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Hös Copperfield : «Je veux construire une carrière»

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On est allé à la rencontre d’Hös Copperfield pour la sortie de son tout premier projet, A l’ombre des lumières sorti le 25 juin dernier.

A l’ombre des lumières, c’est comme ça que se définit Hös Copperfield. Et la lumière, il compte bien l’atteindre totalement à travers sa musique et son succès. Grand mélancolique et aussi bon en trap, l’artiste entend faire parler de lui et misera sur cette première mixtape qui n’est que le début de son édifice imaginé. El Grande Muchacho appelle tous ses louves et braves à venir le supporter. Rencontre.

Salut Hös, on se retrouve pour la sortie de ta première mixtape A l’ombre des lumières, comment tu te sens ?

Je me sens bien, j’étais impatient de la sortir, vraiment. J’avais des doutes, mais je voulais vraiment qu’elle sorte parce que j’ai beaucoup travaillé. C’est sorti maintenant, donc je suis content.

C’est ton premier long projet donc, deux ans un peu plus après ta signature chez TTR. T’as voulu prendre ton temps avant de l’envoyer plutôt que de publier des formats courts comme des EP ?

C’était mon choix de publier des singles avant et des freestyles tout en préparant le projet en parallèle. Et c’est ce que j’ai réussi à faire, en fin de compte.

Parlons justement de cette signature, la première du label de Ninho, qu’est-ce que ça représente pour toi ?

Cette signature est une chance qu’on m’a donnée et je me dois absolument de la saisir. C’est quelque chose dont tout le monde n’a pas accès, une signature en maison de disque, une équipe qui t’accompagnes dans les projets. C’est un privilège.

Parlons de ton album, A l’ombre des lumières, pourquoi ce nom ?

A l’ombre des lumières, ça résume bien mon état d’esprit. C’est une vision par rapport à la musique et moi-même. Je me définirais comme ça, une personne à l’ombre des lumières.

 

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Ton album a de nombreuses sonorités africaines et on te sent très attaché à tes racines, je pense notamment à l’outro, quel rapport as-tu avec l’Afrique ?

Il faut savoir que je viens de là-bas, je suis né en Afrique. Même si j’ai grandi en France, chez moi on est tous très attaché à la culture africaine. Quand on vient de mon quartier, on grandit qu’avec des Africains et la culture est partout.

Ça rejoint le fait que de nombreux clips à toi sont tournés en Afrique et que tu en parles beaucoup dans tes sons ?

Oui j’en parle bien sûr en musique. Pour moi, c’est logique. Mais je suis aussi très attaché à la France. Limite même plus, parce que j’ai toujours vécu ici. Après, c’est vrai que l’Afrique et le Congo ont une place spéciale.

 « Ninho m’a remis dans le bain de la musique»

Tu maîtrises très bien la trap ou la mélodie, et tu mélanges beaucoup les registres, dans quel style tu te sens le plus à l’aise ?

La mélancolie. Je retranscris mes émotions, c’est ma vie en vrai. J’ai plus de facilité à faire un son mélancolique qu’un morceau ambiancé ou une trap bête et méchante. Je préfère me livrer sur des belles productions. Il faut savoir que j’ai du mal à me livrer à cœur ouvert dans la vie, donc je préfère le faire en musique là où j’y arrive bien plus facilement. Ça me permet de me libérer et de m’exprimer surtout.

Parlons de tes featuring, Leto, Ninho, Gradur, Naza et Amadou & Mariam comment se sont faites toutes ses connexions avec de grosses têtes d’affiches ?

C’est presque que du feeling et des gens que je connais de base pour tous excepté Naza et Amadou & Mariam. Naza, je le voulais vraiment dans mon projet et je suis passé alors par des intermédiaires pour le contacter. Pour Amadou & Mariam, c’est pareil, on avait des gens en commun donc j’ai réussi à les avoir.

Et le reste, notamment Leto ou Gradur ?

Sinon pour le reste, Ninho c’est ma famille en vrai, ça veut dire que c’est forcément plus simple. Pour Leto, c’était que du feeling. Les gens pensaient que c’était grâce à Ninho que j’ai pu collaborer avec Leto, mais pas du tout. Leto, on avait déjà des liens ensemble via des personnes autre que Ninho, et il y a eu le Planète Rap aussi. Par contre Gradur, je l’ai connu via Ninho, à travers des concerts ou évènements. Mais là où on a vraiment pu se parler et échanger c’est lorsqu’il est venu sur mon clip « Lewé » au Senégal. Le feeling s’est super bien passé et c’est une superbe personne vraiment humble.

Comment t’as connu Naza, et comment s’est passé le clip « Article 15″ ? 

