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Musique

Damso : «Un homme s’est fait tuer sous mes yeux»

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© Romain Garcin

À l’occasion d’un entretien avec Le Parisien, Damso s’est confié comme rarement sur son enfance à Kinshasa, et au jour où il a été confronté à la mort. 

Morceau après morceau, Damso sème des pièces pour mieux comprendre sa vie. Dans QALF, il se dévoile encore plus en introspection, avec sa noirceur habituelle, ses tableaux à la fois sombres et esthétiques. Toutefois, derrière les punchlines et les figures de style, le rappeur bruxellois a cassé sa carapace auprès du Parisien, en se confiant comme rarement sur son enfance à Kinshasa. L’artiste remonte quelques décennies en arrière, en 2000, alors qu’il n’a que 8 ans. Le quotidien narre une guerre en plein coeur de l’Afrique centrale ; la République démocratique du Congo n’est pas épargnée. Damso habite encore à Kasongo, un quartier de la capitale.

Il raconte : «Nous avions une maison ici. À l’époque, ça tirait de tous les côtés, ça hurlait de partout. Il y avait des pillages, des viols. Miraculeusement, nous n’avions pas été touchés jusqu’à ce que des voisins nous dénoncent car nous avions de l’argent. En pleine nuit, toute la famille a dû fuir en s’entassant dans une Jeep avec quelques affaires pour se réfugier dans un petit appartement de 20 m2 en immeuble, dans le quartier de la Gombé. J’étais gamin et je ne comprenais pas ce qu’il se passait.» En effet, sa mère étant sociologue, son père cardiologue, Damso est régulièrement revenu sur cette chance d’avoir eu des parents capables de subvenir à leurs besoins.

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Et aussi : Damso parle de son frère «borgne»

Damso : «J’ai entendu le bruit de la balle de kalash qui traverse un corps»

Encore plus loin dans ses confidences, Damso a raconté pour la première fois le jour où un homme s’est fait abattre devant lui. «Un homme s’est fait tuer sous mes yeux, j’ai entendu le bruit de la balle de kalash qui traverse un corps. A ce moment précis, je n’ai pas eu peur, je n’avais aucune émotion. Je me disais : voilà, on va mourir aujourd’hui et ça va se passer comme ça. Et mon père nous a encore une fois sauvé la vie en nous sortant de là. A ce moment-là, j’ai réalisé qu’il y avait des vies plus importantes que d’autres. En Europe si tu tues dans la rue, tu vas en prison. Ici, parfois non.»

Ces révélations s’inscrivent dans une promotion de Damso qui cherche à mettre à l’honneur son pays natal, et l’Afrique de manière générale. Se confiant à plusieurs médias locaux, l’artiste n’a pas non plus omis de dénoncer les troubles de la République démocratique du Congo, notamment auprès de Mouloud Achour, dans Clique. Pour lui, il était important que ses origines prennent une place importante lors de sa promotion, quitte à la faire passer au premier plan, en dépit des médias habituels, en Belgique et en France. Ses influences se retrouvent d’ailleurs dans plusieurs morceaux de ce nouvel opus.

Dans le reste de l’actualité, Damso parle de la maladie rare de sa mère et de son anniversaire manqué

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