Lino explique ce qu’est pour lui une “vraie” punchline

Lino est revenu sur la notion de “punchline” utilisée à tort et à travers. Le rappeur a pointé du doigt son véritable objectif : choquer.

Il est sans conteste l’un des maîtres en la matière. Invité par Mouloud Achour avec Calbo sur Clique X, à l’occasion de la collaboration entre Lacoste et Ärsenik, Lino a mis les points sur les i concernant la notion de “punchline”. Le rappeur a insisté sur l’utilisation trop hâtive de ce mot à son sens, et rarement à juste titre. «Les mecs ne savent pas ce qu’est une punchline».

«Je vois que parfois, les mecs disent : “ah l’autre il a fait une punchline”, s’explique Lino. Ils disent une phrase. “Je suis allé chercher des chaussures et j’ai fait un trou dedans”. Punchline. Euh, non». L’auteur de Paradis assassiné relève un principe essentiel : il ne suffit pas de mettre des mots à la suite pour créer une punchline. Le seul ingrédient inhérent à celle-ci est son effet sur le public. «Une punchline, c’est quelque chose qui va rester dans le temps».

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Lino : «C’est juste pour choquer»

Lino cite notamment “Retour aux pyramides”, plus grand succès des X Men. «Il y a à boire et à manger. Ça, ça reste». Car comment oublier un tel abattoir ? «Mon rap choque comme une nonne qui fume le crack à Vincennes / Tatouée, sapée très sexe, bafouée pour 20 cents / Un défilé de cinq Benz avec rien que des noirs / Ou un nain homo qui danse le pogo avec dix skins». «Je pense qu’il faut aller loin, poursuit Lino sur Clique X. C’est comme l’art, il faut pousser. Si t’es un artiste tiède, ça ne sert à rien».

Autre nom cité : Nas. «C’est comme quand il dit “j’suis comme Scarface sniffant d’la cocaïne”. “J’irai fumer du crack avec Whitney. Tu lances le truc mais il ne faut pas le prendre littéralement. C’est juste pour choquer. C’est ça qu’on fait : on choque». Un procédé que Lino emploie comme personne. «J’monte trop haut dans leur estime, j’en viole l’espace aérien», «Si l’amour est aveugle j’te crèverai les yeux pour que tu m’aimes encore plus», «Si les hommes naissent pour mourir, mes requiems sont des berceuses». «Si j’écoute un artiste et que je n’ai aucune réaction quand je l’écoute, je m’en fous, conclut l’artiste. Ça glisse sur moi».

Dans le reste de l’actualité, Interlude et Squarespace organisent leur soirée le 21 juin, avec Houdi en live.