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PNL : et maintenant, c’est quoi la suite ?

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Anthony Gnassia, le photographe atitré de PNL, s'est confié sur les backstages de la photo iconique des deux frères au sommet du monde.
Anthony Gnassia

Couronné disque de diamant avec Deux frères, PNL a confirmé sa domination sur l’industrie musicale francophone. L’heure du bilan à l’horizon d’un prochain projet s’impose.

Que reste-t-il à accomplir pour PNL ? Avec Deux frères, le groupe des Tarterêts vient de signer un deuxième disque de diamant consécutif, après le sacre unanime de Dans la légende, trois ans plus tôt. Une hégémonie tentaculaire au coeur de l’industrie musicale, qui a confirmé l’empreinte du duo au XXIe siècle, jusqu’à même chatouiller certains débats sur les plus grands collectifs du rap français ? Bâti autour d’une communication spectaculaire, chargée de promouvoir qualité artistique et créative, Deux frères s’impose comme le point d’orgue de ce que PNL a fait de mieux jusque-là. Et c’est dire si la barre était haute, après un prédécesseur game-changer. Et aux portes du quatrième album, le groupe se heurte à un défi prodigieux : faire encore mieux. Ou au moins aussi bien. Mais comment, alors qu’il a, pendant cinq ans, rêvé de s’asseoir sur le monde, jusqu’à déposer sa notoriété sur le plus prestigieux édifice français.

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Le monde, vraiment

Le défilé sur les Champs-Élysées était pourtant annonciateur : PNL est légendaire. Qu’importe à quel titre, qu’importe au sein de quelle branche musicale, qu’importe jusqu’à quand : le groupe est un prisme culturel qui fédère toute une génération. Et même plus. Au sommet de leur bus où étaient floqués leurs visages, Ademo et N.O.S. ont fêté l’achèvement de trois années de pression gonflées au post-Dans la légende. Pendant ce temps-là, confinés dans un laboratoire artistique où se chevauchent tubes à essais chimiques et potions créatives, ils ont conçu une mixture bleue et violette, commercialisée début avril. Un philtre addictif, pourvoyeur d’un record exceptionnel dès sa première semaine d’exploitation. Un sédatif immanquable, qui a figé définitivement les trois lettres de PNL dans le grimoire du rap français. Mais pas encore suffisamment au-delà, et c’est peut-être le seul couac.

La bâche de PNL a été retirée et va être transformée en goodies

PNL et la pochette de « Deux frères », dans la cité Gagarine.

Accessible et innovant, le groupe a jouit d’une popularité au-delà des frontières hexagonales dès Dans la légende. À travers le monde, ce deuxième opus a déjà dépassé le million de ventes atteignant, en première semaine, de chiffres plus que respectables chez nos proches voisins : 1ère place en Suisse et en Belgique, 75e aux Pays-Bas et 94e en Espagne. Les ambitions étaient posés : le phénomène PNL, qui s’invitait jusqu’au JT de 20 heures, s’immisçait doucement à l’international, jusqu’à une invitation sur la scène de Coachella. Après ça, Deux frères doit conforter cette position, et nul doute que le clip de « Au DD » souhaite étendre d’autant plus cette soif mondiale. Des rappeurs dansant au sommet de la tour Eiffel : l’image est forte et se répand jusqu’à la sortie de l’album. Sur ses réseaux sociaux, le groupe ignore toujours autant les médias français, mais partage désormais ses exploits internationaux, de l’Allemagne aux États-Unis.

Mais, même si certaines données ahurissantes froisseront le sacré-saint égo américain – comme lorsque PNL s’est retrouvé parmi les artistes les plus consultés de Genius en avril 2019 – les deux frères n’auront que brièvement effleuré leur objectif. Lequel s’avérait peut-être trop prétentieux, en témoigne ce refus de laisser Drake poser sur « À l’ammoniaque », qui aurait pu attirer l’oeil des fans internationaux. Mais non, Deux frères ne restera qu’un énorme succès français ayant dépassé quelques rares frontières. Et alors que l’hexagone s’impose désormais sous domination des Tarterêts, le groupe pourrait revoir ses stratégies pour définitivement s’ancrer au-delà de la France. Si l’idée de featurings est exclue, peut-être pas celle d’un rap en langue étrangère. À la manière d’un Drake, par exemple, et ses tentatives en Espagnol. Ou en se rapprochant d’autant plus de la pop ou de styles capables de propulser leur art encore plus haut que la tour Eiffel.

De la simple fin à l’ambition interactive

Mais au-delà des spéculations, on en revient à cette question : et si tout était fini ? Après la sortie de « Au DD », les rumeurs envisageaient Deux frères comme la cinquième de couverture de l’histoire de PNL. Ils ont rêvé du monde, l’ont conquis, sont revenus à leur source familiale avant de s’en aller. Pire, c’était même le souhait de certains fans : que PNL en reste là, jugeant la fin si belle qu’une succession serait lui déshonorer. Comment les contredire :  avec Deux frères, PNL a refait Dans la légende en mieux. Dans tout : la beauté des clips, l’expérimentation musicale, la communication millimétrée.  Avant ça, même leurs fans stressaient quant à la capacité du groupe a imposé un successeur légitime à son deuxième album. Ils ont finalement été conquis. En plus, symboliquement, envisager Deux frères comme l’ultime fin de la trilogie est excitant. Ademo et N.O.S. ont brisé légèrement leur carapace, se découvrant aux yeux de leur public, tout en développant à grande échelle leur univers. Deux frères boucle le cercle entamé par Le monde, chico, où l’image du duo, adossé sur la tour Eiffel et plongé dans ses pensées, offre un épilogue légendaire.

Ouvrir un quatrième chapitre, surplombé de nouveaux défis, c’est également s’exposer à une chute encore plus terrible. Depuis Que la famille en 2015, PNL roule, les fenêtres ouvertes, sur une voie sans accro, slalomant entre les critiques. Mais le véhicule finira par s’enrayer si ces dernier ne renouvellent pas leur ambition. PNL a besoin d’épater, de surprendre, de repousser les limites de l’industrie musicale. Sans nouveaux défis, le groupe stagnerait irraisonnablement. PNL c’est la démesure, l’orgueil d’aller plus loin. Alors pourquoi pas imaginer une métamorphose sur la forme ? Certains évoquent un album-visuel décliné en série, dans le sillage de ce qu’a imaginé Nekfeu. D’autres parlent d’expériences auditives encore plus fortes, d’albums créatifs, narrant une histoire. Et enfin, quelques-uns entrevoient même la fenêtre interactive, alors qu’ils nouent un solide lien avec leur communauté. Tous ces champs fictifs gravitent désormais autour d’une âme que PNL va devoir justement doser. Là où Deux frères devait héroïquement faire au moins aussi bien que Dans la légende, le prochain vagabonde dans des classes presque insaisissables. Encore une fois, chez PNL, le monde d’après est imperceptible.

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