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Streaming, Kanye West, Future… on a discuté avec Zaytoven Streaming, Kanye West, Future… on a discuté avec Zaytoven

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Streaming, Kanye West, Future… on a discuté avec Zaytoven

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Avant, on l’espère, un retour sur Paris, Interlude a eu le privilège de discuter avec Zaytoven, pour une interview exclusive en France.

Beatmaker et producteur américain, célèbre rien que pour sa signature sur le morceau « Versace« , (premier hit du groupe Migos avec un certain Drake sur le remix, Zaytoven a enchaîné les morceaux à succès et a collaboré avec la totalité des grands noms d’Atlanta : Gucci Mane, 21 Savage, Les Migos, et surtout Future, avec lequel il a signé une série de mixtapes : les Beast Mode. Zaytoven a dévoilé également plusieurs albums en solo sur lesquels on retrouve aussi bien Kodak Black que 2 Chainz, ou encore Lil Uzi Vert et Offset. Rencontre.

Interlude: Tu as grandi avec la musique gospel, qu’est-ce que ça fait quelques années plus tard de gagner un Dove Awards pour le meilleur album gospel aux cotés de Lecrae ?

Zaytoven: Le gospel est mon genre musical préféré. C’est avec ça que j’ai grandi, c’était la seule musique que j’avais le droit d’écouter. Mon père était pasteur, ma mère la directrice de la chorale de l’église, donc tout tournait autour du gospel, de l’église et de Dieu à la maison. J’ai l’impression que ça m’influence encore aujourd’hui quand je fais des prods de rap. Je fais toujours du gospel à l’intérieur du rap, je préserve la Soul que je puise dans ce genre. Gagner ce Dove Award c’est carrément l’un des points culminant de ma carrière, parce qu’encore une fois, c’est la musique que j’adore faire. C’est la musique de mon enfance… Donc être récompensé ? Pour « l’album de l’année » ? Et sur le genre gospel ? C’est un honneur pour moi, j’étais vraiment heureux de recevoir cette récompense.

Avec ce contexte, as-tu apprécié le dernier album de Kanye West Jesus is King ?

Z: Je l’ai trouvé incroyable. Que quelqu’un comme Kanye West, l’une des plus grosses influence de la culture hip-hop, revienne avec un album gospel appelé Jesus Is King, c’est life-changing pour la communauté hip-hop. Ça laisse le monde savoir que c’est possible qu’un homme comme Kanye West, qui a parlé des trucs les plus fous dans sa musique depuis le début de sa carrière, peut revenir et rendre hommage à Dieu à travers sa musique, et rendre ça cool, ça permet aux jeunes de se dire « C’est cool de parler de Jésus ! C’est cool de rendre hommage à Dieu dans ma musique ! ». Il est avant-gardiste et je pense qu’il vient de faire quelque chose de très très grand pour notre communauté.

Quand j’ai entendu Zaytoven pour la première fois, je ne pouvais pas croire que tu venais de San Francisco. Explique moi l’influence qu’à la ville dans laquelle tu as grandi, par rapport à l’importance d’Atlanta dans ta musique.

Z: Mon père était dans l’armée (Army Brat), donc nous avons voyagé toute mon enfance. Je suis né en Allemagne, puis nous avons déménagé dans different endroits en Californie. On a d’abord vécu à San Diego, puis on s’est installé à San Francisco. La raison pour laquelle je dis que je viens de San Francisco c’est parce que j’ai passé toutes mes années lycée là-bas. Pour moi, c’est au lycée que tu apprends à te connaitre, à savoir ce que t’as vraiment envie de faire et la personne que tu vas devenir. Donc je dis toujours que je viens de San Francisco, en Californie. C’est la-bas que j’ai commencé dans ce game, c’est la-bas que j’ai trouvé mon blaze etc…

Atlanta, c’est la ville dans laquelle j’ai commencé à avoir une carrière. En travaillant avec des mecs comme Gucci Mane, Future, les Migos… c’est la-bas que j’ai commencé à me faire connaitre. C’est pour ça que les gens pensent que Zaytoven vient d’Atlanta, parce que j’ai découvert plusieurs artistes d’ici, j’y suis depuis tellement longtemps que c’est presque comme si je venais aussi d’ici.

Future rappait sur mes prods alors que je ne lui avais pas donné l’autorisation

J’ai aimé chaque collaboration que tu as réalisé avec Future. Comment ça a commencé entre vous ?

Z: Ce qui est fou, c’est que quand j’ai commencé la musique, quand Gucci Mane et moi commencions à nous faire connaitre, des mecs comme Future rappait sur des prods que je ne leur avait même pas donné. Mes prods étaient partout dans la ville, et lui rappait dessus, il n’était pas encore connu à l’époque. Je me rappelle lorsqu’il avait sorti sa toute première mixtape, 1000, j’avais deux prods sur ce projet, et je me suis dis « Merde, je ne lui ai même pas donné, mais bon c’est cool, c’est un nouveau rappeur qui commence à se faire connaitre… » et puis quand Dirty Sprite est sorti – la première mixtape Dirty Sprite 1 – Atlanta ne voyait QUE Future. Tu n’entendais que lui dans la ville. À ce moment là, j’ai commencé à voir ce mec différemment, en mode « Attends un peu, c’est lui le prochain. »

J’ai commencé à travailler plus étroitement avec lui, et quelques années plus tard on a crée Beast Mode ensemble, et ce projet à presque changé le cours de ma carrière et ma sonorité. Il m’a donné une toute nouvelle vie musicale, car la musique qu’on faisait Future et moi était purement artistique. Toujours Street, mais comme une oeuvre d’art. Ça a montré au monde qui Zaytoven était vraiment. Future m’a permis de jouer vraiment au piano tout au long de mes prods, on utilisait de vrais instruments… Je pense que c’est ça qui a rendu ce projet si spécial.

