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Pantin, PNL, Le Règlement, REC 118, on a discuté avec B-NØM

Crédits photo: iyadbgx / interlude

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Quelques heures avant la sortie de leur projet, on a rencontré B-NØM, dans un petit bar en région parisienne. Entouré de leur équipe, le duo s’est affiché complice et souriant. À 20 ans, ces deux potes d’enfance partent à la conquête de l’industrie musicale, l’étendard Rec 118 fièrement dressé et des ambitions plein la tête. 

C’est le grand jour, le projet sort ce soir, comment est-ce que vous vous sentez ?

Amine: C’est une dinguerie, on est trop contents, fiers et pressés.

Pulkra: Il y a même pas de pression tu vois, on a hâte que les gens écoutent.

Vous avez signé en maison de disque fin 2018, vous avez mis un an et demi à préparer ce projet, c’est le premier pas avant l’album ?

A: On a essayé de bosser ça comme un album, même si c’est une mixtape et même s’il n’y a pas de feats.

P: On a fait ça a deux, et je pense qu’on a encore beaucoup à prouver ensemble.

Crédits photo: iyadbgx / interlude

Vous êtes un duo, vous avez des modèles de réussites en duo ? Des duos qui vous inspirent ?

A: Bah forcement il y a PNL (rires). J’ai beaucoup écouté PNL, je kiffe vraiment ce qu’ils font mais on s’inspire pas forcement.

P: On s’inspire plus d’eux dans la façon dont ils proposent leur musique, dans la manière de la consommer, avec l’image et les clips. Musicalement, on peut pas faire comme eux. Si on s’inspire, c’est plus dans la manière dont ils gèrent leur carrière. C’est inspirant pour tout le monde.

Il n’y a pas de featurings sur le projet, mais à l’avenir, s’il devait y en avoir, vers quelle direction iriez-vous ? Des gros noms, des rappeurs de votre entourage ?

P: Ça dépend. Il y a des mecs moins connus que d’autres, avec qui on pourrait faire des morceaux. Après, s’il devait y avoir un mec plus connu qui veut faire un morceau et avec qui on peut faire un très bon truc, on le fera.

A: Le but avant tout, c’est de faire un bon morceau, on ne veut pas faire un feat juste pour le blaze.

P: Il s’agit de créer créer une alchimie pour que, musicalement, on se comprenne et qu’on sorte chacun le meilleur de nous même.

Vous avez grandi à Patin, ça revient beaucoup dans vos morceaux. Votre ville c’est forcément une grande source d’inspiration ?

A: Dans la ville, il y a une bête d’énergie, il y a des endroits à Patin où je kiffe écrire. J’écris chez moi mais des fois quand j’ai besoin d’une autre inspi, je vais me poser genre au canal ou dans des petits parcs et ça m’inspire direct. Chaque endroit à ses souvenirs. J’aime trop cette ville, c’est là où on a grandi.

Comment vous fonctionnez, vous écrivez ensemble ?

P: Ca dépend, des fois il y a un prod qui nous parle, on va écrire ensemble. Des fois, on écrit de notre coté, Amine est chez lui, il fait son truc et me l’envoie ensuite. Et puis des fois, il écrit sur une prod et moi aussi, et sans qu’on le sache on écrit sur la même, c’est un truc de fou.

A: Après on bosse aussi directement au studio, il n’y a pas forcement de recette, ça se fait au feeling. 

Il y a 14 morceaux sur le projet, et presque autant de beatmakers, comment ça s’est passé avec eux ?

P: Déjà, merci à eux. Il y en a une petite dizaine, il y a Punisher et toute son équipe qui a ramené son style et sa pierre à l’édifice. Il y a Yann Dakta et Rednose, Ayrton, Guapo du Soleil, Ares Beat & RJacks & Masta.

A: Le label nous a mis en contact, il y en a d’autres qu’on a trouvé direct car ils étaient super chauds de bosser avec nous. On a aussi un peu de matos à la maison donc dès qu’on reçoit la prod, on taffe. On aime bien bosser en direct avec eux car forcément il y a une énergie, c’est leur prod, tu sais ce qu’ils aiment, ce qu’ils aiment pas, on a un avis réel et direct. Mais on aime bien bosser de notre coté aussi. Les beatmaker qu’on aime bien, ils nous envoient des packs de prods. Mais même dans ces cas là, on leur renvoie le morceau, on échange, il ont un avis different du nôtre, une autre oreille. Donc, en vrai, on construit le morceau avec les beatmakers.

Il y a de la guitare dans « Ailleurs » ça apporte beaucoup au morceau, les instru acoustiques comme ça, c’est quelque chose que vous voulez continuer à faire ?

P: Beaucoup de gens nous parlent de ce morceau, ça fait plaisir.

A: J’aurais kiffé savoir faire de la guitare et jouer des instruments mais je crois que j’ai pas les doigts pour.

P: Et la patience aussi… Après c’est comme tout, tu t’y mets, t’apprends et tu y arrives.

A: Il y a une petite ambiance un peu PNL sur le son, c’est Yann Dakta et Rednose. Ils ont fait « Bianka » et « Jusqu’au Dernier Gramme ».

P: Déjà quand on a abordé la prod, ça nous a tout de suite fait penser à ça. Donc on l’a abordé comme ça.

