Musique
Freeze Corleone : ce qu’il faut retenir de la présentation de « La menace fantôme »
La menace fantôme devient sérieuse : Freeze Corleone a déposé la cover et la tracklist de son nouveau projet, programmé le 11 septembre. On fait le point.
Au final, c’était une évidence. Alors que La menace fantôme était prévue pour la rentrée, quelle autre date que le 11-septembre, qui colle éperdument à l’univers complotiste de Freeze Corleone, pouvait faire l’objet d’une sortie ? L’artiste a confirmé la date sur ses réseaux sociaux, dévoilant également la tracklist ainsi que l’artwork du projet. Beaucoup d’annonces à digérer donc, surtout que quelques détails intéressants y sont dissimulés. Tentons de les mettre en perspective.
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— PHILLIP LIN (@freezecorleone) August 21, 2020
Freeze Corleone ne s’adoucit pas
La date du 11-septembre le prouve, les collaborations également : Freeze Corleone n’a pas l’intention de troquer sa néo-popularité au profit d’un penchant commercial. Même s’il dispose d’une communauté grandissante et fédératrice, le rappeur reste ferme sur ses valeurs et poursuit dans la même lignée que ses précédents opus. La menace fantôme s’articule ainsi autour des forces de son univers : un pied d’appui sur son collectif, l’autre sur le terrain glissant complotiste et provocateur. L’album commence par « Freeze Raël » et se termine par « Chen Laden », plutôt explicites. Le premier semble d’ailleurs faire référence au gourou de la secte raëlienne qui avait déjà inspiré Orelsan dans « RaelSan », même si le nom complet fait écho à l’État d’Israël. On y retrouve également un hommage à Pop Smoke, ou de nombreuses références à la guerre : « L’art de la guerre » ou « Tarkov ». Intriguant.
La gestion des collaborations
La tracklist était également attendue pour ça : alors qu’il vagabonde entre les studios depuis le début de l’année, Freeze Corleone accueille de nombreuses têtes d’affiche au coeur de sa menace fantôme. Les titres de l’opus sont truffés d’apparitions éclectiques : on y retrouve de grands noms de la scène française, avec Alpha 5.20 et Despo Rutti, mais également des maîtres de la nouvelle génération, avec Stavo et le déjà-sorti « Scellé part. 2 » avec Ashe 22. Et que dire de cette collaboration déjà anthologique avec Alpha Wann ? Ce sera le classique ou rien. Au final, La menace fantôme s’inspire d’une tracklist à l’américaine, où Freeze Corleone enchaîne les collaborations autour de ses sept titres solo (dix autres sont en featuring). Une stratégie bien loin de son Projet Blue Beam où seul Osirus Jack avait réussi à se trouver une place sur la tracklist.
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Tout devient (très) sérieux
Dernier point, et certainement le plus important : tout devient très sérieux pour Freeze Corleone. D’abord, l’artiste a généreusement gonflé en professionnalisme en matière de communication, avec un silence bien dosé qui a permis à sa communauté de suffisamment s’impatienter pour propager l’annonce officielle de cette menace fantôme. 30 000 likes sur Twitter : la tracklist partagée caresse les chiffres de très grands comptes influents. Et pour cause : le canal préférentiel de Freeze lui permet d’appréhender là où sa fan-base, qui lui voue un culte éperdu, est la plus intense. Même chose du côté de la cover, aussi sombre que réussie, ainsi que la direction artistique, qui se dote d’un merchandising efficace pour la sortie de son opus. Couplé avec ses collaborations à gauche, à droite, avec Vladimir Cauchemar, DA Uzi ou encore Koba LaD, Freeze Corleone place de sérieux pions pour faire de La menace fantôme une réussite commerciale à la hauteur de son potentiel artistique. Ce serait une belle secousse pour le rap français.
Dans le reste de l’actualité, la menace Freeze Corleone pourra-t-elle tout changer ?