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« OSITO » : Caballero est de retour et c’est de l’or en barz
Après OSO / Hat Trick, double album de Caballero et JeanJass, Caballero révèle OSITO le 8 avril. L’EP de 7 titres fait la gloire du boom-bap.
L’année dernière, Caballero et JeanJass faisaient leur retour en solo. Aujourd’hui, Caba fait un voyage temporel vers les racines du hip-hop avec OSITO, consécration du boom-bap des années 2000. Que les supporters du tandem belge se rassurent, ils pourront retrouver JJ en tant que beatmaker sur “PARTIE I : BOULIMIQUE”, “PARTIE II : TIME CRISIS”, “PARTIE IV : PHALANGE BLEUTÉES” et “Robot”.
L’histoire d’OSITO
OSITO, c’est l’ourson en espagnol, son pays natal. OSITO, c’est aussi la suite d’OSO (ours), son premier projet solo, plus long, où l’on pouvait déjà retrouver un court boom bap avec le « Goût du beurre ». L’ours, son animal totem, se rapporte à son père, qui lui faisait croire qu’il en était un – référence que l’on peut retrouver dans la dernière partie du clip OSITO en animation. «Le titre est plus mignon, alors que derrière je m’acharne sur le rap», rigole Caba dans une interview pour Deezer.
La patte de @caballerobxl se retrouve sans aucun doute dans Osito. On a parlé rap, prods et inspirations à l’occasion de la sortie de son nouvel EP. 🌴
On le réécoute ici. ▶️ https://t.co/mLV6Lx9dYv pic.twitter.com/8npqEElmsm
— Deezer France (@DeezerFR) April 12, 2022
OSITO, c’est 7 titres, dont 5 morceaux qui s’enchaînent. L’EP se termine sur deux morceaux bonus, “Robot” et “Imagine ce son en concert” (imaginez le…). 8 minutes de rap, sans refrain, avec un Caballero qui découpe les prods dans un délire egotrip qui fait plaisir. Les thèmes: la weed, l’argent, le son, mais rien de précis. L’écriture est simple, le rappeur joue avec les mots, avec les mêmes sonorités, méticuleux comme un acousticien. Issu de la version belge des rap contenders, les ABBC (A capella Belgium Battle Contest), l’artiste prouve une fois de plus qu’il peut tout faire.
Cette reconnaissance technique, il en rêve. Il en parle même face à Mehdi Maïzi pour Le Code, quand celui-ci compare sa carrière à celle de Freeze Corleone, d’Alpha Wann et de Veerus: «Je veux rentrer dans cette cour. Que les gens disent, ce type, il se met devant un micro, c’est génial.» Le résultat est habile et cohérent, suivant la trajectoire logique de son parcours. «C’est un puzzle à résoudre, et tu ne peux pas le faire dès la première écoute», ajoute-t-il sur Deezer.
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L’influence de Booba
Et comme il le dit si bien sur « PARTIE I : BOULIMIQUE » – «On dirait qu’j’ai bac +100» – Caballero est un élève du rap. Et un de ses professeurs, c’est Booba. Sur « Robot », le rappeur ne manque pas de faire une énième référence au fondateur du 92i avec la punch «fort comme Booba quand il faisait du boom bap». Il ne le cache pas, une de ses principales influences, c’est Lunatic. Déjà sur le premier volet de Double Hélice, Caba faisait référence au célèbre duo d’Ali et du Duc sur “Verygolo”: «dans cette merde depuis Lunatic». Sur Double Hélice 3, le morceau “La lettre Part.2” s’intègre comme une suite de “La lettre”, morceau de Lunatic sorti en 2000.
Le clip d’OSITO, au paysage kaléidoscopique, passe d’une contrefaçon de GTA (San Andreas devient San Bruselas) à une forme cinématographique style Taxi Driver. Imprégné de la démence du personnage, le public navigue de la violence à la famille, au cinéma en noir et blanc. Les dernières images sont des animations, correspondant à « PARTIE V : TOURNESOL ». Caballero s’élève au-dessus de la planète Terre, il plane. Tout ça au rythme d’un morceau plus personnel, plus mélodique, accompagné d’une boucle au piano. L’ensemble est harmonieux et émouvant, signant un pas de plus dans la vision artistique du bruxellois en pleine mutation.
Caballero : «Cet été, on a une vengeance de prête»
Si l’EP n’a pas vraiment de thème précis, l’ourson du rap francophone semble avoir été préoccupé par la crise sanitaire. «Pass sanitaire j’me sens déjà dans une de vos prisons / Tout c’que j’vois à l’horizon: horrible, sombre» sur “PARTIE I : BOULIMIQUE”, «Dites au gouvernement qu’on a découvert le mensonge» sur “PARTIE III : ÉNERGUMÈNE” ou encore «La pandémie m’a fait bander mou pendant des mois» sur “Robot”. Dans Le Code, le rappeur explique la frustration, surtout économique, de l’annulation de sa tournée avec JJ: «Parfois, on se dit ce monde, on le jette à la poubelle. J’vais me casser sur une montagne et faire pousser mes tomates et mes patates. Mais j’ai gardé l’espoir. Cet été, on a une vengeance de prête.»
Leur vengeance: les nombreuses dates de festival, du Main Square à Dour. Le glorieux tandem sera aussi de retour sur Grünt dès mercredi pour une série de couplets inédits. Que des BARZ.
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OSITO de Caballero