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On a parlé Sexion d’Assaut, Planète Rap et concerts avec LauCarré

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Laucarré
Crédits photo: Eddy Barek / Interlude

On a parlé avec LauCarré, nouvelle tête rafraîchissante de la scène française de son début d’aventure dans le rap et de son premier projet. 

C’est l’histoire d’un mec qui imitait la Sexion d’Assaut avec ses potes en se faisant passer pour Black M. Un mec qui commencé le rap après avoir volé un couplet à Jazzy Bazz au collège. Et un mec qui vient de sortir son tout premier projet, Les dés sont jetés. Et entre tout ça : une histoire folle. Il s’appelle LauCarré, et il nous a raconté le début de son aventure rocambolesque dans le rap game dans les moindres détails. Toujours avec son sourire si communicatif figé sur son visage, il nous a parlé de lui, de sa mère, de ses proches, de ses envies de concert, avec le même relief et la même énergie qu’il a incorporés dans son premier projet. Sept petits morceaux, chargés de nous faire rentrer dans son cube multicolore et débordant d’imagination. Et une fois dedans, on s’y sent plutôt bien. Parlons-en.

Ton premier EP « Les dés sont jetés » est sorti il y a quelques jours, quels sont les premiers retours ?

Les premiers retours sont vraiment très bons. J’avais un peu peur de tout ça, c’est mon premier EP, il y a des choses assez différentes, je me suis mis à chanter donc je ne savais pas si ça allait plaire. Et finalement, c’est passé crème. Les morceaux sur lesquels j’ai eu le plus de retour, c’est Maman s’inquiète, Nul avec les filles et Bloqué dans mon coeur, et je suis content car je voulais montrer que j’étais à l’aise dans ce style de musique là. Dans les morceaux que je faisais avant, je n’osais pas trop montrer ce truc un peu chanté car j’étais un peu timide, mais mes producteurs les Leo$ et Bigflo & Oli m’ont vachement mis en confiance.

Dans ton premier freestyle Carrépisode #1, on voit ta chambre. Il y a des posters de la Sexion d’Assaut et de Nekfeu. C’est avec eux que tu as découvert le rap ?

C’est la Sexion d’Assaut qui m’a mis dans le rap. J’écoutais ça depuis tout petit et quand je suis arrivé en 6ème dans une nouvelle ville et un nouveau collège, je ne connaissais personne et c’est ce groupe là qui m’a permis de me faire mes potes de collège. On écoutait tous ça, on était tous fan d’eux et du coup on s’amusait à rapper leurs textes. On a créé un groupe et chaque pote incarnait un membre de la Sexion. Moi, j’étais Black M, c’était mon préféré. On s’amusait à rapper leur morceaux, chacun s’amusait à apprendre un couplet. Ensuite j’ai beaucoup écouté L’Entourage, et je me rappelle, j’avais volé le couplet de Jazzy Bazz sur « Hail Mary » en faisant croire que c’était le mien. Au collège, je suis arrivé en mode « Les gars j’ai écrit un texte de dingue », j’ai balancé ce texte là et je me suis fait attrapé donc c’est là où j’ai vraiment commencé à écrire. J’ai eu un déclic en mode « Bon c’est pas cool de voler les textes; je vais en écrire un moi aussi ».

Dans le morceau « T’as compris l’truc ? », tu as une phrase qui dit «J’arrêterai le rap quand j’aurai l’feat avec le Phall Philly». 

Ah ouais, comment je me suis fait éteindre sur Twitter (rires). C’était pour la dédicace, mais bon disons que même si ça arrive, j’arrêterais surement pas le rap, mais c’était pour montrer que j’ai un grand respect envers lui.

Passons à ta rencontre avec Bigflo & Oli qui est le point de départ de ta carrière. Tu étais en colonie de vacances, un pote t’a filmé pendant un freestyle et l’a envoyé à Oli. Qu’est-ce qu’il se passe ensuite ?

En gros le 31 juillet 2017, je me réveille et je reçois un message de Oli qui dit : «Tu as du talent, envoie-moi des vidéos de toi en train de rapper». Ensuite on est resté en contact. Tu vois, honnêtement, si on m’avait dit tout ce qu’il allait se passer après son premier message, je ne l’aurais jamais imaginé. Je m’attendais vraiment pas à ça. Au début, je pensais qu’il voulait juste me donner un peu de force, à la limite un partage en story mais pas tout ça. Je m’y attendais pas du tout, et tant mieux d’un côté.