J’ai remarqué que « Mo Reala » et « Some More » sont deux chansons avec beaucoup de similarités, y a-t-il une histoire derrière ces deux titres ?

Z: Le jour où on a fait « Mo Reala » au studio, j’ai dit a Future : « Tu sais, j’ai envie de mettre ce titre sur mon album », et quand j’ai sorti mon album, c’est cette chanson qui a pété. Elle était jouée dans tous les clubs, etc… Quand on a vraiment réalisé l’ampleur du son, Future m’a envoyé un message en me disant « Mec, il est temps pour Beast Mode 2 ». C’était limite une obligation de notre part de faire un son avec la même magie que sur « Mo Reala », donc on a fait « Some More ». C’est le même feeling sur les deux sons. Ce genre de sonorité qui a fait que le monde entier a réécouté Zaytoven et Future une nouvelle fois, comme si c’était Beast Mode 1.

Sur ton dernier single tu es accompagné de Lil Keed et Lil Yachty. Il ressemble à quoi ce morceau?

Z: « Accomplishments » avec Lil Keed et Lil Yachty, c’est encore une nouvelle sonorité, tu vois ce que je veux dire ? J’adore resté à jour sur les nouvelles générations. J’ai l’impression qu’on a tous des choses à s’offrir. Ma sonorité, mon style, ma crédibilité avec ces artistes qui ont des nouvelles couleurs et des nouveaux sounds, des nouveaux styles. C’est les ingrédients pour une recette intéressante.

Il y a toujours ce débat dans le rap, savoir si c’était plus facile de percer avant, ou maintenant à l’époque du streaming etc. Qu’est-ce que t’en penses pour les beatmakers?

Z: J’ai l’impression que pour un beatmaker c’est plus facile aujourd’hui de faire percer un son, parce que maintenant tu peux créer quelque chose chez toi et l’envoyer à plusieurs personnes, l’emailer à encore d’autres gens, ou quelqu’un peut aller sur internet et découvrir ton travail, avec un peu de chance tu peux faire un gros placement comme ça. Mais je pense que c’est plus dur aujourd’hui pour les beatmaker d’avoir une certaine longévité. Il y a tellement de musique, tellement de beatmakers, tellement de nouvelles sonorités… C’est compliqué de rester en place pendant longtemps.

À l’ancienne, c’était plus compliqué de percer, mais à partir du moment où tu perçais avec ton propre style et ta propre sonorité, ton nom restait en place. C’est pourquoi je suis là depuis si longtemps, parce que j’ai ma propre sonorité, et les gens entendent mon nom depuis longtemps donc c’est plus facile pour moi de rester en place aujourd’hui. Si j’avais percé aujourd’hui sur une chanson, je ne sais pas si ça aurait été pour moi, ça aurait été plus pour cette chanson. Certes, cette chanson là a percé, mais il y a des dizaines d’autres beatmakers qui peuvent faire la même chose que ce que tu fais… Donc je pense que c’est plus compliqué aujourd’hui.

L’année dernière Cassius Jay, un autre grand producteur avec qui tu as déjà collaboré est venu à Paris et s’est posé au studio avec beaucoup de rappeurs français de la nouvelle génération. Est-ce que c’est quelque chose qui t’intéresserait ?

Z: Carrément ! Je suis venu à Paris il y a quelques années et j’ai fait l’un des meilleurs concerts de ma vie. Je me rappelle, il pleuvait et il faisait très froid dehors. Mais tellement de monde est venu, et ils étaient trop content de me voir ! J’en ai même vu me tendre des CD avec ma tête dessus qui dataient d’il y a tellement longtemps. C’était tellement fou, les gens se sont vraiment lâchés, ils enlevaient leurs t-shirts, ils sautaient dans la foule, j’ai vu des choses que je n’avais jamais vu avant ! Si je me rappelle bien, tout le monde est rentré à la maison avec de la fièvre après ce show, tellement c’était fou. J’aimerais vraiment revenir à Paris.

Quels sont tes projets pour la nouvelle année ?

Z: De nouvelles choses, des nouveaux morceaux, des nouveaux films… Je travaille sur une comédie qui s’appelle Finesse 2, c’est la suite de Finesse 1 qui est sorti il y a un an. Nouveaux morceaux, nouveau films, des nouveaux artistes, des nouvelles tournées… toutes ces choses que Zaytoven fait déjà ! Mais avec le nouveau style de 2020. Et tu sais très souvent, ce que j’ai appris sur moi en étant dans cette industrie, je ne sais même pas ce qui arrive après. J’ai des plans, évidemment que je vais sortir de la musique, évidemment que je vais faire des nouveaux films, des nouvelles tournées… mais j’ai l’impression que Dieu me réserve toujours quelque chose d’autre, quelque chose de spécial que je n’ai pas planifié. Rien que l’année dernière, j’ai fait une télé réalité sur la chaine BET, jamais je n’aurais pu prédire ça ! Je n’aurai jamais pu te dire que cette année j’allais être sur BET, mais c’est arrivé. Donc j’ai hâte de réaliser ce que j’ai planifié, mais j’ai encore plus hâte de voir ce que le futur me réserve.

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