Culture
Léna Situations revient sur sa marque Hôtel Mahfouf : «C’était ingérable»
Le concept store de Léna situations, “Hôtel Mahfouf”, faisait un tabac l’été dernier. Le résultat de semaines éprouvantes dues à de nombreuses erreurs.
Du 1er août au 4 septembre 2022, dans le 17ème arrondissement de Paris, des milliers de personnes défilaient devant l’Hôtel Mahfouf, le concept store éphémère de Léna Situations. Près d’un an après cette aventure, la jeune femme est revenue sur l’expérience que cela avait été dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube. Mais surtout sur les (nombreuses) erreurs commises lors de la création et de la gestion du projet, erreurs qu’elle est bien décidée à ne plus jamais refaire.
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Léna Situations : «T’as l’impression que tout est réalisable»
L’Hôtel Mahfouf, c’est le premier business «100% à moi», explique Léna Situations. «Une marque en auto-investissement». Sa première erreur, selon elle, a été de penser que le public de la marque serait surtout composé d’une nouvelle clientèle et pas uniquement de sa communauté. Pourtant, le jour où l’influenceuse ouvre le compte Instagram de l’Hôtel Mahfouf, celui-ci amasse plus de 400 000 abonnés en moins de 24 heures. «J’ai dit : oh merde. Il va falloir revoir toutes les quantités et la sécurité».
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Sans compter l’aspect financier, administratif et les échanges avec des dirigeants d’usine habitués du milieu devant lesquels Léna Situations a du mal à s’imposer. «La bulle créative est chouette, confortable. Tu dis oui à tout, t’as l’impression que tout est réalisable. Et j’avais pas percé ma petite bulle créative pour rentrer dans la réalité. Et ça, c’était un choc». La réalité, c’est aussi le passage obligatoire des travaux. La première visite du lieu où l’Hôtel Mahfouf prendra vie a lieu en février. «Je n’ai pas peur des travaux. Je n’étais pas inquiète. On a passé beaucoup de temps à faire des plans, à chercher tous les produits qu’il fallait». Pourtant, cinq mois plus tard, le chantier n’a pas avancé d’un poil.
Hôtel Mahfouf : deux semaines pour tout faire
«Ce qu’il s’est passé, c’est que le chef de chantier n’est jamais revenu. Et on l’a appris deux semaines avant l’ouverture du restaurant». Une erreur «stupide», et facilement évitable. «Il y a une règle, explique Léna Situations. Quand il y a un chantier, tu dois y être présente et suivre son avancée de près. Parce qu’on a des deadlines qui sont incompressibles». Si la jeune femme avait déjà une certaine expérience dans les travaux d’habitation, la restauration comprend des enjeux tout à faits différents. Règles d’hygiènes, problèmes d’électricité impliquant des autorisations de la mairie… «Je crois que l’alarme a retenti chez mes proches quand j’ai fondu en larmes dans les bras de mon père. “J’ai mis toute ma vie en pause pour ce projet. Regarde à quoi ça ressemble. Ce sera jamais prêt lundi”».
Finalement, appuyée par l’aide de son équipe, après des nuits blanches à repeindre et à agencer, l’Hôtel Mahfouf est prêt. L’ouverture fait l’effet d’un accouchement, rigole Léna Situations. «T’oublies toute la douleur parce que ton bébé est trop chouette». Et le concept store fait un tabac. Jusqu’à poser une dernière question, et pas des moindres : «où va-t-on mettre tout ce monde ?». «Ce que je pensais être 300 personnes par jour, c’était entre 1 000 et 1 300. On a du trouver un rythme, une façon de faire en sorte que l’attente ne soit pas trop longue. C’était ingérable parce que notre lieu était petit». Finalement, «la leçon qui ressort après cette première expérience, c’est qu’il y a un moment où il faut penser à s’entourer et à embaucher». De son côté, l’une de ses amies, Solène, a finalement quitté son emploi pour se consacrer entièrement à l’Hôtel Mahfouf.
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