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L’analyse métaphorique puissante qui construit le clip de « Macarena »

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L'analyse métaphorique puissante qui construit le clip de "Macarena"

Damso a dévoilé ce jeudi 6 juin le clip de son single « Macarena ». Décrié pour son manque de saveur et son incohérence avec les paroles, le visuel relève pourtant d’un travail incroyable.

Il était sûrement l’un des clips les plus attendus de cette première moitié d’année. Déjà orné de platine, le tube « Macarena » de Damso s’est offert un clip esthétique, bariolé de noir et de blanc. Mais derrière ce visuel épuré se cache un reflet métaphorique fort du texte de l’artiste qui mérite une analyse plus aboutie. Non, le clip n’a pas rien à voir avec les paroles, et outre la référence au film Plein Soleil de René Clément déjà narré par nos confrères de Konbini, il est d’ailleurs l’interprétation la plus légitime qu’on pouvait espérer.

[button color= »white » size= »big » alignment= »center » rel= »follow » openin= »samewindow » ]Couplet 1 :[/button]

Découpons le visuel en plusieurs parties distinctes pour répondre au texte de Damso. Le clip s’ouvre sur les notes de piano de l’instrumentale et laisse entrevoir un port et la mer. Si le soleil semble briller, la luminosité du clip est atténuée par un filtre noir et blanc qui semble vouloir garder le morceau dans un esprit sombre.

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Alors que Damso, mué en matelot sur un petit bateau touristique, range son équipement, un couple s’approche de celui-ci. Le flow du rappeur commence mais un suspens maintient le visage de la femme caché, masqué par son chapeau. Alors qu’elle lève les yeux, son regard s’arrête sur Damso, bouche entrouverte. Le bruxellois, froid derrière ses lunettes de soleil lui rend un regard long. Le compagnon de la demoiselle est totalement éclipsé de la scène, comme s’il n’était plus là, seul un bras ou une jambe viennent rappeler sa présence. Le couple monte sur le bateau alors que la femme arbore un sourire au coin du visage, sans lâcher Dams’ du regard.

[button color= »white » size= »big » alignment= »center » rel= »follow » openin= »samewindow » ]Refrain 1 :[/button]

Le refrain, qui laisse démarrer le beat, débute alors que l’artiste prend les commandes du navire. La caméra est, elle aussi, beaucoup plus rythmée, balayant le paysage tout en s’attardant sur Damso. A la fin du refrain, celle-ci zoom sur le couple qui semble profiter du voyage.

[button color= »white » size= »big » alignment= »center » rel= »follow » openin= »samewindow » ]Couplet 2 :[/button]

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Le second couplet s’ouvre sur un « Sabrina » lent qui vient casser le rythme. La jeune femme, filmée jusque là souriant avec son homme, se retourne brusquement comme interpellée par son prénom. Son énonciation vient,par ailleurs, installer un climat de confiance, comme si une certaine alchimie s’était produite. Le regard langoureux de la femme confirme cette perspective. Néanmoins, alors que la caméra change de plan, le couple se floute pour laisser apparaître Damso, au loin, regardant à nouveau Sabrina. Perturbée, elle détourne le regard vers son copain, lui adressant un sourire se voulant rassurant mais témoignant d’une certaine gêne. Damso, à son tour, tourne sa tête vers le paysage.

La caméra admet une nouvelle pause, se concentrant sur des plans plus éloignés du paysage et du navire. Ironiquement, elle s’écarte du trio alors que Damso évoque « le mariage » tout en rentrant dans les détails de sa relation dans les paroles. Là, la femme s’éclipse, rentrant dans le compartiment du bateau comme si elle préférait ignorer cette discussion traitant pourtant de l’avenir du triangle amoureux, narré par le rappeur.

A son retour, le caméra la dévoile en gros plan, dans un maillot de bain laissant entrevoir ses formes. Dés son apparition, les deux hommes se tournent vers elle, comme subjugués. Sabrina enlace son copain devant les yeux d’un Damso visiblement agacé de la scène, comme le laisser penser des piquantes : « il fait le mec mature, mais tu sais qu’au lit plus que lui j’assure ». Il cherche ici à montrer qu’il est, évidemment, le plus intéressant des deux. L’homme, s’éclipse à son tour, laissant sa compagne seule avec l’artiste.

