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Still Fresh : «Le son c’est la base, le reste c’est du paramètre»

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© @fasmer_insta

On a rencontré Still Fresh à l’occasion de la sortie de son EP Amour Noir saison 2 disponible depuis le 28 mai dernier.

Parler de l’amour véritable, c’est le synopsis d’Amour noir, cette série authentique. Pas de Netflix, pas de gros budgets, mais plutôt, une romance capturée au gré de la réalité. Après une première saison bien reçue, Still Fresh, tel un réalisateur inventif, a reconduit son projet pour une deuxième saison. Il y conserve ses ingrédients clés : des épisodes courts, un savoureux sens du cliffhanger et une approche sincère de la relation amoureuse. Évidemment, en ajoutant quelques détails : des caméos en plus (Bambi et Jahyanaï) et une expérience qui s’étend, après dix ans de réalisation. Rencontre.

Still Fresh, on se retrouve pour la sortie d’Amour noir saison 2, comment tu te sens ?

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Je me sens bien, mon public a bien aimé la saison une puis la deux donc c’est super cool. C’est ce que je recherche principalement : que musicalement il soit bien compris par les personnes qui m’écoutent.

C’est le deuxième EP de la série, c’est une suite du premier ou une évolution pour toi ?

Ce n’est pas vraiment une histoire ou un cheminement. Le point commun entre tous les sons des deux EP réside dans le fait que ça ne traite que du relationnel, que ce soit en amour ou en amitié même. Les relations humaines simplement. Je l’ai appelé comme ça parce que l’amour, bien sûr, existe. Et j’y crois. Mais j’ai rajouté le noir pour empêcher de l’idéaliser. On n’est pas dans des contes de fées et forcément, il y a des histoires imparfaites. Je trouve ça trop romantique le rapport à l’amour dans la musique en général et j’ai voulu rendre ça réaliste.

 

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Une suite de prévue au projet ?

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Oui bien sûr, je suis en train de finaliser la saison 3 actuellement. Elle arrive très bientôt.

C’est ton quatrième EP, après les deux Trapop, tu apprécies ce genre de projet ?

Je kiffe ce format. Pour moi, c’est le plus adapté à notre époque et comment la musique est consommée et digérée. Tu peux aujourd’hui sortir le meilleur album de l’année avec une histoire préparée et une ligne directrice incroyable, le public va l’écouter rapidement vu la quantité de musique qui sort. Certaines exceptions existent, bien évidemment, mais pour la majorité des albums, c’est comme ça aujourd’hui. Je me suis dit que, plutôt d’inonder des gens avec un gros projet de 15 titres, je vais envoyer quelques petits morceaux (6-7 maximum) pour rendre mes projets légers et moins lourd. Et je peux comprendre le public aujourd’hui qui préfère écouter des EP que des longs albums.

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Tu te revois faire des albums quand même plus tard ?

Oui bien sûr, je vais en refaire, les albums c’est important. Après, je m’adapte juste, et pour moi c’est le meilleur format. Certains artistes ont le luxe de préparer un album pendant plusieurs longs mois parce qu’ils ont derrière un bagage marketing et une fan base qui vont avec. J’agis juste pour ce qui ai la meilleure formule pour ma part. J’ai aucuns problèmes de productivité, j’ai la chance de faire beaucoup de sons et de ne jamais être à court d’inspiration. Avec un accès permanent au studio, je viens de balancer deux EP en l’espace de trois mois. Le Fresh d’aujourd’hui sait ce qu’il a faire, celui de demain se penchera peut-être sur un nouvel album.

Quelle recul as-tu sur les deux projets Trapop ?

Je suis très content de ces deux projets, vraiment. Dès que je les réécoute, je me dis qu’ils sont très chauds. Ils me correspondent à fond. Après il a deux facettes ce projet. La première partie est très dance hall, l’autres bien plus trap avec du chant. J’étais trop influencé par Gunna lors du deuxième c’est pour ça.  Je pars du principe que si je suis à l’aise et content avec mes propres sons, alors je pense que ça va marcher.

«Un disque d’or c’est une consécration et un accomplissement»

Ton dernier album en date Cœur noir publié en 2017 a été une réussite, caractérisé par ton premier disque d’or. Parle nous de ce succès et de ce que tu en retiens. 

