Musique
L’évolution du mot « remontada » depuis 2017 dans le rap français
Depuis 2017, le rap s’est pris de passion pour le mot « remontada ». Alors qu’un nouvel affrontement se profile entre le Barça et le PSG, revenons sur ce mot si spécial qui passionne les rappeurs francophones.
Rap et football, deux pratiques dont les liens sont étroitement serrés. On entend souvent dire que les rappeurs rêvent d’être footballeur pendant que les footballeurs aimeraient eux, troquer leur paire de crampons contre un micro. Ce mardi soir on aura droit à un nouvel affrontement entre le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain. Et cette affiche a donné lieu à l’une des humiliations les plus marquantes de l’histoire du football à l’occasion d’une défaite 6-1 du club français en 2017. Cette débâcle devenue internationalement la « remontada » aura laissé des traces chez de nombreux supporters de l’équipe parisienne. Mais aussi, jusque dans les textes du rap français.
Quelques chiffres
Avant 2017, jamais le mot n’avait été prononcé dans la discographie entière du rap francophone, relève le média spécialisé Rapsodie. Depuis ce fameux match, un soir de mars 2017, c’est une soixantaine de références qui ont été relevées au sein de différents textes. 12 fois en 2017, 11 fois en 2018, et 11 en 2019. En 2020, c’est 18 références au mots qui ont été faites. Pour l’instant, on n’en relève qu’une seule en 2021.
Cette augmentation en 2020 est facilement explicable. Lors de cette année, deux morceaux ont été nommés « Remontada », par Sofiane et Sultan. Grâce à ces deux clins d’oeil, la proportion de l’occurence a généreusement augmenté : ils occupent à eux-deux un tiers des références de cette année. Kaaris a, lui-aussi, placé trois fois le terme dans son morceau « Bope », »gonflant » fortement les statistiques. Ces trois artistes détiennent, ainsi, le nombre d’utilisation par un seul même rappeur.
La remontada, pour quoi ?
La plupart du temps, le mot est utilisé dans trois thématiques différentes. La première fait référence à la drogue et aux cargaisons remontant de l’Espagne pour arriver en France. Ensuite, vient la volonté de retourner la situation et de percer dans le rap alors que personne n’aurait cru en l’artiste. La troisième est un véritable mystère, le mot est en fait utilisé sans réel contexte. Comme avec Olazermi sur « FSR #1 » qui nous explique que « La remontada c’est mieux à patte ». Une palette globale d’utilisation qui laisse sceptique quand au potentiel du mot. Parfois utilisé à tort et à travers, le mot perd parfois de son au profit du rythme et de la rime.
Enfin, quelques références sont directement en rapport avec le match entre le Barça et le PSG en 2017. C’est notamment la cas de Ninho sur « Vrai de vrai » : «C’est la remontada comme les barcelonais». Viennent aussi des clins d’œil à des remontada plus anecdotiques, dans l’histoire du foot. Jul fait notamment référence à un match entre le Real Madrid et l’Atletico : «J’fais une remontada seul comme Cristiano».
Quels artistes ?
Soixante références, et quarante-six artistes en tout. Certains prononçant le mot deux ou trois fois. C’est le cas par exemple de Guy2Bezbar ou encore Nahir. Parmi les plus grosses têtes d’affiche, on retrouve par exemple SCH, Heuss L’Enfoiré ou encore Rim’K. Les différents noms cités permettent de tirer un constat simple prouve s’il le fallait encore, que le foot est un sport universel, qui touche tout le monde.
À noter que depuis l’année 2020, le mot est entré dans le dictionnaire français. Devenu un véritable terme de la pop-culture, ce mot espagnol au départ, a désormais une signification à part entière au sein de la langue française. On comprend donc que ce simple match de foot aura finalement eu un impact culturel dépassant simplement les quatre lignes blanches du terrain.
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