Vald rend le monde (un peu) moins cruel avec son troisième album

C’est officiel : après des semaines de teasing au bout du monde et une explosion des précommandes, Ce monde est cruel de Vald est enfin disponible sur toutes les plateformes de streaming.

Des beatmakers de talent et des featurings aussi surprenants que prometteurs : sur le papier, l’album avait de quoi mettre l’eau à la bouche. Mais qu’en est-il vraiment ? La cohérence et le fil rouge du projet sautent aux yeux dès la première écoute : un véritable exposé de 57 minutes ; immersion des travers sociétaux via le filtre désabusé mais si poétique du regard de Vald.

Ce qui donne une dimension vraiment spéciale au projet est moins le choix des sujets abordés que la manière dont ils sont traités et que les raisonnements qui gravitent autour. Brillant, abrupt, provocateur : Ce monde est cruel est un bijou d’ironie bien placée et de désespoir assumé, souligné par des prods incroyables et des prises de risques payantes.

Alors que XEU se positionnait comme l’album de la réflexion, CMEC arrive comme une réponse, plus subtile et nettement plus politisée. Vald se montre d’une clairvoyance implacable, prenant pour de bon ses distances avec le côté très comique-premier degré de son personnage.

Ce monde est moins cruel avec Suikon Blaz AD, SCH et Maes

Mention spéciale aux artistes invités sur les featurings : Si Suikon Blaz AD est un habitué de cet univers, SCH et Maes relèvent avec brio le challenge imposé par Vald. L’album peut en fait se résumer en un mot : oxymore. Il se pose comme la métaphore la plus juste et lucide des déboires de notre société. Une fenêtre ouverte sur la complexité du quotidien du rappeur, et du nôtre.