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Musique

Susanoô : «Je me suis mis des objectifs, des paliers»

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À l’occasion de la sortie de Nitoryu, son dernier projet de cinq titres, on a rencontré Susanoô après sa scène au Printemps de Bourges. 

Une petite année après ICHI, Susanoô a poursuivi son exploration de la culture japonaise avec Nitoryu. Un sabre à la main, manoeuvrant les éléments, l’artiste s’est découvert à travers cinq nouvelles pièces, étoffant avec patience un univers qu’il prend le soin de développer. Nouvelle corde à l’arc de sa jeune carrière : la scène, pilier de ce nouveau projet. Il s’est ainsi aventuré avec les iNOUïS sur la prestigieuse scène du Printemps de Bourges, après laquelle il nous a racontés son expérience et la conception de son dernier projet.

On se retrouve à ta sortie de scène du Printemps de Bourges, tu as kiffé ton show ? 

Je suis plutôt content, on est arrivé dimanche et jusqu’à jeudi (NDLR. jour du concert), il y a eu la pression qui est montée petit à petit et maintenant c’est passé. Je suis détendu, je suis content de ma prestation et du retour que j’ai pu avoir. Maintenant, on va kiffer les autres concerts.

Tu es présent en tant qu’iNOUïS du Printemps de Bourges, comment ça se passe ? Raconte-moi tes journées. 

Les premiers jours avant que les concerts commencent, c’était toute la journée en masterclass. Et avec les concerts, c’est masterclass le matin et concert l’après-midi. On a vraiment réussi à trouver une bonne cohésion, on s’est posé pour tous faire du son ensemble. Ça créé du lien, c’est super important.

L’année dernière tu as sorti ICHI un cinq titres, aujourd’hui on te retrouve pour un nouvel EP, il s’est passé quoi pour toi en un an ? 

Je suis un rat de studio donc la dernière année, ça a été du taff pour mes projets et ceux sur lesquels je travaille. Je ne suis plus à la FAC, donc je me concentre à fond sur le son. Je me suis mis des objectifs, des paliers. Ce deuxième projet là, il vient nourrir un deuxième aspect que j’essaye de beaucoup developper : la scène.

Nitoryu ton nouveau projet dénote vraiment avec ICHI, il est beaucoup plus dynamique et pensé pour la scène effectivement, ça se ressent. Tu l’analyses comment toi ? 

Le premier EP, c’était en sortie de confinement et le deuxième on a fait un peu de live donc inconsciemment ça se ressent. Mais j’avais surtout envie de faire une série. ICHI ça veut dire un, Nitoryu c’est un style de combat de sabre. Je vais continuer cette série-là avec des formats courts où je m’amuse.

Ça vient d’où cette référence de Nitoryu ?

C’est un art martial au sabre, une technique de Kendo. Souvent on me pose cette question car le premier contact qu’on les gens avec la culture japonaise c’est via les animes, moi le premier. 

Tu as toujours aimé cette culture asiatique et plus particulièrement japonaise ? 

J’ai toujours aimé à partir du collège, j’aimais beaucoup l’histoire et la mythologie, j’ai poncé la mythologie égyptienne et greco-romaine et j’ai ensuite essayé de m’ouvrir aux autres continents, comme l’Amérique du Sud. Puis je suis tombé sur le mythologie japonaise et c’est l’une qui m’a le plus parlée. J’ai pris le nom Susanoô car je rappais vite et du coup j’ai fait le parallèle avec le dieu du vent. Et on a développé un peu derrière, car Susanoô, il affronte des démons japonais qui s’appellent les Yomi, et j’ai fait ce parallèle là de moi qui affronte soit mes démons, soit la société. 

Parlons plus précisément du projet Nitoryu, il y a un morceau assez fort qui s’appelle « Déteste », tu peux nous en parler ? D’autant plus que c’est toi qui a fait la prod.

Dans la construction de mes morceaux en général, j’essaye de prendre des sujets communs et de les attaquer avec une angle de vue différent, intéressant et personnel. « Déteste » c’est un morceau qui a été compliqué à écrire car je l’ai écrit a une période qui n’était pas vraiment la bonne pour écrire ce genre de morceaux. J’étais dans une nouvelle relation tranquille, tout se passait bien et ça a été interessant d’aller chercher ce truc de torture, déchirure alors que ça se passait bien. J’aime bien faire ce contraste. 

Tu fais aussi tes prods, à quel point c’est compliqué de produire pour soit. Tu es plus exigent ? C’est plus facile ? 

Pour mes propres morceaux, je fais du piano-voix quand je fais le texte, je commence comme ça avec les premières mélodies. Quand j’ai 70% du texte et que je sais à quoi ça va ressembler, je me mets devant l’ordi. Je fais mes prods sur-mesure. L’idée, c’est d’avoir un support qui colle parfaitement à mes textes et le propos que je veux véhiculer.

Est-ce que ça fait de toi un artiste plus exigent quand tu travailles avec d’autres beatmaker ?

Je dirais que je suis plus exigent quand je reçois quelque chose déjà fini mais quand je dois collaborer avec quelqu’un d’autre, je suis plus ouvert. On échange, et ça m’enrichit aussi, ne pas être trop rigide.

Merci d’avoir répondu à nos questions, hâte de voir la suite ! 

Écoutez Nitoryu de Susanoo. 

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