Naza, comme je l’ai dit, je ne le connaissais pas. On s’est rencontré au studio pour la première fois et c’est son ingénieur du son Yoyo qui m’a parlé de lui. Je lui faisais écouter mes sons et il m’a dit : « Tu devrais proposer quelque chose à Naza sur un morceau ». C’était le bon timing en plus, parce que j’avais un morceau où je le voyais bien dessus. Et ça a donné « Article 15 ». Et le clip, c’était grave plaisant aussi, c’était à Kinshasa. En plus, Naza est grave bon délire, il est capricarolesque comme il le dit si bien et il se prend pas du tout la tête. En règle générale, je suis vraiment content de mes collaborations, c’est que des bonnes personnes avant tout. J’ai fait primer le feeling et en plus ils sont forts, donc tout est bon.

Tu aimes partager, ou plus te challenger quand tu collabores avec un artiste ?

Je suis que dans le partage moi, uniquement le partage. Je ne fais pas un son avec un autre artiste pour être absolument meilleur que lui. Le son on le fait pour l’amour de la musique. Par exemple, je trouve que Naza sur « Article 15″ est meilleur que moi en vérité. Certains vont dire  : »Oui, fallait que tu sois meilleur que lui, que tu le tues », mais ce n’est pas ma vision. Je ne suis pas dans des histoires de stratégies, si le son est réussi il a sa place sur mon projet et c’est l’essentiel.

T’évoques aussi beaucoup de sujets sur ta mixtape, l’amour, la rue, ta mère, parfois très mélancoliquement, comment tu te sens aussi à l’aise pour te livrer en musique ?

Je suis quelqu’un qui ne joue pas de rôles en vrai, je suis moi-même. Ma musique me ressemble. Je fais de la musique pour moi et de me livrer comme je le fais, ça me fait du bien. C’est un peu égoïste certes, parce c’est pour moi, mais c’est ma perception.

Je vois beaucoup d’engouement, dans les commentaires YouTube ou sur les réseaux depuis la sortie, ça te rend fier ?

En vrai je regarde un peu, mais pas beaucoup. J’essaye de ne pas regarder les commentaires, à cause de mauvaises personnes sur Twitter ou quoi, je préfère m’en priver. Même si la critique je peux l’entendre, faut qu’elle soit fondée, sinon ça ne sert à rien. Il faut avoir du mental en vrai, sinon tu craques. Les gens ne savent pas forcément qu’il y a des mois de travail derrière des projets et que ça peut atteindre les artistes les paroles prononcées. Ça peut blesser profondément, mais il faut passer outre.

T’as réussi à avoir un peu de recul sur le projet ou c’est trop tôt ?

Pas encore, c’est un peu tôt. Mais oui dans les prochains mois j’en aurais très certainement.

Tu rappes depuis très longtemps et t’as fait une longue pause entre Dita (sur Comme prévu) et la signature. Tu faisais quoi pendant cette pause ?

Je ne rappais plus. Je me cherchais, j’étais dans la vraie vie. C’était un moment où il y avait des nombreuses remises en question sur ma vie et moi-même. Il n’y a pas que la musique, faut le savoir vraiment. Si la musique n’est pas ton gagne-pain, faut aller travailler c’est comme ça. Aujourd’hui, ça va, Dieu merci.

«Je veux construire une carrière»

T’as rencontré une star du basketball ces derniers mois, Serge Ibaka, comment s’est passé la rencontre ?

C’était très bien vraiment. Je connais bien son cousin, Elvis. Par la suite on s’est d’abord rencontré puis organisé le featuring avec Ninho. On a organisé ça à deux. Il prépare actuellement un projet, très lourd. Ça sera un album à la DJ Khaled, il va placer les artistes sur des sons. C’est une très bonne initiative qui l’a pris en vrai puisque c’est une personne qui aime beaucoup la musique.

T’as de nombreuses collaborations à ton actif avec Ninho, dont certains gros succès et singles d’or, quel est son rôle exact dans ta carrière et sur ce projet ?

Ninho m’a remis dans le bain de la musique tout simplement. C’est lui qui est venu me chercher et me signer chez TTR. C’est la première personne qui croit en moi surtout, c’est important. Il a une énorme carrière et c’est une vraie fierté pour ma famille et moi-même.

C’est quoi la suite maintenant que t’as sorti cette mixtape ?

Je vais la défendre comme je peux déjà dans un premier temps. Je vais envoyer des clips et une grosse surprise arrive aussi en fin d’année. Par ailleurs, je serai à un festival en novembre en Guadeloupe, ça sera ma plus grosse scène. Sinon je vais accompagner Ninho en tournée un peu partout et notamment sur les Bercy où je serai sûrement en guest.

Tu prépares un album pour après ?

En vérité, la suite logique sera le premier album, mais je vais refaire une mixtape. Après quand j’annoncerai l’album, je le dirai et les gens verront une progression. Mais comment je suis parti là, tu peux être sûr que je ne m’arrêterai pas. Je veux construire une carrière.

A l’ombre des lumières est disponible depuis le 25 juin 2021.

Dans le reste de l’actualité, nous avons rencontré Still Fresh pour les saisons d’Amour Noir.

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