Ils ont imaginé « Fantôme », un album commun entre Nekfeu et Alpha Wann

Pour promouvoir leur agence de communication, trois amis ont imaginé un projet commun fictif entre Nekfeu et Alpha Wann. Le résultat est séduisant. 

Voilà plus d’une décennie que le successeur d’En sous-marin se fait attendre. Tandis que Nekfeu et Alpha Wann éparpillent les promesses quant à, un jour, un nouveau projet commun, certains ont pris les devants. C’est le cas de trois amis, qui ont récemment créé leur propre agence de communication, Ciel noir, et qui ont, en guise de promotion, imaginé un projet fusionnant les deux artistes parisiens. «On s’est dit : « Si on nous demande ce dont on est capable, il faut qu’on puisse donner un aperçu cohérent pour des artistes »», décrit Lucas Walbecq, directeur de création, à Interlude.

Et ainsi est né Fantôme. Pochette, tracklist, direction artistique : les trois amis ont minutieusement conçu le projet, clé de voûte de leur entrée dans l’industrie. «Au départ, on était que sur Alpha Wann, puis on a pensé au projet commun entre Alpha et Nekfeu qui est annoncé depuis un moment et on s’est dit que ce serait intéressant d’imaginer à quoi il pourrait ressembler», poursuit-il. La première étape, alors : imaginer une ligne directrice. «On s’est mis d’accord sur un projet ou ça découpe fort, ou ça kick sec, avec des passe-passes entre les deux, des jeux techniques et des prods simples mais super efficaces». Ils ont ainsi puisé dans leur discographie existante pour imaginer des noms de morceaux qui leur font écho. Puis, ils ont ajouté trois collaborations plausibles et fantasmées : Jazzy Bazz, La Fève et Lesram.

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«Ce qu’on voulait surtout, c’est s’éloigner des agences de communication classiques»

La tracklist dans la poche, le trio s’est ainsi penché sur la pochette. «On voulait une ambiance un peu vintage, un peu bordélique avec un vrai travail sur la couleur, reprend Lucas. On voulait s’inspirer d’autre chose que de la musique donc on a fait de la veille sur des peintres, des photographes». L’inspiration viendra de The Destroyed Room, une photo de Jeff Wall, publiée en 1978. Elle illustre leur idée : «une scène un peu chaotique, mais qu’on regarde après la catastrophe». Pour les couleurs, ce sera du bleu et du orange. Pour le décor, une voiture.

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«On a trouvé quelqu’un pour nous louer un modèle qui correspondait parfaitement : une Ford Mustang de 1968, d’un bleu d’eau bien vif, décrit Lucas. Après des kilomètres pour trouver un lieu pour le shooting, on a trouvé un endroit parfait au port de Lille. On a réuni des tas d’objets pour la mise en scène : bidon d’essence, miroir, vêtements, pelle, corde…». De ce décor conçu sur-mesure, les trois amis tirent 1.300 photos. Ils varient les angles, les jeux de lumière, les dispositions. Finalement, un cliché est retenu et s’enveloppe autour d’un jeu graphique vintage, inspiré des VHS et du clip de « APDL » d’Alpha Wann. Pour aller au bout de leur délire, l’agence Ciel noir imagine le livret et le design du CD : un phare de Ford Mustang.

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«On a essayé de rendre le tout cohérent, crédible et on est plutôt content du résultat car quand on le regarde aujourd’hui, on est presque frustré que le projet soit fictif», sourit Lucas. Mais surtout, il espère que Fantôme, aussi fictif qu’il soit, puisse offrir de la lumière sur leur nouvelle structure, et ainsi déployer leurs valeurs. «Ce qu’on voulait surtout, c’est s’éloigner des agences de communication classiques. On a l’ambition de vraiment s’imprégner de l’identité artistique des artistes, et retranscrire tout ça».

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— Ciel Noir 🌑 (@cielnoir_co) January 6, 2022