Culture
«La télé a été incapable de se réinventer» : Squeezie parle de l’évolution de YouTube
Squeezie est revenu sur les critiques portées à la télévision et a évoqué le mépris dont les créateurs de contenu avaient fait l’objet.
«En 2013, les gens aimaient les vidéos de moins de dix minutes, très simples, généralement un mec seul dans sa chambre qui jouait à un jeu vidéo. Aujourd’hui, ils sont 90% à mettre YouTube sur leur télé, et ils veulent cliquer sur un contenu de quarante minutes». Squeezie compte plus de 18 millions d’abonnés et une statue à son effigie au musée Grévin. YouTubeur n°1, il est loin d’être le seul – et avec Amixem, Inoxtag ou Joyca, ils ont colonisé toute une génération. Pourtant, il y a quelques années, le grand public refusait encore de miser sur Internet. Squeezie est revenu pour Télérama sur le déclin de la télévision au profit de YouTube.
«Ce que les gens cherchent sur YouTube, ce sont des formats qu’il y avait à la télé il y a dix ans, mais version “new gen”, affirme le vidéaste. Plus honnête, sans public qui applaudit dès qu’il y a une blague. On est vraiment en train de remplacer la télé, qui est beaucoup trop frileuse. Elle a été incapable de se réinventer, on en est à la millième saison de Koh-Lanta. Il y a un vrai souci de vision». Sur Internet, c’est le phénomène inverse : suffit de constater les statistiques absolument colossales d’un évènement à la production aussi ambitieuse que le GP Explorer organisé par Squeezie.
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Squeezie : «On a mûri artistiquement, c’est un langage qu’ils comprennent davantage»
Une belle revanche pour ce dernier, qui n’a pas toujours été gâté par ses pairs de la télé. On ne peut que se rappeler de son passage dans Salut les Terriens et de l’infinie condescendance dont avait fait preuve Thierry Ardisson, qui est revenu sur la séquence, cinq ans plus tard. «Ils se sont pris en pleine face une révolution du divertissement et une révolution technologique, souligne Squeezie pour Télérama. Qui suis-je pour dire qu’il ne fallait pas réagir comme ça ? Vu la tronche de ce qu’on faisait à l’époque, pourquoi pas ? Mais le mépris a été disproportionné».
Une dynamique largement renversée. «Maintenant, on a plus de moyens, on fait des choses beaucoup plus produites, on a mûri artistiquement. C’est un langage qu’ils comprennent davantage (…). Ils mettent leur égo de côté et font l’effort de venir vers nous, je suis content. Le font-ils parce qu’ils ont compris ou parce qu’ils n’ont pas le choix ? J’en sais rien». En tout cas, comme le relate Télérama, Squeezie ne compte pas se laisser amadouer. «Je déteste l’emballage télé bizarre, où on prend un peu les gens pour des imbéciles. En revanche, les plateformes, Amazon, Netflix, pour nous c’est génial. Là, il peut se passer des trucs intéressants». Prochaine étape : une série-documentaire réalisée par Théo Bonnet et diffusée sur Prime Video.
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