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Musique

Pourquoi le format EP est-il si prisé en ce moment ?

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Depuis quelques mois, bon nombre d’artistes confirmés reviennent avec des EP. Pourquoi, tout d’un coup, ce format est-il devenu une mode ?

Traditionnellement, le format EP est associé aux artistes débutants qui tentent de trouver leur marque dans l’industrie de la musique. Des projets expérimentaux, formateurs, dont l’objectif final est de servir de passerelle avant de se lancer dans la confection d’un premier album.

Pourtant, certains artistes aujourd’hui sur le devant de la scène sont revenus ces derniers mois avec ce genre de format bien plus concis. Roméo Elvis, Leto, Rim’k, et plus récemment Hamza… Tous ont choisi de refaire parler d’eux avec de courts EP, jamais plus de 5 titres. Alors, une seule question : pourquoi ? Les raisons sont multiples.

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Des artistes confinés, et frustrés

Depuis mi-mars, la population est confinée chez elle à cause de la crise du Covid-19. Les artistes n’ont pas fait office d’exception, et, comme un grand nombre de personnes, la majorité s’est retrouvée dans une sorte de chômage partiel. Pas de moyens pour tourner des clips,  pour se réunir en studio… Ce qui ne signifie pas pour autant une trêve de l’inspiration : les artistes ont continué d’avoir l’envie de produire.

Mais comment produire un album complet, perfectionné, abouti, dans ces conditions ? Arrive une solution : sortir un EP. Le meilleur exemple reste le projet Maison de Roméo Elvis, sorti le 24 avril 2020, dont le tire est assez explicite sur l’impact du confinement dans le processus créatif. «C’est cool, parce que quand on est chez soi, on a parfois de meilleures idées que quand on est sorti de son cocon», témoigne le Bruxellois en interview pour Brut.

Une période inspirante, mais en même temps bien plus complexe puisque Roméo Elvis affirme avoir beaucoup plus de mal à communiquer avec son ingénieur son. L’inspiration est florissante, mais le travail est laborieux. Dans ces conditions, il est plus abordable pour un artiste de partir sur un format EP. La question serait alors la suivante : Roméo Elvis, Hamza… Auraient-ils sorti ces EP si le confinement n’était pas arrivé ?

Et aussi, « Maison » signe la réconciliation de Roméo Elvis

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En profiter pour marquer leur évolution

Peut-être, peut-être pas. Il n’empêche que ces petits EP sont également l’occasion d’actualiser l’évolution de leur musique. Restons du côté de Maison, qui marque un changement en s’inscrivant dans une tradition très rap. En cela, l’EP se rapproche plus de Morale que de Chocolat, ce dernier projet baignant dans une ambiance plus large. Avec Maison, Roméo Elvis marque son évolution. «Un avant-goût du prochain album prévu avant la fin de l’année» écrivait-il sur Instagram pour promouvoir l’EP.

Chez Hamza et 140BPM, l’exemple est également flagrant. Car l’artiste vient de dévoiler un projet 3 titres dans lequel il s’essaie à la drill, comme c’est devenu la mode en France depuis quelques temps. De « Netflix » à « Nobu » en passant par « Henny Pop », l’objectif de Hamza est d’effectuer une transition entre ce qu’était Santa Sauce 2, et ce que sera son prochain album. L’artiste peut en profiter pour observer la réaction du public face à ses 3 morceaux, et juger en fonction du retour de la place qu’il accordera à ce nouveau style dans son prochain album.

Rester présent

Tous ces EP ne sont pas que des projets 100% confinés. Chez Leto et Rim’k par exemple, on sent bien que ces mini-projets étaient déjà réfléchis avant l’annonce du confinement, ces EP auraient vraisemblablement vus le jour, confinement ou non. Sur Midnight, Rim’k est accompagné de Koba laD, SCH, Dadju et Hamza. Même constat chez Virus : avant l’album de Leto : on retrouve PLK, Ninho et Zed, soit trois featurings. Et tout ça dans des projets 5 titres. L’idée n’est donc ici clairement pas de dévoiler une évolution de la dimension artistique, mais plutôt de faire parler de soi pour ne pas se faire oublier.

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Ces derniers mois ont en tout cas été l’occasion de constater l’utilité du format EP, qui s’avère plus malléable et pratique. Moins risqué également, les artistes étant peut-être ces derniers temps plus frileux à l’idée de sortir un véritable album dans une période de lourde incertitude. Lujipeka en est un très bon exemple, lui qui avait repoussé la sortie de son projet L.U.J.I. d’avril à mai pour éviter une sortie en plein confinement. En bref, l’EP est en ce moment l’outil idéal pour les artistes qui profitent que la Terre tourne au ralenti pour s’exercer. Et, on l’espère, revenir encore plus fort dans les mois qui suivent.

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