Damso : on a tenté de percer le dernier secret de « QALF »

Quelques semaines après sa sortie, QALF infinity de Damso admet encore un gros point d’interrogation au sein de sa tracklist. On a tenté de le percer. 

Ça y est. Après des mois de spéculations, d’hypothèses bancales et de théories frauduleuses, QALF de Damso a enfin refermé ses portes. En deux temps, d’abord avec un premier projet dévoilé en septembre, puis un second, infinity, qui est venu conclure l’énumération de lettres grecques initiées quatre ans plus tôt. Toutes les réponses de l’univers nébuleux du rappeur bruxellois se retrouvent, à peu de choses près, dans cette suite logique étalée sur plusieurs albums et années. Toutes, sauf peut-être une qui laisse volontairement l’auditeur dans un flou, confronté à sa propre interprétation.

En effet, même étendu à 25 morceaux, QALF infinity se conclut toujours sur « INTRO ». Un morceau énigmatique par son nom, qui semble détenir la clé de la morale du projet. Pour autant, Damso ne s’est pas clairement exprimé sur cette dernière pièce, qui ouvre ainsi plusieurs pistes de réflexion que l’on a tentées de capter. Récit.

Damso en quête de l’infini

Une première théorie séduisante sur sa symbolique, moins sur sa crédibilité : et si QALF infinity était littéralement le dernier projet de la carrière de Damso ? L’hypothèse se base sur la durée indiquée sur le projet : cet étrange signe infini. Elle voudrait ainsi que les prochains morceaux de Damso viennent s’ajouter à l’issue de QALF infinity, formant ainsi un album évolutif interminable. L' »INTRO » serait alors une ouverture vers la conception que le rappeur a de l’infinité. Celle qu’il évoquait lors d’un entretien avec Konbini. «Quand tu vois l’infini, tu penses à quelque chose de fini, mais tu ne feras que découvrir si tu t’y intéresses, décrit-il. C’est ça que j’aime bien, j’ai envie que ce soit comme ça après ma mort. Je serai mort mais je continuerai à vivre pour les gens.»

Une vision intrigante qui ouvre un champ des possibles inexploré, qu’il soit symbolique ou artistique. L’image de la stratosphère intégrée sur la cover corrobore d’ailleurs cette idée de découverte. «Ce qui représente le mieux l’infinité dans ce qui nous entoure, c’est ce qui dépasse la stratosphère, a décrit Romain Garcin, créateur de la pochette à Interlude. C’est l’univers, c’est le seul endroit où on n’a pas pu explorer les limites.» Une conjecture intéressante, qui se révèle tout de même difficilement imaginable. Damso réserve une importance fondamentale à ses albums, qui constituent un parcours psychologique selon lui, et l’infinité ne semble qu’en être une étape.

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Une boucle infinie ?

Il y a cependant une autre manière d’appréhender le signe infini floqué sur la pochette : sous la forme d’une boucle. QALF infinity condense en effet tous les éléments qui ont forgé la vie de Damso, qu’ils soient personnels ou professionnels. Des désillusions et des réussites qui ont bâti sa carrière. Ainsi, lorsque l’on arrive à “INTRO”, teminus de l’album, on ne s’ouvre pas vers un nouveau projet, mais on le recommence. C’est ce qui expliquerait pourquoi les nouveaux titres ont été ajoutés au début de l’album et non à sa conclusion : l’album s’écouterait tout simplement en boucle. Après tout, la lecture deviendrait logique : on retrouverait notamment cette transition entre le cri de l’outro et celui de “VANTABLACK”.

Tentante, cette conjecture, qui nous a été rapportée par un fan de l’artiste, coche toutes les cases. En réalité, il semble impossible que le titre « INTRO » glissée en outro ne soit qu’une coïncidence. Damso est bien trop méticuleux et garant d’un univers riche pour induire de fausses pistes. Il est cependant probable que chacun puisse en tirer ses propres conclusions. Et finalement, c’est ce que propose la musique de Damso depuis désormais une dizaine d’années. Si des versions physiques et vinyles sont proposées pour le projet, il est probable qu’elle nous livre une réponse exacte.

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