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Musique

Youssoupha décrypte la fascinante passion des rappeurs pour les criminels

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Youssoupha Jacques Mesrine

Youssoupha a évoqué sa fascination pour Jacques Mesrine et explique l’admiration des jeunes de quartier pour les voyous. 

« Maintenant on fait les flambeurs au premier Blackberry et j’connais trop de menteurs qui jouent les Jacques Mesrines », punchline de Youssoupha issue de Noir Désir dans « Gestelude Part 2 ». Avec une grande férocité dans sa plume, le rappeur multiplie les références piquantes dans ses textes. C’est justement pour décrypter ses vers que Youssoupha s’est rendu à Konbini. Le lyriciste bantou en est alors venu à expliquer pourquoi les jeunes du quartier ont une grande admiration pour des lascars comme Mesrine ou Tony Montana.

Étant marginalisés à leur tour, ces gangsters français ont osé se rebeller contre le système quitte à devenir les hommes les plus recherchés par l’État. De quoi en faire paniquer plus d’un ou au contraire, attiser une certaine fascination pour des jeunes parfois rejetés de la société. Cette proximité des jeunes du quartiers pour des hauts criminels n’est certes pas glorieuse, mais donne de la force à tous ceux qui souhaiteraient eux aussi défier le système à leur manière et se faire entendre de n’importe quelle manière qui soit :

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« Jacques Mesrine c’est avec Tony Montana les gangsters les plus présents dans l’univers du rap français, même dans la culture quartiers tu vois. Au-delà du gangster, c’est l’appellation ‘ennemi n°1’, c’est l’ennemi n°1 contre l’Etat, et en fait pour nous qui sommes dans des quartiers où on était marginalisés, stigmatisés, la figure de quelqu’un qui a défié le système, mine de rien ça créé de la fascination chez ceux qui sont marginalisés. »

Les gangsters et le rap français

Le banditisme et le rap n’est au final pas si éloigné que cela, et de nombreux rappeurs multiplient les références et parfois même, se créent un personnage gangster. Tout a commencé aux États-Unis où un bon paquet de MC a souhaité se prendre pour des Luciano ou des Al-Capone, non pas pour acquérir une certaine crédibilité, mais tout simplement car ces milieux ont plusieurs points communs. Marginalisés, victime de l’ignorance de la société, issus de familles pauvres, confrontés à la violence et trainant régulièrement dans la rue, rappeurs et lascars viennent souvent du même milieu.

Après Biggie, Tupac, NWA, les français ont souhaité reprendre le même schéma. On remarque le champ lexical de la mafia prépondérant dans le rap français. En effet, plusieurs titres de morceaux sont des références directes à la mafia ou encore des blazes inspirés de grands criminels tels Stomy Bugsy, Bugsy pour le parrain de la mafia américaine, ou encore Le Rat Luciano, référence à Lucky Luciano, grand mafieux italien. Une majorité de rappeurs français ont déjà fait allusion dans leurs chansons à leur côté gangster tant dans l’ancienne génération que dans la nouvelle.

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