C’est un tournant bien évidemment dans ma carrière, ça m’a permis de montrer une réelle identité musicale et de changer de dimension. J’ai senti que j’avais beaucoup pris en notoriété après ce projet, ça m’a surtout confirmé que mes choix étaient les bons depuis le début. C’est que du positif : un disque d’or c’est une consécration et un accomplissement. Ce projet me tient à cœur et me représente. C’est la plus grosse pierre de mon édifice musical.

Cœur Noir, Amour Noir c’est une continuité ?

C’est le même ADN.. Je vais parler des réalités sans être cynique ou négatif. Ce sont des réalités qui arrivent et je veux que mon public et les gens l’entendent.

Parle nous de tes collaborations, tu collabores avec des artistes en développement, comme Yaro, Haristone, CG6 ou encore 4Keus à un moment. Tu aimes mettre en lumière d’autres artistes plus méconnus ?

J’aime bien le talent pur, sans tout l’engouement qui peut parfois fausser les images. Je n’ai pas envie d’aimer ou d’écouter un artiste parce qu’il a du succès même si tous les succès ont du mérite bien sûr. Un mec comme Haristone par exemple : on a fait un très bon hit parce que le mec est fort, vraiment. CG6, j’aime vraiment bien leur délire aussi. Que ce soit des artistes qui vendent beaucoup ou pas, le talent c’est le talent. Si tu es bon, on peut faire de la musique et potentiellement des gros sons. Le talent ne se résume pas aux chiffres, sinon les choses ne seraient pas comme elles sont.

Et il y a aussi évidemment S.Pri noir, avec qui tu es proche depuis longtemps. 

C’est la même, c’est la famille. On a grandi ensemble, même s’il a commencé un peu avant. C’est avant tout l’amour de la musique et même pas des calculs ou encore des intérêts. Si je veux faire des morceaux avec lui je l’appelle et s’il est au studio le lendemain et disponible, j’y vais. On a une relation bien au-delà de la musique et du travail. C’est un ami que je peux appeler ou voir en dehors de tout ce monde-là. On a évolué ensemble aussi et c’est le seul avec qui j’ai cette relation dans la musique à l’heure d’aujourd’hui.

Ça fait très longtemps que tu rappes, comment garder la foi après tant d’année en passant par des phases de doute j’imagine puis le succès ?

Ça fait plus de dix ans que je rappe. La première fois que j’ai mis les pieds dans un studio, c’était en 2007. C’est l’amour de la musique, de la création et de l’écriture. Les résultats comptent évidemment, les chiffres également. Il faut pouvoir vivre de sa musique et si ça ne marche pas il faut faire d’autres choses. Après, les déceptions et désillusions font partie du jeu c’est sûr. Si tout le monde avait ce qu’il voulait, on serait tous au paradis. Mais pour ma part, c’est un combat et une passion pour la musique qui m’a fait tenir. Et en même temps, je suis solide : si une déception arrive je ne vais pas baisser les bras.

«Je suis très fier de mon parcours et du chemin réalisé»

Tu te vois encore durer alors ?

Honnêtement, ce n’est pas impossible que je sois encore là dans 10 ans. Tant que la flamme est là, je serai là aussi. Je n’ai pas commencé la musique pour être une star ou pour avoir les strass et paillettes autour de moi. Ce qui me fait le plus plaisir c’est quand des gens viennent me voir et me dise : « J’ai bien aimé ton son, c’est lourd », parce que c’est sincère ! Ce qui m’importe le plus ce n’est pas mon image – même si c’est important, ça fait partie de l’évolution de la musique – c’est le son, en lui-même.

C’est quoi la suite maintenant, que ce soit en musique ou hors musique ?

Dans 2, 3 ou 5 ans, avoir toujours la même passion bien sûr. Continuer à envoyer des projets et tout péter pourquoi pas. Je ne me fixe pas de limite. Toujours être solide et continuer sur ma ligne directrice. J’espère juste encore sortir des sons qui me plaisent. Je ne sortirai jamais des morceaux dont je ne suis pas content. Je suis très fier de mon parcours et du chemin réalisé, et je ne compte pas du tout m’arrêter là. Le son c’est la base, le reste c’est du paramètre.

Amour Noir saison 2 est disponible depuis le 28 Mai. 

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