témoignent de la « compression » des transports de Tokyo. La capitale nippone a même mis en place des oshiya, des « pousseurs » qui s’assurent qu’aucun passager n’est resté sur la rame lors d’un départ du métro. Un métier à la modernité criante de notre génération sociale épuisante. La fête est finie en est une superbe illustration.

À découvrir également : “La fête est finie” de Orelsan aurait dû s’appeler autrement

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