Interviews
Rencontre avec VSO, à l’aube de la sortie de Kintsugi
Composé de Alien, Pex et Vinsi, VSO ne cesse de faire parler d’eux. À quelques jours de la sortie de leur nouveau projet Kintsugi, nous nous sommes entretenus avec les trois Nîmois plus complices que jamais.
Vous sortez vendredi 29 juin Kintsugi votre deuxième gros projet en un an, le dernier c’était Southcoaster en octobre dernier, comment est-ce que vous vous sentez ? Est-ce que votre concert à La Maroquinerie le 15 juin vous a rassuré ?
Vinsi : Au fur et à mesure des concerts qu’on fait, on se rend compte qu’il y a de plus en plus de monde, que les gens connaissent de plus en plus les paroles et justement le 15 à La Maroquinerie on a joué deux nouveaux titres qu’on a sorti y a quelques semaines et ils connaissaient déjà les paroles par coeur, ça fait ultra plaisir. Il y a aussi de plus en plus de streams, de plus en plus de tweets. Donc c’est génial.
Pex : On est un peu plus confiants parce que on est un peu plus connus, donc déjà on a un peu plus d’audience. Ça nous fait plaisir car on a beaucoup travaillé pour ce projet.
Vous savez déjà ce que vous allez faire vendredi le jour de la sortie ? Ce sera une journée normale ou vous serez focus sur les premiers chiffres et retours ?
Pex : On sera à Garorock, on ne joue pas mais on sera en spectateurs.
Alien : On s’est dit qu’on allait se faire ce festival comme ça on appréhende la sortie à la cool.
Pex : Les gars, je vous propose qu’on laisse nos téléphones à l’hôtel, on se boit des coups au festival et puis on verra le lendemain !
Vinsi : Ça va être dur, moi j’aurais trop envie de regarder.
Maintenant avec les réseaux sociaux et les services de streaming, les gens sont de plus en plus friands des chiffres de ventes. Ça vous met aussi la pression ?
Pex : Moi personnellement, je sais pas vraiment à quoi ça correspond. Avec Southcoaster on a fait 6500 ventes, il parait que c’est super pour nous mais je ne me rends pas compte. Je vois pleins de chiffres mais j’arrive pas à te dire si ça me fout la pression ou pas. Pour moi la vraie jauge c’est quand on va en concert à l’autre bout de la France, lorsqu’on est super loin de chez nous et que ça chante nos chansons, ça c’est le gage de qualité, la consécration.
Alien : Dans l’idée ce qu’on aimerait faire, c’est la même tournée qu’avec Southcoaster voire un peu plus, c’est déjà très bien. Du moment que tu fais une tournée dans les salles et que tu les remplis, ça nous permet d’en vivre et de faire ce qu’on aime, on est contents.
Vous avez fait un gros concert à Paris à La Maroquinerie le 15 juin dernier, c’était complet, l’ambiance était électrique, comment est-ce que vous l’avez vécu ?
Vinsi : C’était super et ce qui est marquant surtout c’est quand on enchaîne des dates dans toute la France et que dans certaines régions le premier rang c’est toujours le même.
Alien : Il y a des gens qui reviennent à chaque fois au concert, genre là à La Maroquinerie, il y a des têtes qu’on connaissait. Des gens qui sont venus déjà 4/5 fois à nos concerts. C’est ça qui est fou.
Pex : Pour la Maroquinerie, certaines personnes étaient là à 10h du matin, alors que c’est pas un Zenith. C’est des vrais soldats, des soldates surtout.
Sont déjà passés par cette salle: Bruno Mars, LCD Soundsystem, James Blake, Macklemore, M83, The Do, Wiz Khalifa, Solange, Sum 41. Ce sont des noms, des références qui vous parlent ?
Vinsi : C’est des super-stars.
Alien : Ouais de ouf, et puis la Maroquinerie il y a tout un mythe autour de cette salle. C’est la salle préférée de pas mal de rappeurs, récemment il y a Doum’s qui l’a faite, il avait Nekfeu qui était là. Et je pense que c’est dû aussi à la configuration de la salle, c’est une arène. Il fait très chaud et quand tu es sur la scène, comme tu n’es pas très haut, tu as des gens de plain-pied, ensuite il y a un premier étage, un deuxième et tu as des gens sur le côté partout, c’est hyper impressionnant finalement. T’as vraiment une proximité, c’est rare.
>> À voir aussi : notre interview croisée avec VSO
Vous sortez donc votre nouveau projet vendredi, le deuxième signé sous le label Polydor (Nekfeu, Disiz, Bigflo et Oli). Est-ce que vous bossez ça différemment que lorsque vous étiez en indé ?
Pex : Ça a changé dans le sens où on est beaucoup plus à l’aise. Déjà c’est une major donc ils ont des moyens, on a enregistré dans des super studios à Marseille où on a rencontré des super personnes. C’est le studio où a enregistré JUL, il a passé la semaine avec nous, il descendait de temps en temps écouter nos sons. Les équipes sont très pro, ils sont plusieurs à travailler sur notre projet. Quand tu es tout seul c’est different.
Vinsi : Southcoaster et Kintsugi, c’est vraiment deux choses qu’on a travaillé comme de vrais projets. Parce qu’avant, on a sorti Hiphopia et Capture qui sont deux projets en totale indépendance, on avait encore nos jobs, on avait pas bossé ça comme de vrais projets et pas aussi longtemps. Là vraiment, ça a tout changé car on fait que ça depuis la signature chez Polydor. Donc forcement quand tu fais que ça, tu te concentres vraiment sur le truc et tu vas au bout des choses.