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Le beat s’emballe à nouveau alors que Damso tente de montrer à Sabrina comment naviguer. Très proche l’un de l’autre, la scène témoigne d’un moment intime : elle, rigole, alors que lui narre avec ferveur leurs plaisirs charnels. L’enchaînement des plans est plus vif. L’un d’eux, à 1 minute 19, montre les deux protagonistes échanger un regard intense. Ils s’approchent l’un de l’autre pour s’embrasser mais le plan se coupe brusquement. Le suivant dévoile les deux personnages souriants, comme s’il venait de se passer quelque chose (un baiser ?). Damso lui touche la main, et Sabrina prend les commandes du navire, laissant penser qu’elle « mène en bateau » le rappeur.

[button color= »white » size= »big » alignment= »center » rel= »follow » openin= »samewindow » ]Refrain 2 :[/button]

Le second refrain est lourd de sens. La fille plonge dans la mer, profite du soleil tout en lançant un regard poignant au belge. Lui, debout sur le navire, tient un harpon avec une main ferme, et l’admire se déhancher dans l’eau. Le compagnon revient enfin, changé en tenue de plongeur. Il tend la main à Dams’, toujours obnubilé par Sabrina, pour récupérer le harpon. Il finit alors par lui donner, le visage froid. Les deux amoureux nagent alors dans la mer, mais chacun de leur côté. Si lui « chasse », elle, nage simplement.

Evidemment, la métaphore est ici beaucoup plus implicite. Avec son harpon, Damso aimerait « attraper » Sabrina, mais le retour de l’homme démontre que c’est bien lui qui tient les reines et qui la possède pour l’instant. Déçu, seul sur le navire, Damso ne peut que contempler la scène alors que son cœur « danse la Macarena ».

[button color= »white » size= »big » alignment= »center » rel= »follow » openin= »samewindow » ]Couplet 3:[/button]

Le troisième couplet débute alors que Sabrina remonte sur le bateau, laissant son compagnon seul dans l’eau. Celle-ci descend dans le compartiment tout en regardant Damso. Alors qu’il se trouve à nouveau seul sur le bateau, le rappeur tourne la tête vers l’eau pour vérifier que l’homme est toujours emprunt à ses occupations. La voie est libre : il descend avec elle, et la caméra se fond à nouveau vers le paysage. Elle film le bateau, vide. Une nouvelle fois, la métaphore des plaisirs charnels semble plus implicite.

A son retour sur le navire, l’homme se rend compte, justement, qu’il n’y a personne. Il regarde à droite, à gauche, mais Damso remonte très vite, récupérant le harpon tout en serrant avec poigne la main du compagnon. Il démontre ici qu’il est en position de force, le harpon en main. Le bateau repart et le couplet se ferme sur Sabrina, dans les bras de son homme, regardant avec persistance l’artiste qui ne laisse paraître aucune émotion.

[button color= »white » size= »big » alignment= »center » rel= »follow » openin= »samewindow » ]Refrain 3 et Outro :[/button]

Une fois le bateau amarré, Damso s’occupe de ranger la voile. Le couple, sur terre, s’éloigne du navire. Le gros plan sur eux dévoile un homme heureux, conquis, et une femme la tête basse, le visage froid. Sèchement, elle lui lâche la main alors que lui ne semble pas comprendre. Elle court vers le bateau pour rattraper le bruxellois, comprenant que sa vie doit se construire avec lui. Mais le navire est déjà reparti, et Sabrina contemple l’horizon, le regard impuissant.

Le clip se conclue avec un gros plan sur le navire guidé par Damso. Le filtre noir et blanc laisse place à un paysage coloré : les oiseaux chantent et le beat s’amincit sous le rythme des vagues. Alors qu’il part vers l’horizon, il montre que, décidément, celui qui mène le bateau, c’est lui.

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