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Retour de PNL : Les 5 morceaux qu’on attend sur scène Retour de PNL : Les 5 morceaux qu’on attend sur scène

Musique

On a classé les morceaux de « Deux frères », du meilleur au moins meilleur

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Trois ans après sa sortie, on s’est lancé le défi fou de classer les titres de Deux frères de PNL. Au bout d’heures de débats et d’embrouilles infinies, on a partiellement réussi.

Voilà près de trois ans que les scientifiques les plus notoires sont enfermés dans un laboratoire à la compréhension d’un phénomène étrange. Celui d’un album, indescriptible, arrivé sur Terre à bord d’une météorite, tombée au pied de la tour Eiffel. Dans une chambre noire, ils tentent de déceler les particules qui composent cet OVNI du paysage francophone, Deux frères, de PNL.

Eux-mêmes, ils n’ont pas encore réussi à hiérarchiser la discographie du groupe. Chacun semble avoir conçu son propre algorithme de déchiffrage, mais rien de plus. On ne cherchera pas non plus à s’engouffrer dans ce débat sanguinolent, tant la singularité de chaque projet pourrait se défendre lors d’une encyclopédie étalée en plusieurs volumes.

En revanche, armé de lances et de boucliers, on a tenté de classer les morceaux de Deux frères, du meilleur au moins bon meilleur. En se basant sur des ressentis personnels, certes, mais également à l’aide de témoignages, chargés de bâtir un classement fidèle, objectif et crédible. Voyons voir.

16 – Celsius

Il fallait bien un dernier. Mais que l’on s’entende : tous les morceaux de l’album sont excellents. Mais la vie, c’est aussi des choix. Cruels, certes, mais des choix. « Celsius » se place donc à la dernière place de notre classement. Emmené par une prod planante et l’extraordinaire gimmick «on prend le rap on l’encule à deux», le titre est déjà un monument. Toutefois, sa dernière place pourrait être expliquée par la petite pointe de déception qui s’est ressentie lors de la première écoute. Teasée à la fin du clip de « À l’ammoniaque », « Celsius » sonne moins powerful et redoutable qu’il en avait l’air. Mais on le répète, il fallait bien un dernier.

15 – Hasta la Vista

« Hasta la Vista » est un morceau clivant, définitivement. Certains le mettraient beaucoup plus haut, lorsque nous le mettons (quasiment) au plus bas. Reprenant une atmosphère douce et hispanique caressée dans plusieurs morceaux de Dans la légende, le titre offre une note dansante à Deux frères. Surtout qu’il se cale entre le puissant « Deux frères » et le voluptueux « Coeurs ». Comme une escale sur une île paradisiaque lors d’un voyage entre Corbeil-Essonnes et le paradis.

14 – 91’s

« 91’s » est difficile à classer. À plusieurs échelles. Dans un premier temps, l’esthétique du morceau sonne légèrement en dehors de Deux frères. Comme une escapade nocturne dans les années 1990 après l’incontournable « Blanka ». Mais, peut-être la sortie du titre, comme un cadeau estival offert par PNL quelques mois avant la sortie de l’album, ne joue-t-elle pas en sa faveur. Ou du moins, dans le souvenir que conserve le morceau. « 91’s » n’en reste pas moins honteusement sous-côté. Et sa position est un réel pincement au coeur.

13 – Shenmue

S’il fallait écrire une thèse sur les prises de risque de Deux frères, « Shenmue » se trouverait logiquement dans l’introduction. Le titre témoigne de toute la force du duo à jouer avec ses voix, l’électronique et à se fondre dans une instrumentale. Le morceau résonne comme une ballade chevaleresque, littéralement comme «Links dans le monde des Gorons». Débordant de pop-culture, entraînant par cette petite mélodie qui traverse l’instrumentale, le titre est parfaitement à l’image du personnage de jeu vidéo qu’il incarne, Shenmue.

12 – Menace

Si on avait noté les meilleurs couplets de l’album, certainement que N.O.S. aurait emmené « Menace » beaucoup plus haut. Dans un délire trap, assumé et sur-nagé, PNL a offert un superbe morceau à exploser une foule en concert. « Menace » est une petite bombe dissimulée dans un album qu’on n’avait pas vu venir. Et que dire de N.O.S. ? À travers une envolée lyricale digne d’un héritage de Trippie Redd, il a signé l’une des performances les plus éclaboussantes de l’album.

11 – Kuta Ubud

Et un autre voyage paradisiaque. Avec Kuta Ubud, deux villes situées sur l’île de Bali, en Indonésie, PNL emmène l’auditeur dans une atmosphère planante et délicate. La pertinence du titre dans la tracklist, juste avant l’explosion de « Menace », offre une plongée nuageuse au-dessus de l’Asie. Inutile d’expliquer que l’envoûtant solo de trompette calé à la fin du morceau lui fait gagner quelques places.

10 – Coeurs

Que dire de « Coeurs » ? L’un des morceaux les plus introspectif, sincère et abouti de l’opus. Sans la présence de « Zoulou Tchaing », qui lui siffle la place de ballade mélancolique de Deux frères, « Coeurs » compterait parmi les meilleurs titres de PNL. En 6 minutes, plus long morceau de l’album, le titre nous emmène au plus profond de la cage thoracique de N.O.S. et Ademo. Les artistes se livrent et se dévoilent. On retiendra cette folle phrase de N.O.S. : «J’suis plus Tarik que Nabil». Brillant. Poignant.