Crédits: Eddy Barek

Le public t’a notamment découvert lors d’un freestyle Planète Rap

Ils étaient en promo dans Planète Rap pour La vie de rêve, et leur concept de la semaine c’était de faire venir plein de mecs qu’ils kiffaient et il m’ont proposé une semaine et demi avant en mode : «Ça serait cool que tu viennes, prépare un truc». Et heureusement, j’avais déjà des petits début de texte, dès que j’ai su que j’allais sur Planète Rap j’ai fait : «Ok, la pression, te loupe pas, fais un truc de dingue dessus». Et franchement, je ne suis pas déçu du rendu. Même aujourd’hui, quand je le regarde je me dit que j’ai été fort. Et en plus, les deux prods c’était des typebeats, j’étais très content du résultat. J’avais la pression, j’avais chaud de ouf, les jambes qui tremblaient mais ça c’est bien passé.

Et ensuite, la signature dans leur label ? 

De base, quand il y a eu la vidéo de la colonie en 2017, il m’avait déjà émis la petite idée : «On aimerait bien signer des artistes, on te voit bien dedans mais attention on te connait juste de deux freestyles, ils sont cool mais on ne sait pas ce que tu vaux à long terme». Ils m’ont tout de suite mis ça en tête. Ils nous ont appelé avec ma maman pour expliquer que c’est cool, mais tout peut s’arrêter si je fais n’importe quoi. J’avais déjà ça en tête avant le Planète Rap, mais c’est juste que ça a pris beaucoup de temps à se faire donc on est toujours resté en contact, je leur envoyais des sons, ils me conseillaient. Et avec le Planète Rap j’ai confirmé leurs attentes et ensuite, en janvier, on a commencé à avoir des petites réunions et ils m’ont dit que là, ça y est ils veulent vraiment travailler avec moi et me signer. En vérité, j’avais collaboré avec eux sans même signer, toute la série de Carrépisode, c’est eux qui ont financé alors qu’on avait pas de contrat. Donc on travaille depuis longtemps avec eux.

Et cet EP, tu le bosses depuis combien de temps ?

Cet EP on l’a bossé pendant le confinement. On a eu une réunion pendant leur tournée de Zenith. Ils m’ont demandé de bosser un EP, j’étais chaud. Et juste après il y a eu le confinement donc je l’ai vraiment taffé pendant cette période. J’ai bossé avec les Leo$, et d’habitude je suis super compliqué avec les prods mais avec eux j’ai eu des coups de coeur de ouf. Maintenant, les fois où je vais à Toulouse, c’est pour les voir et taffer du son. Pendant le confinement on s’est envoyé pleins de trucs. On est une famille avec eux et Bigflo & Oli, on bosse tous ensemble.

Et tu as écrit un morceau fort sur ta maman dans le projet, c’est beau de lui dédicacer ça sur un premier projet. Quelle était sa réaction quand elle l’a découvert ? 

Elle a pu l’écouter avant qu’il sorte car quand j’écrivais le texte, je m’étais l’instru à fond dans ma chambre. Je chantais le refrain tout le temps, elle le connaissait déjà par coeur avant même que tout le monde le découvre. Elle le valide, et même l’autre jour je l’ai vu avec ses écouteurs, elle écoutait le son et bougeait dessus. J’ai de la chance, elle valide à fond.

Au delà de ton équipe, tu as l’air d’avoir un groupe de potes soudé autour de toi.

Oui, on peut les voir dans les clips. J’essaye au maximum qu’ils soient là dans tous mes clips parce que je veux qu’il y ait cette signature là, c’est important. Ils étaient là dans mes premiers clips, si demain ça marche, ils seront toujours l. C’est vraiment ce que je veux montrer. La notion d’amitié c’est trop important, on la montre pas assez dans le rap je trouve. Et mon backeur, c’est mon pote d’enfance Ryan. De base, quand j’ai fait les premières parties de Bigflo & Oli, j’ai demandé à avoir quelqu’un qui m’accompagne sur scène. Et tant mieux si c’est un de mes potes comme ça on fait le truc ensemble et on vit le truc ensemble et je suis fier de pouvoir l’emmener dans les Zéniths.

 

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C’est quoi la suite pour toi ?

Le but c’est de pousser au maximum ce projet là car il est beau et j’ai pas envie qu’on passe à côté. Donc bien bosser autour de ce projet pour qu’un maximum de gens l’écoutent. Il plaît, donc il faut le montrer. Et pour la suite, on verra bien, en fonction de ce que ça donne, pourquoi pas un album ou encore un EP. J’aimerais bien me lancer dans quelque chose d’un peu plus gros comme un album avec une ligne directrice. C’est super dur, un travail à faire sur moi-même pour garder toujours la même ligne directrice, comme les bons vieux albums. C’est mon objectif, un peu plus de titres, un plus gros projet. Tout ça dans l’idée de faire mes propres scènes, je suis impatient. C’était cool de faire des premières parties et tout mais impatient de faire mes propres scènes. Même devant 200 personnes, il n’y a pas de problème, ça va être un délire. 200 personne qui viennent que pour toi, avec grand plaisir.

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