Musique
Fifou parle de Booba : «J’avais l’impression de bosser avec un américain»
Invité plusieurs fois à collaborer avec Booba, Fifou est revenu sur son expérience professionnelle avec le rappeur, qui l’a beaucoup marqué.
«À chaque fois qu’on entend Booba, tout le monde arrête de parler, tu vois ?». Plusieurs fois, Fifou a collaboré avec le Duc sur ses pochettes. Il revient sur son expérience pour Clique. «Quand j’étais en radio, quand il y avait un nouveau morceau, tout le monde s’arrêtait et disait que c’était chaud. Moi, j’ai vécu ça». Finalement, Booba contacte le photographe. Comme «un vrai CEO», il l’appelle directement. «Il n’y a pas réellement d’intermédiaire», explique Fifou, qui est également revenu sur la pochette de Destin de Ninho.
Leur première connexion se fait pour Ünkut, la marque de textile créée – puis abandonnée – en 2004 par Booba. «Ça s’est super bien passé, raconte Fifou. Il faut savoir que Booba est perfectionniste, mais surtout ultra pro. Moi, à cette époque-là, mon quotidien était un peu rock n’ roll. Booba, quand il me donnait rendez-vous, je pense que c’était moi qui arrivait en retard en fait. J’avais jamais vécu ça». Juste après le shooting, B2O appelle Fifou, et lui donne sa sélection. «Pour lui, ça marche par dossiers».
Fifou sur 0.9 de Booba : «L’idée phare, c’était ce côté trap house dans le luxe»
Mais ce qui interpelle l’artiste, qui a refusé une cover d’album à Kendrick Lamar, c’est le côté très américain du rappeur français. «J’avais l’impression de bosser avec un américain», insiste Fifou. Il se souvient des pochettes de G-Unit, de The Game, dont c’était le temps à l’époque. «Ce côté très américanisé dans les photomontages, c’était un truc qui me passionnait. Donc oui, j’ai l’impression de travailler avec quelqu’un de New-York ou de Los Angeles. J’ai pas l’impression de bosser avec un artiste français. C’est la seule fois à ce moment-là ou ça me l’a fait».
Quelques concepts l’auront également beaucoup marqué, comme leur expérience sur la direction artistique de 0.9, sorti en 2008. Jusqu’aux petits détails. «L’écriture “Booba” sur la pochette, on s’était pris la tête à ce que ça soit que des 0.9 dans tous les sens, raconte Fifou. L’idée phare, c’était ce côté un peu trap house dans le luxe. Pour moi, le livret est incroyable à ce niveau-là. C’est-à-dire qu’on est dans un loft, une espèce de manoir avec des dorures en ton sur ton noir. Lui, torse nu là-dedans en train de faire son trafic. On a ramené un chat noir, parce que Booba adore les animaux et il assumait ce truc là de mec ultra costaud qui prend un chat. Et ça nous a permis de sortir une photo iconique de ce shoot-là pour moi», conclut le photographe.