9- La misère est si belle

Outro de l’album, « La misère est si belle » est une déclaration d’amour tristement contrastée. Tarik et Nabil semblent perdus entre la volonté d’acquérir le monde et la nostalgie des plaisirs simples. Bien loin des punchlines conquérantes, fidèles à PNL, N.O.S conclut son couplet, plongé dans la nostalgie : « J’fais l’million de haine, j’veux moins de monde, plus d’ceux qu’j’aime. » Un titre coup de poing où le duo, tiraillé, se laisse porter par une topline résonnante : « La misère est si belle ».

8- À l’ammoniaque

Premier extrait de l’album Deux Frères, « À l’ammoniaque », est sorti en juin 2018. Ce titre créé l’engouement, il étonne de par sa douceur et sa mélancolie étrangement peu commune dans la discographie de PNL. La tristesse intrinsèque à « À l’ammoniaque » est perceptible, palpable : «Ce monde a mal et je ressens ça». À nouveau, porté par une contradiction : « je t’aime, à la folie, passionnément, à l’ammoniaque », le duo évoque un amour incommensurable devenu destructeur et toxique.

7- Autre monde

« Autre monde » est le deuxième titre de l’opus. Ici, PNL fait un constat : «J’ai envie d’rentrer à la maison. Le chemin n’est plus le même maintenant qu’on a l’monde». Tout est dit, après un succès planétaire incontestable et incontesté, N.O.S affirme avoir acquis le monde. Désormais, le duo est à la recherche d’autre chose, quelque chose de plus beau, de plus vrai. Néanmoins, une thématique reste inchangée : l’amour des siens. Porté par la gimmick «Que la miff, que la miff, que la miff », PNL ouvre le bal de Deux Frères et mène la danse, noyé sous ses principes authentiques.

6- Déconnecté

« Déconnecté » est l’avant dernier titre de Deux Frères et certainement le plus violent, percutant et sombre. D’une technicité sans pareille, il semble être issue d’une faille spatio-temporelle où se rencontre cloud rap et rock. Le summum de la musicalité artistique de PNL. C’est d’ailleurs, nos internautes qui en parlent le mieux : «C’est certainement le meilleur titre du groupe, et je pèse mes mots. Il y a littéralement tous les éléments qui constituent l’univers de PNL : haine, mélancolie, gimmicks. Le sample de Scarface en fait un classique», explique Mowgli Tayem.

5- Deux frères

« Deux frères » est le titre éponyme de l’album. Il retrace l’histoire fraternelle de Ademo et N.O.S. De leur complicité naît une force inégalable. Ce titre fait référence au film Deux frères (2004) réalisé par Jean-Jacques Annaud, comptant l’histoire de deux fauves, qui,  séparés pendant un temps, se retrouvent et unissent leurs forces. Une histoire analogue, puisque Tarik et Nabil ont, eux-aussi, été séparés : «Moi dehors, lui qui tombe» (N.O.S). D’ailleurs, le morceau fait l’objet d’un clip dans lequel on revit l’enfance et la jeunesse du duo. On y découvre les dessous d’un amour inconditionnel et d’une complicité sans pareille, résumés par N.O.S : «Tout c’que j’prends, j’te l’donne, un peu comme ma vie.»

4- Chang

Troisième titre de Deux Frères, « Chang » évoque l’ascension de PNL : «Je me débrouille, j’ai cette dalle qui m’dit : Ounga ounga, monte les marches comme un tigre.» Là où Ademo reste plutôt pragmatique et oppose un passé de dealer à un présent de rappeur mondialement reconnu, N.O.S se livre dans un couplet très personnel. Il évoque son père, son frère et son bâtiment avec nostalgie. Un couplet poignant et absolument classique, s’accordant à la perfection avec la vivacité d’Ademo.

3- Zoulou Tchaing

« Zoulou Tchaing » est indéniablement le morceau le plus personnel de l’opus. Ademo brille avec un couplet intime et époustouflant d’introspectivité. Il dévoile avec parcimonie tout le respect et l’amour qu’il porte à son père. Tarik s’adresse même directement à lui en l’interrogeant, lui confiant ses peurs et ses pleurs. Son couplet s’achève en apothéose : «J’t’aime, j’t’aime, j’t’aime, j’rêve d’effacer tes cicatrices. Et pour sauver le monde entier, j’donnerai pas un grain d’ta vie.» Inattendu et inhabituel, ce titre est un chef d’œuvre. Podium.

2- Blanka

Sur une douce prod’ signée Yann Dakta & Rednose, le duo donne vie au personnage du jeu vidéo Street Fighter : Blanka. Seul survivant d’un accident d’avion, Blanka a dû survivre et évoluer seul dans la forêt amazonienne. Ademo, surpuissant, assène le refrain d’allitérations en K et, dévoile quelques rimes aiguisées tout au long de son couplet. Après « Kratos », avant « Shenmue », « Blanka » est une référence à l’univers des jeux vidéos, caractéristique notoire de la discographie de PNL. Un classique, qui mérite, à notre humble avis, la deuxième place du classement.

1- Au DD

Qui d’autre, réellement ? Si la totalité du classement peut être contestée, cette première position renferme une majorité certaine. Nichés au sommet de la Dame de Fer, les deux frères contemplent le monde. Leur monde. Désormais, le duo ne rêve plus de la Tour Eiffel, ils en ont pris possession. Avec « Au DD », PNL exulte dans son propre univers, débordant d’auto-références et charisme.  «Que la famille, personne nous inquiète jusqu’au dernier gramme», résume N.O.S. Finalement, « Au DD » amorce le changement d’objectif des deux frères : «Bats les couilles d’l’Himalaya, bats les couilles, j’vise plus l’sommet. Mon cœur fait « oulalala »». Le but n’est plus de conquérir le monde mais de se concentrer sur quelque chose de plus brut. La preuve en deux mots : Deux Frères.

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