Suivez-nous

Interviews

Marlin, la nouvelle pépite de l’électro bercée au rap

Quentin Curtat

Publié

le

Marlin s’impose comme l’un des producteurs les plus prometteurs de la scène française. Si l’artiste âgé de 21 ans est bel et bien un musicien électro, son patrimoine musical n’a pas pu échapper à la vague rap.

Dès sa plus tendre enfance, Marlin a manipulé toutes sortes d’instruments. Pendant que les autres garçons jouaient au foot ou aux voitures, le jeune homme préférait pianoter ou faire de la guitare. Il devient très vite fan de Michael Jackson, qui aujourd’hui encore reste une référence ultime. Sa mère quant à elle n’hésite pas à lui faire écouter Prince ou Gainsbourg. Durant son adolescence, il fonde un groupe de rock afin de pratiquer sa passion. Dans le même temps, il découvre le rap et devient très vite fasciner par le Wu-Tang, Outkast ou encore EminemA 14 ans, le succès de Justice l’encourage à composer sur ordinateur. Il devient très vite DJ dans Paris et dans le nord de la France. Ces diverses influences ont construit l’identité pluriculturelle de Marlin.

A 16 ans, il publie ses premiers morceaux sur internet. A la manière d’un XXXtentacion ou d’un Kodak Black, lui aussi est issu de la génération Soundcloud. Il sort très vite un premier EP en indépendant, et en prenant compte des retours encourageants et de l’engouement grandissant, le musicien abandonne ses études pour se consacrer uniquement à la musique. Il signe en major en 2017, chez Elektra. En juillet 2017 sort Nights, un EP aux allures d’album composé de six morceaux, qui vient confirmer l’ambition grandissante de Marlin.

A l’occasion de la sortie de Nights en vinyle, nous sommes allés discuter du parcours de l’artiste, de ses influences, ses artistes rap favoris, ou encore de la scène électro actuelle. Marlin nous dit tout dans un entretien fleuve et sans filtre.

Tu as commencé à jouer dès ton plus jeune âge. D’où est venu cet amour pour la musique ?

Mon père était musicien et jouait de la guitare quand j’étais tout petit. La musique était déjà autour de moi. Après je suis devenu sensible à ce que je voyais à la télé, à tout ce que j’écoutais. J’ai n’ai pas réalisé de suite que je voulais vivre de la musique. C’était plus pour m’amuser.

Durant ton adolescence tu faisais partie d’un groupe de rock. C’était ta musique de référence à l’époque ?

J’étais déjà influencé par plein de genres. J’écoutais beaucoup de rap. Après j’ai eu ma période électro et de rock. Je me cherchais durant cette période. Je me lançais à fond dans un style puis dans un autre. Je n’avais donc pas vraiment de musique de référence.

Tu as fait beaucoup de Sets Hip-Hop. Tu suivais de près le rap ?

Le rap est l’un des plus gros genres de la musique moderne, donc difficile de passer à côté. C’est une scène qui évolue constamment. Il y a eu le rock dans les années 70-80, après il y a eu le Hip-Hop. Un genre underground à la base, mais aujourd’hui c’est ce que les gens écoutent le plus. Je voyais beaucoup Outkast ou Eminem à la télé. Encore maintenant j’écoute beaucoup les trucs ricains. Le Hip-Hop m’a apporté un certain groove que j’essaie d’utiliser dans ma musique.

Tu es issu de la génération Soundcloud, que penses-tu de cette nouvelle vague rap qui émerge de manière autodidacte ?

Ce sont des jeunes qui ont utilisé des plateformes à leur disposition, en l’occurence surtout Soundcloud. Que tu sois producteur ou rappeur c’est vachement pratique, ça tue. Ca commence à changer avec certaines lois qui veulent réglementer tout ça, mais c’est vraiment cool de pouvoir mettre un morceau à disposition de tous.

C’est aussi un moyen de faire des connexions. C’est comme ça que tu es entré en contact avec Jared Samuel, rappeur présent sur ton dernier EP Nights.

Ouais. C’était clairement comme un réseau social musical. Aujourd’hui c’est un peu différent.

Les artistes comme XXXtentacion, Kodak Black ou Lil Uzi Vert sont-ils en train de briser les codes du rap ?

Ils sont dans leur époque, ils sont modernes. Ils apportent quelque chose de nouveau mais je ne pense pas qu’ils brisent les codes du rap. Après il y a des débats vis à vis du discours « dépressif » qu’ils ont. Avant ça ne se faisait pas trop, je pense que c’est des questions de mode. Mais si je dois classer leur musique je la met dans la catégorie rap.

