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Musique

Damso et le jour où c’est mieux passé avec de l’autotune

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damso autotune

Avec « Autotune », Damso a troqué ses sacs de punchlines au profit d’une sensualité perverse méconnue, glissée au coeur de son premier album Batterie faible

Et voilà que Damso accroche un nouveau single de platine à son mur. Cette fois-ci, l’artiste a vu son titre « Autotune », extrait de son album Batterie faible, être couvert de platine, près de quatre ans après sa sortie, en avril 2016. À l’époque, il s’agissait d’ailleurs de l’exploitation complète de l’univers du Bruxellois, qui n’avait, jusque-là, convaincu qu’aux termes de puissantes performances, venues secoués les auditeurs auprès de Booba dans « Pinocchio » ou seul dans « Débrouillard ». Avec « Autotune », Damso a présenté sa relation ambiguë avec la gente féminine, au terme d’une ballade romantique, saupoudrée de perversité.

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Le morceau prolonge aisément l’atmosphère dépeinte par Damso lors de ses dernières interventions : on y retrouve ce délicieux sans-filtre, truffé de punchlines percutantes. À l’exception de deux choses : le story-telling et l’autotune. Le morceau raconte deux histoires distinctes, découpées en deux couplets. Le premier évoque une femme, avec qui Damso ne partage pas les mêmes sentiments. Quand elle se projette dans l’avenir, l’artiste ne voit pas plus loin qu’une relation sexuelle. «Elle veut maison, enfants, mais j’suis là que pour faire du sale», souffle-t-il.

Une porte ouverte vers le story-telling

Pour la seconde, Damso narre une rencontre en discothèque où il tente de séduire une femme. Il relaye ses mythos et ses talents de beau-parleur, qui lui permettent finalement de coucher avec son idylle. Des ébats amoureux contés crûment et en références, de Daenerys Targaryen à Françoise Hollande : «Je lui dis de partir, mais elle en redemande». «François Hollande on lui demande de dégager parce que, si je comprends bien ce qu’il se passe en France, il n’est pas aimé mais il reste malgré tout, racontait Damso, à l’époque, à Genius. C’est un peu la même chose : la bitch, je lui dis de partir mais elle veut quand même rester là.» Rien n’est laissé au hasard.

Tout le story-telling du morceau se construit autour de la phrase qui conclut chaque couplet : «Avec de l’autotune ça passera p’t-être mieux». À l’issue de chaque seize, l’artiste est confronté à ses responsabilités, et doit avouer ce qu’il ressent vraiment à ses partenaires. Pour être plus doux, il choisit de noyer ses mots dans de l’autotune. Et c’est ainsi que l’intégralité du morceau se recouvre du procédé artistique, qui vient complexifier le personnage de Damso, jusque-là durement maître de punchlines. « Autotune » ouvre d’intéressantes perspectives musicales à l’artiste, qui découleront tout au long de Batterie faible, où il excelle dans l’art du story-telling, toujours avec cette vulgarité dosée au rythme de références.

Dans le reste de l’actualité, la drôle de vie de “Amnésie”, le morceau maudit de Damso

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