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Musique

Une mise en abyme vidéo-ludique pour le dernier clip de Kemmler

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Une mise en abyme vidéo-ludique et rétro pour le dernier clip de Kemmler

Pour illustrer l’introspection morose de son dernier morceau « Personne », le rappeur marseillais a fait appel aux services d’élèves talentueux de l’école de l’image Gobelins de Paris. Un clip vidéo-ludique et rétro, plus profond qu’il n’y paraîtrait au premier abord, et une plongée dans l’univers maussade de Kemmler. 

Arrivé à la fin des années 2010, il est clair que le monde du jeu vidéo et celui du rap ont fini de s’entremêler pour accepter les liens qui les unissent, et cela particulièrement auprès de la jeune génération. Des jeux dédiés au rap, des raps dédiés aux jeux … La connexion n’est plus à faire. Et cela jusqu’à certains clips de fameux représentants du rap, qui se sont servis de cette imagerie vidéo-ludique pour illustrer certains de leurs morceaux. Dans cette veine, comment ne pas citer le clip « Dans le sang » de Doums où la bicrave devient jouable à l’aide d’une manette, ou Big Sean qui tente de sauver sa princesse dans un monde fait de Pixels à la manière de la Super Nintendo dans le clip de « Jump out the Windows » ?

Avec le jeu vidéo, un nouvel espace des possibles visuels s’ouvre au réalisateur, donnant presque l’impression au spectateur de pouvoir maîtriser quelque chose. Et cela, les élèves de l’école de l’Image Gobelins ne l’ont que trop bien compris en collaborant avec Universal Music dans l’original et saisissant clip de « Personne ». Un premier clip réalisé par Nina Kinkade, Martin Flori, Marjorie Dang Vu et Lisa Tiebout à l’occasion d’un Workshop Gobelins pour le rappeur Kemmler. Et une école par laquelle est notamment passée la réalisatrice de plusieurs clips d‘Angèle, notamment « Balance ton quoi », Charlotte Abramow. 

L’existence mise en abyme dans un jeu vidéo rétro

Avachi sur son canapé, un appartement comme tous les autres. Le rappeur marseillais Kemmler, récemment recruté au sein de l’écurie Def Jam, empoigne la manette de Nintendo 64 qui lui ouvrira les portes de cette plongée vidéo-ludique rétro au cœur de sa propre existence. Et grâce au talent des étudiants, on y plonge en même temps que lui. Le temps est venu pour lui de choisir un personnage pour commencer à jouer. Un personnage qui ne peut être que lui-même, amplifiant encore cette mise en abyme.

Au cœur du petit écran, un Kemmler sans expression faciale avance au rythme de son doux flow et de ses intonations agréables, et ramasse ces bougies symbolisant les années qui passent. Inlassablement il marche, sa barre de santé diminuant au gré des kebabs, impassible face aux fêtes et épreuves qu’il traverse, animées par Coline Guillemot.

« Je peux faire trois fois platine j’suis qu’un connard de voisin »

La musique continue, les années passent, et la seule chose qui empêche Kemmler d’avancer ainsi que la seule personne qu’il croise, c’est cette voisine qu’il avoue importuner dans le refrain. Cette voisine qui s’est transformée en boss de fin qu’il n’arrive pas à défaire dans leurs combats épiques, illustrés à l’aide d’une bande dessinée. Il le lui dit lui-même dans ce refrain désabusé : « J’serais jamais personne ». Et c’est peut-être le message que l’imagerie du clip essaye d’illustrer.

Un homme comme tout le monde, qui avance continuellement sans personne pour le distraire ou l’arrêter vraiment, sans réelle originalité. Une plongée profonde dans l’esprit d’un rappeur pas comme les autres, qui évoquait déjà ses sentiments et tourments amoureux au détour d’une rime dans son album Rose. Et cette douceur vocale et cette sobriété, parfaitement incarnées dans le clip vidéo-ludique de l’équipe de l’école Gobelins, qu’on espère retrouver derrière la caméra au plus vite.

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