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Musique

« Maison » signe la réconciliation de Roméo Elvis

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roméo elvis maison
© Straussphere

Avec Maison, Roméo Elvis a signé un entre-deux albums intriguant, exploitant un univers qui lui colle à la peau, réconciliant par ailleurs une fan-base douteuse depuis Chocolat

Pénétrer dans la Maison de Roméo Elvis, c’est enfin comprendre en détails l’univers du Bruxellois. Malgré la sobriété de cette demeure, seulement quatre pièces et un couloir, l’artiste est parvenu à cocher toutes les cases qu’il s’était fixé en amont. Replonger sa tête dans la musique, où les instrumentaux et le plaisir d’écrire supplanterait une pression trop forte comme pour Chocolat ; ouvrir la voie à un album déclenchant une nouvelle ère pour le rappeur et son univers et former un pont entre deux fan-bases s’entrechoquant.

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«Wow, j’suis devenu bipolaire : des fois, j’me sens comme Gims et des fois, Lefa»

Car «ça fait du bien quand il rappe comme ça», note-t-on dans les commentaires d’Interlude. La critique en serait presque unanime : le plaisir engageant de Roméo Elvis avec Maison soulage. Surtout après Chocolat, son précédent projet, souvent qualifié d’«illisible», par son côté fouillis et ses thématiques s’emboîtant avec imprécision. Maison est tout le contraire. Sûrement par son format plus court : le projet est structuré et concis. La petite histoire racontée avec Michel Drucker ne fait qu’envelopper des morceaux garants d’une intéressante cohérence.

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Ni La Morale, ni Chocolat

Sur le parvis de la demeure de Roméo Elvis se confrontent deux communautés. Celle de La Morale, où le fougueux Bruxellois s’associait au Motel pour deux mixtapes successives portées par une forte empreinte rap. Et celle de ses multiples collaborations éparpillées entre le post-Morale et Chocolat. « Tout oublier » avec Angèle, « Hit sale » avec Thérapie TAXI, « 1000°C » avec Lomepal : Roméo Elvis avait déjà un statut de hitmaker avant même son premier album. Le choix des premiers singles a fait passer le Belge dans un monde que ses premiers fans voyaient d’un mauvais oeil. Voilà pourquoi Chocolat est étiqueté «trop pop», solidifiant son nouveau public en dépit de l’ancien.

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Derrière son rôle d’EP sans pression, l’enjeu de Maison était quand même de taille : montrer que ces deux communautés n’ont rien d’incompatibles. Et c’est chose faite : de « Défoncé » à « Vinci », Roméo Elvis avance comme un funambule entre deux mondes. Et cet entre-deux, c’est son univers. Pas celui de ses featurings, pas celui qu’il s’est trop pris la tête à vouloir concevoir pour Chocolat. Non, c’est le sien. Celui d’un artiste au dynamisme contagieux et à la verve efficace. Et aux témoignages de conclure ce qu’on n’avait pas vu pour Chocolat : «J’ai hâte de voir la suite».

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