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LauCarré : "La musique c’est un combat de longue durée" LauCarré : "La musique c’est un combat de longue durée"

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LauCarré : «La musique, c’est un combat de longue durée»

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Deux ans après son dernier projet, LauCarré revient avec En bas de chez moi. Une nouvelle courte fresque, plus introspective, plus audacieuse. 

Textes introspectifs, kickage millimétré, toujours avec le même sourire radieux : ça, c’est LauCarré. Deux ans après avoir jetés les dés pour son premier projet, le jeune artiste invite à le découvrir avec En bas de chez moi. Et chez lui, c’est cet univers coloré, truffé d’introspection et d’histoires à raconter. Sept morceaux qui remplissent deux ans d’absence, chargées d’expériences, depuis ses premiers pas dans l’industrie musicale. À l’heure de découvrir cette nouvelle fresque, rencontre avec un artiste plein de vie et d’ambitions.

Il y eu deux ans entre Les dés sont jetés et En bas de chez moi, qu’est-ce qui s’est passé pendant tout ce temps ?  Quel bilan en as-tu fais ? 

J’ai bien grandi, j’ai mûri, et je suis très content de cette évolution dans le projet. Je trouve qu’il y a une différence entre le premier projet et le deuxième. Il y a plus de maturité, de tentatives et de prises de risques. Ces deux ans-là m’ont permis d’évoluer et de comprendre des choses dans la musique que je n’avais pas encore comprises avant. Après, il y aussi eu le Covid entre temps, ce qui a ralenti beaucoup de choses. S’il n’y avait pas eu ça, peut-être que ça m’aurait pris moins de temps.

L’EP s’appelle En bas de chez moi, pourquoi ?  

Cette fois-ci, je voulais un titre qui me représente un peu plus, mon quartier, ma ville. Je voulais quelque chose qui mette Suresnes sur la carte. 

C’est donc vraiment en bas de chez toi sur la cover ? 

Ouais c’est vraiment en bas de chez moi ! Enfin pas littéralement, mais ce sont des bâtiments à côté. Et derrière ce sont mes potes, il fallait que tout soit vrai ! 

Et quel est ton rapport aux potes et à la musique ? Est-ce que tu as tendance à te mettre dans une sphère à part, ou au contraire, tu les inclus dans tes projets ?  

Au début, j’avoue que je ne les incluais pas du tout, car j’aimais bien être dans mon délire, tout seul. Et puis au fur et à mesure, j’ai vu qu’ils étaient à fond sur le projet sans que je leur demande. J’aime pas trop prendre le temps des autres pour ma personne, ça me gêne un peu. Et là, c’est vraiment eux qui m’ont dit qu’ils étaient chauds pour faire ci, pour faire ça. Ils étaient motivés de fou et, depuis, je les emmène souvent avec moi. Par exemple, j’ai deux amis qui me suivent sur chacune de mes scènes, pour les premières parties, ou mes propres scènes dans toute la France, donc on voyage ensemble et ça, ça tue. 

Dans cet EP, tu parles d’amour, de filles, de souffrance… Au final, il y a beaucoup d’aveux sur toi et sur ton quotidien. Ça a été difficile de te livrer autant en musique ? 

Non, parce que je ne parle pas beaucoup dans la vie, donc le faire dans mes sons, ça me permet de me livrer. J’aime le fait de parler en musique, que ça soit d’histoires d’amour, de ce que je pense, de ma ville… C’est bateau de dire ça, mais c’est une thérapie, c’est vrai !

Pour ce projet, mis à part ta vie, il me semble que tu as d’autres inspirations et d’autres exemples. On pourrait citer ta mère, qu’on entend sur “En résumé” et “Les cartes en mains”.

Ouais carrément ! On l’entend sur l’intro et l’outro du projet. J’apporte beaucoup d’importance à ma mère et, sachant que sur cet EP, j’en parle moins que dans mon premier projet, je voulais qu’elle ait quand même une petite place. Je trouvais ça stylé de la mettre à l’ouverture et à la fin du projet. En plus ce sont de vrais enregistrements (rires). Je suis un fou dans ma tête mais j’enregistre dès qu’elle me fait des petits discours de motivation, sur la vie et tout.

Dans Les dés sont jetés, tu te disais nul avec les filles parce que tu ne les comprenais pas. Dans ce nouvel EP, tu as l’air plus à l’aise avec le sujet. Tu parles d’histoires d’amour, mais d’une manière un peu plus sombre. Ta vision a évolué ? 

Oui, ma vision a clairement changé. Pendant ces deux ans j’ai grandi, j’ai vécu de nouvelles histoires et je suis beaucoup plus à l’aise avec les filles. Ça va mieux, même si en effet, il y a aussi des histoires un peu plus sombres parce que cette fois-ci, c’est moi qui suis du côté du “blesseur” et non du “blessé”, comme je le dis dans “Si mon coeur passe l’hiver”, par exemple. Donc c’est totalement une autre vision comparé à ce que je disais dans Les dés sont jetés.

