Culture
Tout ce qu’il faut savoir sur le Black Out Tuesday
Ce mardi, l’industrie de la musique, les réseaux sociaux et les différents médias tournent au ralenti : c’est le « Black Out Tuesday », littéralement « mardi noir ». Explications sur ses origines et ses conséquences.
Le 25 mai 2020 à Minneapolis, dans le Minnesota aux États-Unis, George Floyd, une légende du rap de Houston meurt étouffé sous le genou d’un policier. Pour les défenseurs de l’égalité, c’est la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà bien rempli aux États-Unis, comme dans le reste du monde. Des soulèvements ont alors lieu outre-Atlantique : manifestations, conférences, mais aussi pillages… de nombreuses initiatives ont été mises en place depuis une semaine en réaction à cet acte meurtrier.
Les acteurs du secteur de la musique, touchés par la mort d’un artiste musical ont également décidé de réagir. Les fondateurs d’Atlantic Records, filiale de la maison de disque Warner Music Group, lancent alors le mouvement du Black Out Tuesday à travers un appel à l’industrie de la musique dans sa globalité, à agir en cette journée. Le mouvement prend de l’importance : il possède à l’heure actuelle une page Wikipédia dédiée, et fait la Une de nombreux médias. Les sites de ces derniers resteront d’ailleurs fermés ce jour, ou tout du moins sensibiliseront leur communauté aux différentes actions possibles en ce « mardi débranché ».
L’industrie musicale réagit avec le Black Out Tuesday
Sur les plateformes de streaming, premiers intermédiaires des valeurs de la musique entre artistes et auditeurs, on retrouve des messages de sensibilisation, sur Deezer notamment. Spotify a, quant à elle, décidé d’afficher les principales playlists avec une cover assombrie, et de mettre en avant sa playlist Black Live Matters, en hommage au mouvement militant afro-américain.
De plus, la plateforme a annoncée qu’elle ajoutera à ses podcasts et listes de lecture un silence de 8 minutes et 4 secondes, durée durant laquelle George Floyd est resté sans respirer sous le genou du policier américain. Enfin, elle reversera des dons associés aux dons des employés de Spotify pour les différentes associations militantes.
Les maisons de disque concurrentes se joignent derrière Warner Music Group, à l’image d’Adidas et Nike qui se sont mis d’accord face au racisme. Chez Sony et Universal, cette journée est banalisée pour tous les employés. Le communiqué de presse du 31 mai de Columbia Records (label de Sony) précise cependant que «ce n’est pas un jour de congé. C’est plutôt un jour pour réfléchir et trouver des moyens d’avancer dans la solidarité».
— Columbia Records (@ColumbiaRecords) May 31, 2020
Sur les réseaux sociaux, c’est le black-out total. Vous aurez surement remarqué que le fil d’actualité d’Instagram et Twitter est majoritairement composé de publications sur fond noir scandant l’égalité pour tous. Orelsan, Lomepal, Mister V…tous les artistes et célébrités s’indignent face à la justice sociale, et publient publications entièrement noircies ou communiqués dans lesquelles ils rappellent leur engagement pour l’égalité.
Un combat de long terme
La mort de George Floyd est l’occasion d’amplifier sur le long terme le combat contre le racisme. Le musicien Quincy a ainsi tweeté :
It’s hard to know what to say because I’ve been dealing with racism my entire life. That said, it’s rearing its ugly head right now & by God it’s time to deal with it once & for all. My team & I stand for justice. Convos will be had & action will be taken. #THESHOWMUSTBEPAUSED pic.twitter.com/0pehqgGN6o
— Quincy Jones (@QuincyDJones) May 31, 2020
«Il est difficile de trouver les mots étant donné que j’ai fait face au racisme toute ma vie, cependant il refait surface et, bon sang, il est temps de s’y attaquer une bonne fois pour toutes.»
Les créateurs du mouvement Black Out Tuesday ont aussi indiqué qu’un plan d’action serait annoncé d’ici peu afin de continuer ce combat à la suite de cette journée. Lomepal, très impliqué dans ce combat (comme on le voit à son activité sur les réseaux sociaux ces derniers jours), a par ailleurs mis en garde à travers plusieurs storys quant à la suite des événements : «Espérons que ça ne reste pas que sur Instagram et que cela révèle le conscience de se battre lorsqu’on est témoin de racisme.»
Si vous souhaitez vous joindre au mouvement, au lendemain des manifestations à Bordeaux et Paris où une minute de silence à été observée, une manifestation aura lieu ce mardi soir à 19 heures au tribunal de Paris, dans le 17ème arrondissement. L’association « La vérité pour Adama » (créée par la famille d’Adama Traoré à la suite de sa mort d’une bavure policière) y organise un rassemblement pour exiger la justice pour tous. Ce rassemblement a toutefois été interdit par la préfecture de police de Paris.