A: Oui, dès qu’on a bossé avec eux, on savait que dans le délire planant ils étaient trop fort donc quand on est arrivé, on avait déjà en tête de faire un morceau planant. Et quand ils nous ont fait écouter la prod, on a pété un câble.

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Vous avez vos affiche dans le métro en ce moment, ça doit être un kiffe ?

A: On a 700 panneaux pendant une semaine, c’est incroyable. On reçoit pleins de photos de gens qui se prennent devant et nous l’envoient.

A: Je suis comme un gosse. Mon daron il prend le métro, il voit ma gueule tous les matins. Les darons sont fiers, je viens d’une famille reubeu, donc au début ils ont eu du mal à accepter que je me lance dans la musique. J’ai passé le bac, j’ai fait 6 mois à la FAC et j’ai pas kiffé. Même si j’étais bon à l’école, je voulais pas de cette vie là. Donc dès que la musique ça a fonctionné, j’ai tout quitté. Mais aujourd’hui mes parents me soutiennent et je l’aurais pas fait sans leur soutien.

Vous vous lancez dans le son en 2018, et aujourd’hui, 2020, votre tête dans le métro. C’est quoi les prochaines étapes ?

P: La lune (rires).

A: En vrai, on va voir comment ça se passe, comment les gens reçoivent le projets, comment ça s’écoute, comment ça se diffuse. Après on se mettra sur la suite.

 

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On sort de confinement, comment ça s’est passé pour vous ? Vous en avez profité pour faire du son ?

P: On a commencé à installer du matos chez nous. Moi j’ai commencé à gérer un peu plus ce qui était ingénierie du son et enregistrement. Je sais faire les pré-mixes pour faire des petites maquettes à la maison et bosser dès qu’on a une petite idée, c’est tout bénef pour la suite.

A: Ce qui est bien avec le confinement, c’est qu’on s’est tous retrouvé face à nous-même. On a eu le temps de se poser des questions. D’un coté c’est bien pour écrire mais pour bien écrire faut vivre. Et le fait d’être enfermer c’est pas top pour trouver l’inspi.

P: Faut trouver un juste milieu.

Parlons de votre équipe, vous êtes une vraie famille. Qui vous entoure ?

P: C’est mon grand-frère qui nous manage.

A: Son cousin qui réalise tous les clips. Et c’est nos potes qui font en sorte qu’on fasse pas n’importe quoi. On leur fait écouter des sons, et parfois, ils nous disent que ça leur plait pas. Alors au début, on le prenait mal, c’est vexant. Mais en vrai, c’est une bonne chose. Si tu as des potes qui valident tout ce que tu fais, au final, tu n’as pas de recul.

P: Et mise à part le label, il y a personne d’autre qui nous gèrent. On fait ça en famille.

Comment ça se passe justement avec votre label, vous êtes dans une des plus grosses structures.

P: Déjà, c’est la plus grosse (rires). On ne se repose pas du tout dessus, même si on est entourés des plus gros rappeurs, ça nous pousse à vouloir arriver au même stade, voire même plus. Le but c’est pas forcement d’être les plus gros rappeurs, mais au moins d’être le plus haut possible.

A: Avec du recul, on se dit que c’est incroyable, on a beaucoup de chance. 

P: Si tu reconnais la chance que tu as, tu peux pas te reposer sur tes acquis justement. Faut se fixer des objectifs, c’est comme tout. Si tu veux aller loin, tu vises loin et tu travailles pour.

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La scène, c’est quelque chose que vous kiffez ? Vous en avez déjà fait ?

P: On a fait Solidayz l’année dernière. C’était un bon entraînement, on était surpris, il y avait beaucoup de monde.

A: On attendait le projet là surtout, pour avoir des morceaux.

P: On a le temps de se préparer, de quoi faire un bon set avec le projet. On aura ce qu’il faut.

A: On veut même pas se précipiter, on veut que ça soit parfait. On travaille la musique, on voit si les gens aiment. On a déjà certains morceaux en tête où on se dit que sur scène ça peut être cool.

Vous avez fait le Freestyle Règlement, c’est une belle expérience.

P: On était fier qu’un média s’intéresse à nous. Sa démarche était cool, il a écouté ce qu’on a fait, il a bien aimé, ça lui faisait plaisir qu’on vienne. Donc quand quelqu’un te donne du respect, tu as envie de lui redonner. S’il y a encore des chose à faire avec Le Règlement, on y retournera.

A: J’adorais ses vidéos, avant même d’y aller, je kiffais trop. Ça fait plaisir d’ailleurs de voir sa tête, on a toujours entendu sa voix (rires).

P: Et je le dis honnêtement, c’est un mec qui va diffuser ce qu’il aime, il y a pas de business avec lui.

Ça serait une consécration pour vous d’avoir une analyse du règlement pour un de votre projet ?

A: C’est un rêve !

P: Il comprend bien, il lis entre les lignes. Tu as l’impression de pas avoir fait ton album pour rien. Et même s’il n’aime pas, il va te le dire de façon constructive, c’est intéressant.

A: Des fois, ils trouvent des trucs aux quels tu n’as même pas pensé, c’est un batard (rires) !

On vous souhaite quoi pour la suite ?

A: La santé

P: Oui, la santé et la réussite.

A: Et un album vite ! (rires)

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