Ce sont des artistes qui t’inspirent ?

Ouais clairement. XXX est très chaud, c’est un putain d’artiste. Il essaye d’innover même s’il est un peu bizarre (rires). J’aime beaucoup Smokepurpp aussi.

« On s’en fout des genres. C’est la musique qui parle. »

Dans quel genre musical tu trouves le plus ton bonheur ?

Dans tout ce qui est électronique. Pour moi c’est où il y a le plus de fraîcheur. Aujourd’hui tout est plus ou moins électronique. Après si on prend en compte mes récentes chansons et même celles que je vais faire, je dirais aussi la Pop.

On parle d’un nouvel âge d’or pour le rap français. Tu es d’accord avec ça ?

C’est pas trop mal en tout cas. Même si je ne fais pas la même chose que des PNL ou SCH, c’est des artistes que j’écoute. PNL je suis allé les voir à Bercy, je me tiens grave au courant du rap français. SCH il a mis une story où il écoutait un de mes sons électro. Au final on s’en fout des genres. C’est la musique qui parle.

Concernant la scène électro, tu es un adepte de “c’était mieux avant”, ou est-ce que là aussi il y a un renouveau ?

Avec l’époque Soundcloud en 2014 il y avait vraiment beaucoup de trucs qui arrivaient. Au final ça a pas duré très longtemps et ça a pas intéressé grand monde. Tout va très vite. Je ne dirais pas que c’était mieux avant. Bien sûr il y avait Justice ou Daft Punk. Mais dorénavant c’est à nous de faire le taf, la jeunesse.

© Quentin Curtat

La France est-elle la meilleure école en matière de musique électro ?

Ouais c’est une bonne fierté française. Il y a pleins d’artistes français qui ont cartonné dans le monde entier. Que ce soit Daft Punk, Justice ou même David Guetta. En général c’est la France qui donne le ton en musique électro. De manière générale il y a de l’excellente musique en France, que ce soit dans l’électro ou dans le rap. Il y a des trucs de fou. Je suis content d’être français.

Il y a un artiste électro qui fait beaucoup parler en ce moment, c’est Petit Biscuit. Il présente quelques similitudes avec toi dans son parcours. Tu te reconnais en lui ?

C’est vrai qu’il y a quelques points commun. Lui aussi a commencé par la musique classique. Après moi j’essaie de faire un nouveau personnage, je chante. J’essaie de faire un véritable projet autour des chansons, avec une mise en scène. J’ai une approche différente.

Justement à l’origine tu n’avais pas prévu de poser ta voix sur tes morceaux. C’était quelque chose d’invraisemblable pour toi ?

Des fois je me dis encore que c’est pas pour moi. Mais au final j’ai toujours chanté, même quand j’étais dans mon groupe rock. Mais plus le temps passe plus je kif. J’arrive mieux à faire des instrus et à chanter.

Récemment tu as sorti Nights, un EP de six morceaux. C’est un pas important dans ta carrière ?

Ouais. C’est le premier projet où j’ai pu faire des clips, où j’ai bien mixé mes morceaux. Avant je galérais un peu sur mon ordi (rires). C’est une petite étape, comme une petite pierre apportée à l’édifice. Ca m’a aussi permis de voyager. C’est du bonus.

Tu bosses actuellement sur un album ?

Je bosse sur des sons mais je ne sais pas encore quelle forme ça va prendre. Je vais essayer de sortir ça le plus vite possible.

Tu souhaites encore inviter des rappeurs sur tes morceaux ?

Ouais. J’ai bien avancé sur mes titres solos donc là je check un peu pour les featurings.

Quelles seraient tes collaborations de rêve ?

Il y en a plein. Mais il faut que ça se fasse naturellement, que les deux parties aient envie de faire des morceaux. Travis Scott ça serait fou. Tame Impala ou même Daft Punk. C’est mon top 3, ils me fascinent. J’aimerais bien bosser avec eux pour gratter un peu de leur savoir faire (rires).

Travis Scott c’est ta référence niveau rap US ?

Il a son style. Depuis deux ans il influence grave autour de lui. Que ce soit chez Future ou Migos ont sent les influences de Travis Scott. Je pense qu’il est encore là pour de nombreuses années.

Fort de son succès, l’EP Nights a été commercialisé en Vinyle et est désormais disponible à l’achat juste ici.

Commentaires

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *