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Booba : 10 fois où il fait référence à ses anciens morceaux dans « ULTRA »

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L’écriture de Booba est bourrée de références . Et 10 albums, cela facilite les auto-références. Petit florilège de celles qu’on a pu relever sur ULTRA.

Booba ne laisse jamais rien au hasard lorsqu’il s’agit d’écrire un morceau. Après l’avoir illustré par 5 références que vous n’aviez peut-être pas sur ULTRA, on se penche cette fois sur ses auto-références dans son dernier album. Forcément, avec à son actif plus de 20 ans de carrière et 10 albums, faire référence à ses faits d’arme passés est un luxe qu’il peut se permettre. Or, nostalgie du dernier album oblige, il n’en a peut-être jamais autant fait. Zoom sur 10 d’entre elles, plus ou moins évidentes, disséminés à travers les 14 morceaux d’ULTRA.

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« Tu voulais pas perdre fallait pas jouer » – « Azerty » – Référence à « 4G »

La première auto-référence arrive dès la deuxième piste de l’album. Sur « Azerty », sorti en amont d’ULTRA, Booba fait directement référence à « 4G », morceau de Nero Némésis. « N*gro, tu veux pas perdre faut pas jouer » prévenait-il déjà en 2015. 6 ans plus tard, son adversaire a joué. Et Booba l’avait prévenu, la défaite l’attendait à la fin du jeu. Un moyen pour le rappeur de rappeler sa souveraineté et sa fâcheuse tendance à toujours gagner.

« Le crime ne paie pas, on m’a dit, je bibi sous le nez des porcs » – « RST » – Référence à « Le crime paie »

Dans RST, Booba se montre nostalgique de l’époque Lunatic. D’abord, le rappeur place une référence à son ancien partenaire, Ali. Ensuite, il prend cette nostalgie à contrepied en prononçant cette phrase. « Le crime paie » fut véritablement le premier succès de Booba, aux côtés d’Ali. Le morceau, de par sa dimension de game-changer, est devenu culte. Sur Genius, Jean Pierre Seck, producteur, éditeur et journaliste français issu du label 45 Scientific se souvient : « Leurs flows étaient nouveaux, leur écriture était nouvelle, leur combinaison était inédite. Bref ce morceau portait en lui les germes d’une révolution. Il sentait la nouvelle ère, c’est comme si nous passions d’un coup de la préhistoire à l’an 2000. » En rappant le contraire du refrain de cet iconique morceau, Booba marque un réel détachement avec l’époque de ses débuts.

« Enfin si, mais tu m’comprends, à 25 ans, j’me voyais fait » – « Bonne Journée » – Référence à « On m’a dit »

Pour remettre la phrase dans son contexte, elle fait suite à : « Un garçon, une fille : j’sais même pas comment j’ai fait ». Par le biais de ses enfants, Booba se rend compte du chemin parcouru depuis son premier album. En effet, sur « On m’a dit », issu de Temps Mort, il rappait : « heureux si j’atteins la trentaine ». Clairement à cette époque, il ne se voyait pas durer 20 ans. Finalement, le rappeur a pris de l’âge mais il est toujours là pour s’exprimer à travers son art. Et ses enfants sont le témoignage de ce temps passé à remplir les bacs de ses CD.

« Calibré rue d’La Paix, c’est devenu très mal fréquenté » – « Bonne Journée » – Référence à « Izi Monnaie »

Dans la continuité de sa référence à « On m’a dit », Booba enchaîne avec cette référence à « Izi Monnaie », issu de l’album O.9. Il y disait alors « J’ai fait la guerre pour habiter Rue de la Paix », illustrant son ascension sociale qui s’est faite dans la douleur. Et quoi de mieux que la rue de La Paix pour montrer cette ascension sociale, la rue étant située dans les quartiers les plus chers de Paris. Cependant, 13 ans plus tard, les beaux quartiers ne l’intéressent plus car « mal fréquentés ». Tout comme lorsqu’il marchait dans son quartier, il est obligé d’y être calibré. Ce n’est pas la première fois que Booba fait référence à cette phase. Déjà en 2010, sur « Jour de Paye », présent sur Lunatic, il l’avait scratché pour introduire le morceau.

« Je n’ai qu’un seul gang, j’suis très mal entouré » – « Bonne Journée » – Référence à « Attila »

En un couplet et un refrain, Booba aura donc réussi à placer 3 auto-références sur « Bonne Journée ». Un constat plutôt flatteur. Cette fois c’est « Attila », issu de Nero Nemsesis qui est au centre du propos. Et l’immanquable 92i : « Je n’ai qu’un seul gang 92i ». Ce gang est à la fois le collectif dont le rappeur est issu, mais aussi son label. Et c’est l’un des labels les plus importants du paysage francophone depuis sa création. Damso ou Shay peuvent en témoigner. Et malgré les allers et venus des différents rappeurs signés, Booba lui n’abandonnera jamais le navire. Même si lui même s’avoue parfois « mal entouré ».

« J’suis tellement loin, l’futur est derrière moi » – « Mona Lisa » – Référence à l’album FUTUR

En prononçant cette phrase, c’est à un pan entier de sa carrière que Booba fait référence. Mis en relief par sa référence visuelle à « Jimmy », présent sur FUTUR, le clin d’œil est d’autant plus significatif. FUTUR n’est peut-être pas son meilleur album, mais il est loin d’être anecdotique. Sorti en 2012, il est un pont solide entre deux époques. L’ère du streaming, la véritable démocratisation de l’auto-tune par les « zumbas », tout part de là. A l’époque décrié pour cet album, Booba paraît aujourd’hui en avance sur son temps en 2012. Et en 2021, il considère donc que cette avance n’est pas perdue, ayant laissé le futur derrière lui.

« Qui va m’arrêter peut être la 5G » – « 5G » – Référence à « 3G » et « 4G »

Celle là n’était clairement pas la plus compliqué à saisir. Mais elle est peut-être la plus symbolique. En effet, « 5G » était le premier extrait d’ULTRA. Faisant donc suite à « 3G » et « 4G », le morceau suivait, logiquement, l’évolution du réseau Internet. Cependant la différence est bien réelle. Après « Qui va m’arrêter ? Pas la 3G » et « Qui va m’arrêter ? Pas la 4G », la négation est ici remplacée par la probabilité. Quatre mois avant la parution de l’album, trois mois avant d’officiellement l’annoncer, Booba laissait donc comprendre qu’ULTRA serait son ultime album. Et quoi de mieux pour le faire que de s’auto-citer ?

« Que des numéros 10, sale fils de p*te t’es capitaine » – « L’olivier » – Référence à « Numéro 10 »

Sorti en 2004 sur l’album Panthéon, « Numéro 10 » est l’un des morceaux phares de la discographie de Booba. Et sur « L’olivier » il y fait directement référence. Rappelant le caractère de ceux qui l’entourent, Booba joue ensuite avec le champ lexical du football. Mais « capitaine » possède un double sens. Récemment, venue tout droit des Etats-Unis, ou vit Booba, l’expression « No Cap » s’est largement démocratisée en France. Elle signifie grossièrement que les propos auxquels elle fait référence sont vrais. « Cap » représentant donc le caractère erroné d’une phrase ou d’une personne. En parlant donc de son ennemi comme d’un « capitaine », Booba montre que ce denier est un mensonge, un faux. Tout en jouant habilement avec le vocabulaire du football.

« Toujours sur mon 31, le sale mon quotidien » – « 31 » – Référence à « Mové Lang »

C’est devenu un habitué des tracklists de Booba. Gato est encore présent au sein d’ULTRA, sur le morceau « 31 ». Leur collaboration ne date pas d’hier, c’est même la neuvième qu’ils s’offrent. Assurément, l’une des plus connues est « Mové Lang », issue de D.U.C. Et c’est à celle-là que Booba fait directement référence, lorsqu’il y rappait : « Toujours sur mon 31. C’est même pas le nouvel an, nouvel an ». Ici il reprend le début de cette phase, rappelant donc qu’il est toujours bien habillé, tout en faisant écho à une collaboration passée avec le rappeur Haïtien.

« On apprend pas, on observe ici, on grandit pas, on pousse » – « Ultra » – Référence à « Ma Définition »

Quoi de mieux pour boucler la boucle qu’une ultime auto-référence à son premier album solo ? Reprenant la métaphore de la plante, Booba se rappelle au bon souvenir de Temps Mort. Sur « Ma définition » il rappait : « On y pousse un peu d’travers, skate, BMX, puis n*que la RATP, tout ça rythmé de RAP music ». Il refait le parallèle avec les mauvaises herbes sur « ULTRA », morceau éponyme de l’album. Par le biais de cette métaphore, il dépeint ce qui l’a entouré depuis tout jeune. Parlant de sa jeunesse, et des avantages ou inconvénients à grandir en banlieue. Il avait aussi usé de cette métaphore sur « Boite Vocale » : « 1m92 sans qu’on me cultive ».

Dans le reste de l’actualité, SCH a choisi le meilleur album de sa discographie.

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