Il y a peu de temps, tu as expliqué sur Twitter à propos du morceau “En bas de chez moi” :  «Ça passe ou ça casse». Tu entendais quoi par là ? 

Ah bravo, vous êtes branchés ! En gros, j’ai tweeté ça un soir, un peu en panique car c’est un morceau assez chanté, à 90% du temps. Donc je me suis vraiment demandé comment ça allait être perçu par mon public. C’est vrai que, de base, on a plus souvent l’habitude de m’entendre kicker alors chanter sur une prod un peu RnB, ça m’a fait un peu peur. Mais finalement, je crois que c’est plutôt bien accepté ! Les retours pour l’instant, ça passe de ouf ! J’aime bien ce côté où tu surprends ceux qui ont l’habitude de t’écouter, changer de style pour montrer que t’es pas complètement fermé sur les autres.

Toujours sur Twitter, tu dis que sur le morceau “Spectacle”, il y a un double sens : tu peux m’en dire plus ? 

En réalité, “Spectacle”, ça parle d’un terme plutôt sombre, celui du suicide. Et il y a un double sens dans la mesure où on ne comprend pas directement de quoi je parle. Si tu l’écoutes au premier degré, tu vas juste entendre un mec qui dit qu’il va faire son spectacle ce soir et impressionner tout le monde. J’ai voulu “métaphoriser” ce sujet là. 

Dans “Fanclub”, tu parlais de Julia Bayonetta et on a pu voir qu’elle avait écouté le son récemment. Tu as eu des retours ? 

Effectivement j’ai eu des retours, sur Twitch j’ai vu qu’elle avait validé ! Ça tue ! Elle a été hyper coopérative et elle est rentrée dans le jeu direct. Je trouve ça très sympa. Très marrant cette histoire ! 

La plupart de tes prods sur Les dés sont jetés venaient des LEOS. Comment tu as fonctionné pour cet EP ? 

J’ai voulu mélanger les prods et les producteurs. Les LEOS, ce sont vraiment mes gars sûrs, mais j’ai aussi aimé aller voir un petit ailleurs pour tester d’autres styles. Et grâce à ma maison d’édition et à mon équipe,  j’ai pu recevoir des prods de Kozbeatz, de HoKø, SeySey, ViceVersabeatz , Mage the Producer, etc. Et donc j’ai aussi pu comprendre comment fonctionnaient les autres. 

Par rapport à la création des morceaux, tu te laissais justement porter par leurs univers, ou c’était plutôt toi qui les emmenais vers le tien ?

Ça dépend. Kozbeatz par exemple, sur le morceau “Fanclub”, c’est totalement lui qui a géré la prod et c’est là que je suis rentré dans son délire. Mais parfois, avec des morceaux comme “Les cartes en main”, c’est moi qui ai expliqué à HoKø ce que je voyais dessus, et il a totalement réussi à comprendre ce que je voulais et je trouve ça remarquable de leur part à tous. 

«La prochaine étape, je pense que c’est l’album»

Comment ça s’est passé pour écrire ? Tu es plus du genre à écrire seul chez toi ou en studio, entouré ?  

Généralement j’écris à la maison, dans mon coin. Mais par contre, mon équipe m’aide beaucoup que ça soit mon label ou même Bigflo et Oli, j’ai beaucoup de retours. Donc gros respect à eux. Finalement, tout le monde met un peu son grain de sel pour rendre le plat exquis ! (rires)

Sur le morceau “Les Cartes en Mains”, tu racontes que «percer ça prend plus de temps que prévu». Tu avais mis une deadline plus courte sur ton planning ? Tu t’attendais à ce que ça vienne plus vite ? 

Le truc, c’est que quand on commence dans la musique, on s’attend tout de suite à ce que ça marche, ou du moins on veut tout casser en un minimum de temps parce que t’as foi en ton art. Par exemple, des fois tu vois des artistes arriver, tout péter en trois mois, alors qu’en réalité, c’est juste parce qu’ils ont fait beaucoup de taf dans l’ombre. Et finalement après le premier EP, tu te rends vite compte que la musique c’est un combat de longue durée. Pour savourer ta victoire il faut forcément passer par plein de petits chemins relous et ça peut être déstabilisant. 

On a attendu deux ans pour un second projet, est-ce qu’on se revoit en 2024, ou un peu avant quand même ? 

Non non pas d’inquiétude, on va essayer de revenir avant cette date parce que là, c’est pas ouf de partir deux ans comme ça. Même s’il y a eu le Covid donc j’ai une excuse ! Prochaine étape, je pense que c’est l’album honnêtement. 

LauCarré – En bas de chez moi

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