Grands Formats
Quand va se terminer le « Neymar comedy club » ?
Ça y est Neymar, c’est trop.
« Neymar, casse-toi », glane en lettres capitales le virage Auteuil, au parc des Princes, lors de la reprise. Même les supporters du PSG, humbles résistants du fléau anti-Neymar daté de la saison 2018-19, ont rendu les armes. En fait, la star brésilienne paraît bien seule dans son délire. Après, elle trouvera bien quelques soutiens timorés auprès de ses coéquipiers en interviews, façon Verratti ou Thiago Silva. Pas plus. Même Tuchel a l’air au bout du rouleau. Lui, le tacticien jeune et dynamique de Dortmund, s’est mué dans la peau d’un Pascal le Grand-frère improvisé, complètement paumé dans les premiers épisodes de la saison 3 des Brésiliens à Paris.
Ou plutôt, dans son désormais iconique Neymar comedy club. Car, après un volume déjà bien rempli au Barça, à coup de Se queda et autres envies de ballon d’or, l’attaquant brésilien est en train de gentiment repiétiner la beauté du football. Et il en a soigneusement rien à taper. Posé dans son canap’, sirotant son cocktail, le Ney’ matte tranquillement Choupo-Moting balancer ses plus belles masterclass contre Toulouse, pendant que, dans la pièce d’à côté, le Barça et le Real tentent des hypothèques sur trois générations pour le faire venir. La vie d’artiste.
« J’ai réalisé mon rêve »
Et alors là, sortez les cotillons et serpentins, car niveau festival, on atteint des sommets. Les journalistes qui vont demander aux entraîneurs de CFA 2 si le départ de Neymar est une mauvaise chose pour la L1 ; les médias qui nous inventent des messages à déchiffrer au moindre post Instagram du footballeur ou encore des offres démenties toutes les trois heures par des agents de joueurs intégrés dans l’éventuel échange… bref, toute la panoplie, quoi.
Et au milieu de ça, Neymar. Lui, le génie de Mogi das Cruzes, le surdoué d’une génération, le technicien hors-pair, sait comment gérer la pression. Muet, professionnel et exemplaire, le numéro 10 en profite pour… dévoiler sa collaboration avec La casa de papel. « J’ai réalisé mon rêve et fait partie de ma série préférée ». D’accord. Ben, c’est bien. Et sinon, la vie, les entraînements, le foot, toussa, toussa ?
Sous sa cagoule de moine, Neymar est désespérant. Tout comme sa communication et la gestion de sa carrière. Figure d’un Paris Saint-Germain frappé du logo Jordan Brand, le joueur aura perdu deux années de sa vie dans la capitale. En fait, on se souviendra seulement de deux choses. La première : on ne peut pas être un leader de vestiaire en revenant la veille d’un match de Ligue des champions avec encore des plumes colorées du carnaval de Rio. La deuxième : le meme plutôt sympa de sa tête, bouche ouverte, casquette enfoncée sur le crâne, après le but de Rashford contre le PSG. Ça c’était marrant, ouais, on s’en rappellera. Côté foot par contre, à part deux-trois coups de gueule de Thierry Laurey et une anecdote de Romain Hamouma, pas grand-chose.
Le carnaval de Neymar
Combien de personnes Neymar est-il en train de dégoûter, de lui et du football ? Les médias nous tartinent de news chaque jour, souvent avec une bonne dose de justification car les négociations existent bel et bien. Mais, depuis quand la blague dure-t-elle ? « J’ai l’impression que Neymar n’est jamais arrivé à Paris », expliquait Daniel Riolo au micro de l’After foot. À peine son pied posé à Charles-de-Gaulle que des rumeurs l’annonçaient déjà au Real. Jamais capable de rassurer sur quoique ce soit, restant figé dans sa position carriériste qui ne lui réussit pas franchement, Neymar partira du PSG pour aller polluer l’âme d’un autre grand d’Europe.
Peut-être les institutions du Real et du Barça sauront le cadrer, en tout cas mieux qu’un PSG aux petits soins, désormais bien obligé de se planquer derrière un Leonardo qui prend dix ans de ride par semaine depuis le 1er juillet. Qu’elle se termine à Paris, Madrid, Barcelone, Turin ou au FC Sochaux, que cette saison du Neymar comedy club s’achève au plus vite. Et que Neymar se reprenne en main dans sa nouvelle expérience, quelle qu’elle soit, pour aller enfin prouver qu’il a le statut pour être le meilleur joueur du monde. Car là, exceptés la carte de fidélité au Métatarse club et les voyages tout frais payés à l’anniversaire de sa soeur, on est loin des promesses de base.