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On parle Jamaïque, « Deep End » et Céline Dion avec Fousheé

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Dans les artistes RnB désireux de flirter avec la soul intemporelle des années 70 afin de la revivifier, nous pouvons citer Fousheé, chanteuse née à New-York ,qui a su s’émanciper grâce à la plateforme Tik Tok.

A travers un court extrait de ce qui deviendra le futur hit « Deep End », Foshée se créé une petite notoriété. Par la suite, Sleepy Hallow, rappeur originaire du quartier de Flatbush et lié à la nouvelle vague de drill new-yorkaise, utilise le sample de cette dernière pour l’intégrer au morceau « Deep End Freestyle » sans, au départ, créditer la chanteuse. Pour contrer cela, elle donnera naissance à la version complète de l’extrait. 

C’est après cette drôle d’aventure que la chanteuse embrasse pleinement sa carrière, alors sur le point de donner naissance à un premier projet pour l’année 2021. Entre les événements qui ont bousculé sa vie, son implication après la mort de George Floyd ou sa collaboration avec James Blake, Fousheé a pu nous raconter quelques bouts de son histoire personnelle. 

Il y a quelques temps, tu as pu participer à The Voice en étant dans l’équipe de Adam Levine [Maroon 5]. Qu’as-tu pu tirer de cette expérience ? 

Je n’ai pas passé énormément de temps dans le l’émission, mais j’ai pu voir ce qu’il se passait dans les coulisses et rencontrer de nombreux chanteurs du monde entier. C’était assez effrayant car je performais devant des milliers de personnes, mais au moins je suis rodé pour la suite. 

Dans ta musique, tu dégages une atmosphère empruntée à la soul, mais également au rap que tu souhaites intégrer dans ton prochain projet. Quelles sont tes inspirations ? 

Mes goûts musicaux sont larges. Quand j’étais enfant, ma mère passait du Bob Marley ou du Céline Dion et moi j’écoutais plutôt du hip-hop et du RnB. Je regardais les battles de rap par exemple. Puis je suis allée écouter les fondamentaux comme le jazz, le blues, le classique ou le rock. Finalement, si l’on trouve de la soul dans ma musique, cela est surtout parce qu’elle est puisée dans mon âme.

Tu dis écouter Céline Dion, est-ce que le dialecte francophone a une résonance dans ta famille ? 

Ma mère est jamaïcaine, et là-bas beaucoup de personnes écoutent Céline Dion. Alors à force de l’entendre, j’ai une certaine admiration pour elle, sa voix et sa prestance. Mais en dehors d’elle, je n’ai pas écouté d’autres artistes francophones.

Concernant la Jamaïque, quel est ton rapport avec le pays ? 

Mes parents sont nés aux Etats-Unis, moi également mais j’ai grandi avec ma mère dans le New Jersey, pour autant j’ai donc été exposé à de nombreux aspects de la culture jamaïcaine sur tous ses aspects. 

Est-ce que cela va avoir un impact sur ton prochain projet ? 

Je pense que cela à déjà un impact indirect sur mon rapport avec la musique en général. Par exemple, j’aime les morceaux avec une ligne de basse imposante, qui est un aspect assez présent dans le reggae. Puis la partie lyricale m’importe aussi énormément et pour moi Bob Marley avait des textes forts et lourds de sens. 

A propos de l’écriture, tu sembles très investie dans les événements qui ont suivi la mort de George Floyd. Que penses-tu de la situation actuelle après les quelques mois qui se sont écoulés ? 

En vue de la situation actuelle, il est évident que le racisme ne va pas s’arrêter durant ma génération. Bien sûr, ce tragique événement me touche personnellement et tant que la question restera en suspend, je prendrais part à ce combat. Alors il est logique que j’en parle dans mes morceaux, c’est ma façon de changer les choses. « Deep End » parle d’ailleurs de l’émancipation de la femme noir, et donc est relié aussi au racisme inhérent dans le pays. 

 

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Il y a quelques années, ta mère a eu un accident de voiture et tu as dû arrêter tes études pour t’occuper d’elle. Comment ce choix décisif t’a affecté et guidé vers la musique ? 

Cela a changé ma vie. Ce jour-là, elle a failli mourir à cause d’un conducteur alcoolisé. J’ai remis en cause mon existence, la raison pour laquelle j’étais sur terre et que je devais prendre soin d’elle. Puis de son côté, elle m’a été d’une aide précieuse pour me motiver à faire de la musique. C’est elle qui m’a dit de faire le Tik Tok pour « Deep End » même si je n’en avais pas très envie. Elle m’a appris à travailler durement.

Tu as participé à l’album FlySiifu’s de Pink Siifu et Fly Anakin pour le titre Creme’s Interlude. Comment s’est faite cette connexion ? 

J’étais à un concert à New-York et on s’est rencontré là-bas puis, lorsque j’ai déménagé à Los Angeles et il venait régulièrement me voir. Finalement, on a aménagé ensemble avec un autre pote en collocation et l’envie de faire de la musique est venue naturellement. C’est à ce moment-là qu’on a enregistré le morceau. Maintenant tout le monde a bougé ailleurs, Pink Siifu est à Baltimore par exemple. 

Peux-tu m’expliquer la situation comique dans le clip « Deep End » où tu te bats avec un gars avec une gestuelle digne des meilleurs films de la Blaxploitation? 

Je ne suis pas sûr d’avoir une réelle explication pour ça *rires*. C’était pour décrire mon humeur à cet instant, faire le clown. J’ai envie que le gens me demande pourquoi j’ai fait ça en plein milieu de la vidéo, ça m’amuse. 

 Dû au confinement tu as enregistré beaucoup de morceaux chez toi. Comment cela t’as impacté dans le processus musical ? 

J’ai l’impression que l’on est plus vulnérable chez soi, tu peux enregistrer quand tu ne vas pas très bien, à n’importe quelle heure, être habillé comme tu le souhaites et donc être toi-même. J’ai d’ailleurs enregistré Deep End chez moi. Par la suite, j’ai voulu rencontrer un maximum de personnes et donc enregistrer à droite à gauche, cela apporte aussi beaucoup d’expérience. 

Concernant ton prochain projet, tu as collaboré avec James Blake. Peux-tu m’expliquer comment cette collaboration a pris forme ? 

Exact, on s’est rencontré via Instagram et il a produit l’un des morceaux où je parle de mon grand-père donc un titre particulièrement personnel. J’ai écouté cet artiste pendant des années dans ma jeunesse et collaborer avec lui est un honneur.   

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