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Quand les politiques parlent de rap pour se donner l’air « cool »

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Politiques

Dans une campagne décousue, plusieurs candidats ont évoqué, d’une façon ou d’une autre, des rappeurs pour revendiquer leur côté cool et s’éloigner des stéréotypes.

Dans la course à la présidentielle, tous les coups sont permis. Alors quand il s’agit d’aller piocher dans un électorat plus hostile aux élections, les candidats mettent en oeuvre des méthodes comme ils peuvent. En cette édition 2017, Emmanuel Macron, Benoît Hamon ou même la famille Le Pen se sont pliés à l’exercice avec plus ou moins de réussite sans jamais affirmer une réelle crédibilité. Petit tour d’horizon de ces petits moments au mieux comiques, au pire gênants.

Macron, le marseillais par procuration

Si la consistance de son programme semble fragile, le candidat En Marche a aussi fait l’actualité pour son amour envers la cité phocéenne. Outre sa passion assumée pour l’Olympique de Marseille, c’est sa citation de « Nés sous la même étoile » qui a fait sourire la toile. Une reprise résolument manquée qui lui a même valu les railleries de Jean-Luc Mélenchon.

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« La culture, notre culture c’est ce qui nous tient. C’est ce qui permet à chacune et chacun de sortir de sa condition et d’accéder à un commun. Parce que oui… Ce n’est pas ici que je vais vous l’apprendre, nous sommes bien nés sous la même étoile ! IAM a supporté cette culture française aussi, n’en déplaise à certains qui les mettaient de côté. »

Le problème ? Ce n’est absolument pas le débat que souhaitait soulever le groupe d’Akhénaton. L’interprétation d’Emmanuel Macron s’intéresse à un défi culturel commun, alors qu’IAM revendique plutôt l’inégalité des chances d’une génération. Mouais, on a fait mieux en termes de citations hors contextes.

Benoît Hamon, le fan de rap

En revanche, pour le candidat socialiste, il semblerait que le rap ne soit pas qu’un écran de fumée pour piocher chez les jeunes, il pourrait vraiment, être passionné. C’est en tout cas ce qu’il confie dans un entretien, en parlant de son affection particulière pour NTM ou Assassin dans sa jeunesse. Et ça, c’est cool.

Je pense que l’aspect politique de la musique m’a seulement frappé quand je me suis mis à me passionner pour le rap français. A l’époque, adhérer aux textes de NTM ou d’Assassin c’était déjà prendre position pour un type de société. Maintenant, je suis malheureusement beaucoup plus calme.

Si l’on creuse un peu plus dans ses anciens tweets, on peut tomber sur quelques pépites qui citent quelques vers des couplets de Joey Starr ou autres. En tout cas, s’il semble s’être accroché à cette facette avant-gardiste cool, son influence reste faible dans les sondages. Un statut d’outsider défaitiste qui l’a placé au centre des punchlines de ses adversaires. L’arroseur arrosé, dites-vous ?

Les Le Pen, ça se passe de commentaire

Dernièrement, nos confrères de Nosey se sont appliqués à un dossier étudié sur la question qui s’avère être très, très large. Parce que oui, les rappeurs se sont souvent attaqués à une extrême droite qu’ils considèrent nauséabonde et diamétralement opposée aux valeurs qu’ils prônent. Et pourtant, force est de constater que la famille du Front National a souhaité apaiser les tensions, comme dans ces déclarations de Marion Maréchal-Le Pen datent de 2015 :

Je vais peut-être vous surprendre mais j’écoute du rap (…). Il y a un rappeur que j’aime bien, même si je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’il dit sur le fond, mais je trouve qu’il a un talent d’écriture, c’est Youssoupha. J’aime beaucoup Sexion d’Assaut et Maître Gims aussi.

L’un des principaux concernés, Youssoupha, s’était d’ailleurs fendu d’un tweet assaisonné d’ironie en guise de réponse. Et on comprend largement l’auteur de Noir Désir dont le message semble à des années lumières de celui du Front National.

Bref, si les rappeurs aiment souligner les latences politiciennes, les politiques, eux, ont encore quelques maladresses en la matière. Petite dédicace particulière à notre cher Henry de Lesquen, au rap d’Olivier Besancenot ou à Philippe Poutou qui n’a définitivement rien à envier à Wojtek.

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