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Musique

Damso, Niska, Lomepal : les meilleurs freestyles sur France Inter

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Damso, Vald, Niska… Tous se sont rendus sur France Inter pour dévoiler de très beaux freestyles. Retour sur leurs performances.

Non, ce n’est pas sur France Inter que vous verrez une vingtaine de personnes dans un studio en train de sauter dans tous les sens. Non, certes, mais vous pourrez tout de même déguster de délicieux freestyles de MC qui se sont prêtés à l’exercice de la « Carte Blanche » de France Inter.

Pendant l’émission « Boomerang » d’Augustin Trapenard, une bonne poignée de rappeurs se succèdent depuis quelques années. Au programme : Orelsan, Damso, Niska, Vald… Pour des freestyles à chaque fois très puissants dans leur style. À croire que le calme studio de France Inter force à la créativité. Petit panorama de quelques-unes de ces « Cartes Blanches » les plus marquantes.

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« Mes Grands-parents », Orelsan

Vous l’avez peut-être entendu sur la réédition Epilogue de La fête est finie. Pourtant, la toute première fois qu’Orelsan a dévoilé les très poétiques phases de « Mes Grands-parents », c’était en octobre 2017 dans les studios de France Inter. «À un moment, je me suis rendu compte que j’avais noté beaucoup de choses sur mes grands-parents, confie le MC originaire de Caen au micro d’Augustin Trapenard, et je me suis dis : autant essayer d’écrire un titre.»

Orelsan s’illustre posément, dans un style plus proche de la poésie musicale que du rap pur. Un texte terriblement parlant, comme une visite chaleureuse du quotidien rural et authentique des grands-parents d’Orel. Et pour terminer le tout, le freestyle se conclut sur la voix de Colette Magny, une chanteuse française connue notamment dans les années 1960.

« Je nous mens », Damso

Court, mais intense. Damso livre en novembre 2017 l’un des freestyles France Inter à l’écriture la plus complexe. « L’oreiller me voit autant de fois qu’les yeux de mon gosse / C’est-à-dire peu souvent, car, trop souvent, j’suis absent de moi-même.» On vous laisse cogiter sur celle-là. C’est simple, durant les 1 minute 17 qui compose la prestation, il n’y a pas de pause, pas de souffle… Juste le flow virtuosement doux de Damso qui enveloppe l’instrumentale de ses lyrics tranchantes.

Dans la première partie du son, le MC bruxellois parle de ses doutes, de ses interrogations sur la vie, avant de dériver sur sa triste conception des relations amoureuses : «On s’éloigne parce qu’on s’dit je t’aime sans savoir c’que c’est vraiment». Loin du Dems arrogant et vulgaire d’un « BruxellesVie », « Je nous mens » est une ode à la plus douce des tristesses.

« Démons », Lomepal

24 janvier 2018, Lomepal signe l’une de ses meilleures performances live. Ce qui n’est pas une mince affaire quand on connaît l’attrait de l’artiste pour ce genre de format. Lomepal profite de son passage à France Inter pour dévoiler le morceau « Démons », qui ne sortira jamais sur les plateformes et restera donc relativement méconnu. Quel dommage !

Sur une instrumentale d’une beauté absolue, Lomepal propose une lente montée en pression très introspective. Plus les secondes passent, et plus le MC laisse libre à cours à ses sentiments. « Démons » est un freestyle purgatoire dans lequel l’artiste livre toute sa souffrance, son triste passé, sa copine… Puis, arrive le grand final. «Alors j’dors plus, j’sors plus, j’force plus et j’deviens encore plus lent / Laissant fondre ma corpulence dans un décor brûlant / Paradis et Enfer sur la même intersection / La vie est d’une parfaite imperfection / Ou peut-être l’inverse». Une démonstration de sincérité.

« Freestyle Boomerang », Niska

«C’est Niska, France Inter, on est ensemble.» Non, vous ne rêvez pas, Niska a lui aussi passé les portes des studios de France Inter, pour un cocktail plutôt sympathique. Le MC propose une composition pétillante, bien évidemment ponctuée par ses nombreuses gimmicks toutes plus cultes les unes que les autres. A vrai dire, c’est un régal.

«Les profs nous ont dit qu’il fallait réviser, y’a que les gros boules qu’on a mémorisé / Demande-moi combien de bitchs j’ai vu s’faire tourner dans les escaliers.» Insolent et plaisantin comme toujours. Non, Niska ne fait pas dans la douceur, mais c’est le contraire qui aurait étonné.

« C’est pas nous les méchants », Vald

Pour la promotion de son dernier album Ce monde est cruel, Vald s’est également essayé au freestyle France Inter. Le MC d’Aulnay-sous-Bois fait moins dans la douceur que ses compères et plonge les auditeurs dans un freestyle «satanique», comme il le répète à maintes reprises dans le morceau. Un freestyle social qui se permet également de critiquer la corruption des élites.

«C’est pas moi le méchant, eh, nan, c’est pas nous les méchants / CRS méchant visant la tête d’un Gilet Jaune éméché alors que les deux gagnent autant.» Efficace et troublant, Vald livre une prestation dans un univers assez semblable à son dernier album Ce Monde est cruel. Encore une fois, le MC montre qu’il est passé maître dans l’art du freestyle. Puissant tout en nonchalance.

Des freestyles à dimension universelle

Nous aurions pu également vous parler de Fianso, Bigflo et Oli, ou encore de Koba laD et Zola dans l’émission « Le Grand Urbain » d’Eric et Quentin… Ce qu’il faut retenir, c’est que l’exercice du freestyle a considérablement élargi sa zone d’influence. Aujourd’hui, même une radio très généraliste comme France Inter accueille des rappeurs sans aucun complexe. Et pour des rendus très qualitatifs. Le freestyle sauce France Inter est encore une preuve supplémentaire que le rap est désormais un style de musique qui s’est très largement étendu dans le paysage musical français.

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