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Kendrick Lamar : le jour où le boss de TDE aurait pu tuer son père au KFC

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Dans son morceau « DUCKWORTH. », Kendrick Lamar revient sur la vie d’Anthony Tiffith, le boss du label TDE, qui a rencontré le père de l’artiste quelques années plus tôt, dans un drôle de contexte.

«Qui aurait cru que le plus grand rappeur serait né d’une coïncidence ? Parce que si Anthony avait tué Ducky, Top Dawg aurait pu passer sa vie en prison. J’aurais grandi sans père et serais mort en me faisant tirer dessus», raconte Kendrick Lamar à l’issue du morceau « DUCKWORTH. ». Puis un coup de feu retentit, et DAMN. se renferme. Ces vers, ils sont à la fois le début et la fin de l’histoire narrée par l’artiste dans son dernier album. Morceau profond et inspiré d’une histoire vraie, « DUCKWORTH. » rembobine le destin incroyable de Kendrick Lamar, Anthony Tiffith et Ducky, le père de l’artiste.

Le titre est un pur produit de story-telling, mais qui tente de manipuler les perspectives. Son contexte se déroule bien des années avant que Kendrick Lamar ne signe un contrat avec le label TDE. Anthony « Top Dawg », fondateur de la structure, était encore un jeune fougueux, membre de gang. Il fréquente alors régulièrement un KFC, dans lequel travaille un certain « Ducky », selon K.Dot. Il s’agit en réalité du père du rappeur, Kenny Duckworth.

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De son côté, Tiffith a déjà quelques antécédents avec l’établissement, et également une certaine notoriété dans le quartier où il se pavane régulièrement avec ses beaux véhicules pimpés. Ducky comprend alors très vite qu’il vaut mieux être du côté d’Anthony. Il lui offre alors quotidiennement du poulet et des biscuits gratuits. Sauf qu’Anthony va finalement braquer de nouveau le restaurant, mais lui, ainsi que ses amis, vont faire en sorte d’épargner la vie de Ducky. Ce jour-là, et comme il le raconte si bien dans son morceau, la vie de Kendrick Lamar aurait pu prendre de multiples directions.

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«La première chose que j’ai demandée à Kendrick, c’est s’il s’agissait d’une histoire vraie»

Kendrick Lamar précise qu’il a eu connaissance de la rencontre entre son père et d’Anthony Tiffith un an après avoir rencontré Top Dawg, lorsqu’il a emmené son père en studio. «Quand il est entré dans cette pièce et qu’il a vu que Top Dawg était ce type, il a flippé», se souvient l’artiste auprès de Zane Lowe dans Beats 1. Et lorsqu’on lui demande pourquoi il a attendu plusieurs albums avant de raconter cette histoire, K.Dot Juge que «c’était juste le bon moment».

Il raconte : «Top lui-même ne savait pas que j’allais la faire ou même l’exécuter de cette manière, que ce serait la dernière chanson. Je voulais juste que ça ait un sens. Je me souviens de l’avoir joué pour lui, il a flippé parce que, au-delà de la chanson, quand vous pouvez vraiment entendre votre vie à travers des mots qui vous sont si fidèles et qui vous ont affecté à 100% avec une seule décision, ça vous fait vraiment vous asseoir et chérir le moment.»

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Pour le producteur du morceau, 9th Wonder, Kendrick a bien fait d’attendre plusieurs années avant de révéler cette histoire. «La première chose que j’ai demandée à [Kendrick], c’est s’il s’agissait d’une histoire vraie, explique-t-il à Complex. Il a répondu que oui, c’est une histoire vraie. Top Dawg a confirmé que c’est une histoire vraie. La beauté de la chose, c’est qu’il a choisi de raconter cette histoire, et nous en sommes à quatre albums. Habituellement, les gens racontent cette histoire la première fois.»

La démarche de Kendrick Lamar derrière le morceau était également de jouer avec les perspectives qu’il parvient à manipuler avec son album DAMN.. La conclusion de l’opus peut également être son introduction dans le sens inverse, et ainsi proposer une nouvelle lecture à son oeuvre. «Chacun a son propre point de vue, et reconnaître le point de vue de quelqu’un d’autre m’impressionne, précise Kendrick Lamar lors d’un interview auprès de Interview Magazine avec Dave Chappelle. J’ai dû m’asseoir et demander à mon père : « Quel était ton point de vue à ce moment-là ? Et : »As-tu jamais pensé que la boucle serait bouclée comme ça ? » Cela m’a toujours fasciné.»

D’ailleurs, conclusion amusante, le morceau s’appelait initialement « Life Is Like A Box Of Chicken », comme le relève Nicolas Rogès dans son livre, Kendrick Lamar, de Compton à la Maison-Blanche. Il reprenait ainsi la célèbre réplique de Forrest Gump et de la boîte de chocolat, sur laquelle on ne sait jamais sur quoi tomber.

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