Dans le morceau « 2 Fois + », Vinsi dit « J’ai plus trop de soucis de drague maintenant que j’ai signé chez Polydor », c’est vrai ?
Rires général
Pex : C’est une image (rires), mais c’est vrai que depuis qu’on a signé chez Polydor et Furax notre tourneur aussi, qui nous fait tourner à mort, on est à l’aise.
Vinsi : Ou alors on est plus beau qu’avant ? (rires) Mais en vrai c’est dur de savoir si la fille elle t’aime bien pour ce que tu es ou si c’est parce qu’on fait de la musique.
Votre projet Kintsugi a 9 titres. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Pex : Là c’est un EP donc on en met 9 car on ne peut pas en mettre plus pour l’appellation EP. Si on sort un album, je pense qu’il fera 15 titres mais pas tout de suite. Là on se cherche un peu.
Vinsi : Faire un album c’est quelque chose d’important. Là, on est encore sur un projet de présentation, on se présente tous les trois.
Pex : L’EP c’est comme les qualifs, c’est pas encore le gros match.
Vinsi : Sur ce projet par exemple, il y a deux instrus qu’on a fait Wheelin et Où on va, et c’est la première fois qu’on fait ça.
Vous avez un feat avec Nemir sur ce projet. Comment s’est faite cette connexion ?
Alien : Il y a une vraie histoire derrière ça. On l’a rencontré il y a un an à un tremplin Buzz Booster et il était dans le public et il a sur-kiffé notre vibe. On était super contents quand il est venu nous dire ça parce qu’on est des fans de Nemir. Et ensuite on a fait des soirées et c’est devenu un pote. Et on avait trop envie de faire un morceau tous ensemble. Ça c’est fait naturellement. On est vraiment pareil, on vient du sud, même si ça reste un sensei pour nous, il est plus expérimenté, on prend exemple sur lui.
Vinsi : Il a travaillé avec nous sur la préparation du Southcoaster Tour, il nous a grave aidé.
Il y a d’autres artistes avec qui vous voudriez collaborer ?
Pex : La Yegros on kiffait par exemple. On s’est dit en rigolant pendant qu’on composait le titre à la guitare dans une maison dans les Cévenes, La Yegros ça serait énorme, mais elle est argentine donc impossible. On en a parlé à notre directeur artistique et il s’avère qu’elle habite à Montpellier donc on est allé boire un café avec elle et son manageur. Ils ont kiffé l’idée donc on a fait le son ensemble. Mais oui La Yegros, j’écoute depuis le lycée, je l’adore.
Vinsi : Sur l’EP aussi, elle est pas en featuring mais en voix additionnelle, c’est Chilla. On se connaissait d’avant, elle a signé en major quelques mois avant nous et du coup on aimerait trop faire un vrai truc avec elle. Même Lord Esperanza, toute cette team c’est des gens qu’on croise en concert. Sopico aussi, c’est vraiment un bon gars.
Kintsugi est un titre particulier, c’est Chilla qui explique la signification du nom dans le track 7. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Pex : Pour qu’on écoute au moins jusqu’à la piste 7. (rires)
Alien : On hésitait à la mettre soit en outro, soit en intro. Le problème avec l’intro, c’est un peu chiant car tu dois l’écouter à chaque fois.
Vinsi : En outro c’est bien car tu te prends le titre, et ensuite tu entends la définition et ensuite tu le ré-écoutes.
Dans cet EP, il y a tous les styles, ça peut être très pop et à la fois très rap.
Alien : On déteste se cantonner, tu vois le premier EP, on a fait le truc comme on l’a senti. On s’est pas dit : « quand ça rap, il faut que ça rap » et là du coup après les retours du premier CD on s’est dit qu’on voulait faire un truc vraiment rap mais aussi pop et aller jusqu’au bout de nos idées et de nos partis pris.
Vinsi : Pour le morceau « Toréador », c’est un morceau très pop, on voulait un son un peu summer et on en avait pas. Et celui là pour le coup, on l’a écrit à trois et entièrement, il n’y a pas eu de couplets séparés.
Alien : On s’est dit que ce morceau ça allait être le morceau pour les filles en Fiat 500 qui font des snap en allant à la plage. (rires)
Vous vous êtes mis aussi à l’autotune dans le morceau « Nicotine Blues ». Vous kiffez ce procédé ? C’est le fait d’enregistrer à côté de JUL qui vous a donné des idées ?
Rires
Alien : C’est une question de méthode d’enregistrement aussi, à Marseille on était avec l’ingé de JUL, on avait directement l’autotune dans le casque. Et on faisait pas ça d’habitude, on enregistrait sans et on le rajoutait après. Donc là, on pouvait jouer directement avec lors de l’enregistrement.
On vous retrouve en festival cet été ? Quelles sont vos prochaines dates ?
Vinsi : On fait Les Déferlantes le 10 juillet et le 19 juillet on fait les Arènes de Nimes en première partie de BigFlo et Oli.
Pex : Ouais ça va être fou les Arènes, pour nous c’est le Stade De France un peu. Pour des Nîmois c’est fou. 13 000 personnes c’est dingue. On sera les premiers Nîmois à le faire. Merci à eux de nous avoir invités !
Kintsugi sera disponible sur toutes les plateformes de streaming le 29 juin.