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Hotel Paradisio : «Les émotions alimentent ma musique»

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Quelques jours après la sortie de son cinquième projet et deuxième album Gemini, on a rencontré Hotel Paradiso.

Hotel Paradiso, rappeur strasbourgeois, également beatmaker et monteur, a sorti son deuxième album Gemini le 21 mai 2021. L’occasion de s’entretenir avec lui sur ses perceptions de carrière, l’album ou encore ses passions au quotidien. Rencontre.

Tu viens de sortir ton deuxième album Gemini, comment tu te sens ? 

Je suis super content, ça fait trop plaisir les retours des gens qui me suivent depuis longtemps. Tout est allé très vite pour tout sortir, c’était super efficace. J’attends de voir comment ça va prendre mais je suis très fier de mon projet.

6 mois après ton dernier projet Hollymoon, tu reviens aujourd’hui, avec du recul, quelle vision as-tu du projet et qu’est-ce que ça t’as apporté ?

Hollymoon, c’est mon premier album, c’était très sérieux au niveau du travail sur les productions, l’écriture ou encore la promo. Ça m’a ouvert beaucoup de portes au niveau professionnel aussi. C’était surtout une sorte de concept avec mon personnage fictif d’Hotel Paradisio, un peu dans la lune et le voyage.

Quelle évolution tu fais entre ces deux albums là, Hollymoon et Gemini ?

Le changement se fait dans la direction artistique du projet déjà : Hollymoon était super planant rempli de rêves, un peu comme une utopie. Là, Gemini est bien plus incisif, réaliste, mais surtout personnel.

Parlons du premier extrait de l’album « Okotto », pourquoi ce single déjà et parle-nous du clip ?

Je voulais montrer mon quotidien dans le clip, des choses palpables où des gens peuvent se reconnaître. C’est un titre ultra personnel, à coeur ouvert où je parle de moi. Jamais je n’avais fait de sons comme ça avant, donc c’était normal pour moi que des images personnelles suivent aussi derrière. J’avais surtout envie de revenir aux prémices également, et de kicker comme à mes débuts.

Tu te dévoiles beaucoup pendant Gemini, tes peines de cœur, la rancœur, l’amour, t’en as besoin en musique ?

Ce qui alimente ma musique ce sont les émotions. En effet, c’est écrire, raconter des choses et des histoires sur ce que t’as sur le coeur. Dans Gemini, j’ai voulu montrer un peu une double facette qui représente l’industrie en elle-même avec des hauts et de bas. Des bling bling, des sappes, des voitures dans les clips alors qu’il y a aussi des côtés plus durs financièrement parlant avec des doutes également parfois au niveau de ta musique.

Les productions varient beaucoup au long des 10 titres, tu maîtrise beaucoup de registres, c’est une envie pour toi d’essayer ?

J’aime faire plein de styles, je ne mets pas de limites. Tout ce que je voulais le faire je l’ai fait. Il y a des productions très douces comme « Le chant des sirènes » mais aussi des bien plus durs comme « Okotto ». C’est moi qui co-produit la plupart de mes productions donc je suis assez libre.

Tu te mélanges très peu (voire pas du tout) depuis le début de ta carrière, c’est un choix pour toi ?

Malgré mes deux featurings avec Ashkidd, c’est vrai que je n’ai pas fait de collaborations. En réalité, je suis très introverti et vraiment dans mon monde, je me mélange pas du tout. Après, c’est vrai que je veux me développer encore et ça passera bien sûr pas des featurings. Si le feeling passe bien avec d’autres artistes, ça sera une suite logique dans ma carrière.

Parlons de ton nom, pourquoi Hotel Paradisio ?

Je trouvais ça lourd d’avoir un blase qui fait penser un peu à un endroit. Ça sonne tropical un peu, ça fait rêver, c’est mon rêve américain à moi en quelque sorte. Un endroit paisible où je pourrais être tranquille quoi.

D’où viennent tes plus grandes influences en terme de rap ?

Je suis bien plus axé sur du rap américain, des artistes comme Kid Cudi, Drake, Eminem. Un autre qui m’a beaucoup influencé et impressionné c’est Post Malone : il a essayé plein de genres musicaux comme le rock mélangé au rap, c’est impressionnant. Et en France, j’aimais beaucoup le groupe La Rumeur et leur manière d’écrire.

Être un rappeur à Strasbourg, qu’est-ce ça change dans l’image, c’est plus dur de percer ?

Oui c’est plus compliqué d’être exposé quand tu viens d’une ville comme Strasbourg que Paris ou Marseille. Au niveau des infrastructures, des médias ou des majors surtout qui sont peu présents là-bas. Surtout qu’il y a pleins de pépites à Strasbourg qui sont super chaudes, c’est dommage. Même si aujourd’hui avec les contacts et l’ère du digital, tu peux percer en venant d’à peu près partout en France.

Les gros artistes strasbourgeois comme Larry ou Ashkidd que tu connais ont-ils permis aux rappeurs de la ville d’être plus exposé justement ? 

Oui bien sûr, des artistes importants et établis comme eux ont mis de la lumière sur la ville et sur le vivier de talents qu’il y a là-bas. Ce n’est pas encore assez suffisant, mais c’est bien déjà que des artistes comme ça viennent de chez nous.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter maintenant ? Quels sont tes objectifs à court et long terme ?

Je vais enchaîner très vite là. Continuer d’envoyer du sons et battre le fer tant qu’il est encore chaud. C’est ce que je kiffe par-dessus tout, faire de la musique donc je ne vais pas m’arrêter là. On va préparer un autre projet, envoyer des singles et surtout préparer la scène qui sera un nouveau challenge pour moi. Et on peut me souhaiter le succès bien sûr.

Pour conclure, t’as un plan de carrière dans la tête ?

Oui, j’en ai un. Je sais où je veux aller et avancer au niveau musical. Là, c’est faire de la scène et progresser encore et encore. À long terme, pourquoi pas ouvrir un label et signer des artistes, mais ce sera bien plus tard. Je veux prouver d’abord et continuer à kiffer par dessus tout.

Gemini est disponible depuis le 21 mai dernier.

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