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Musique

Cinq morceaux qu’on aimerait oublier pour les réécouter

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© Léo Bigiaoui

Le rap a fourni nombre de classiques. Et si on essayait de tout oublier, et qu’on réécoutait ces chefs d’œuvre comme si c’était la première fois, avec Damso, Orelsan, Rohff, PNL et XXXTentacion. 

« Mosaïque solitaire », Damso (Ipséité, 2017)

L’attente vis-à-vis de QALF commence à se faire longue… Damso nous manque, et ses derniers morceaux diffusés n’ont que rarement créé l’unanimité. Alors, le mieux serait de redécouvrir comme si on l’avait oublié « Mosaïque solitaire », ce classique incontesté du MC bruxellois. L’occasion de s’imprégner à nouveau de cette première minute trente de kickage aussi vif que sombre. Puis, de sentir ce sentiment d’évasion qui découle de cette instrumentale en mutation, plus aérienne que jamais à chaque seconde.

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Et aussi : Damso et Ninho : et si ça n’avait pas fonctionné ?

«Je pleure que de l’intérieur, pour que mes soucis se noient». Le flow est planant, la mélodie douce, comme si les ténèbres du début laissaient maintenant place à une tranquille nostalgie. Puis, retour à la case départ, « rapper c’est ce que je sais faire de mieux / casser la gueule des racistes aussi », pour un final tout aussi sombre, mais avec une dimension fataliste supplémentaire. « Mosaïque solitaire » est une expérience immersive, alors oubliez tout ce que vous savez, et replongez-vous dans ce puzzle musical.

« Regretté », Rohff (Au-delà de mes limites, 2005)

«Je suis né poussière et j’repartirai poussière». « Regretté », c’est 10 minutes de chair de poule, d’un texte et d’un flow à fleur de peau. Un son qu’il faut se forcer à oublier, pour recevoir à nouveau toutes les punchlines d’un Rohff à son apogée musicale. Pour ressentir à nouveau toute l’amertume de ce MC qui livre toute la tristesse qu’il a pour ses proches défunts. À noter que Rohff évoque ici deux de ses anciens collègues de la Mafia K’1 Fry.

Et aussi : Rohff défend Nekfeu et Lomepal : « tout le monde a le droit de rapper ».

« Pour les générations sacrifiées, les corps rapatriés / les mères en deuil et les hommes qui vont prier/ Pour les chers qu’on voit plus / Un jour viendra notre tour et la vie continue». Quoi de mieux que de porter un nouveau regard sur une œuvre, qui, loin des codes actuels, reste atemporel et transcendante.

« Jocelyn Flores », XXXTentacion (17, 2017)

« Jocelyn Flores » est un hommage de XXXTentacion, à l’une de ses amies, dont le nom a inspiré le titre du morceau, qui s’est tragiquement suicidée. Dans une ambiance lofi aussi sobre que triste, l’artiste livre son deuil et se confie sur le sentiment de dépression qui l’habite. Aujourd’hui, ce morceau prend encore une résonance différente, puisque XXXTentacion s’est fait assassiné le 18 juin 2018.

Et aussi : La voiture du meurtre de XXXTentacion exposée dans un musée.

Lui, a perdu quelqu’un qu’il aimait. Nous, auditeurs, avons perdu un rappeur qui nous était cher. Découvrir « Jocelyn Flores », c’est entendre XXXTentacion faire son propre deuil, pour chaque auditeur. Sans aucun doute celui de ses morceaux qui a pris le plus de maturité au fil des années, un son impossible à oublier.

« Double vie »/ « Finir mal », Orelsan (Le chant des sirènes, 2011)

Le Chant des sirènes ? Orelsan ? Jamais entendu parler. Alors, laissez-vous bercer par cette fresque sentimentale que sont les deux morceaux « Double vie », et « Finir mal ». Sentez le dilemme amoureux s’instaurer dans le cœur du rappeur caennais. Dans le premier morceau, Orelsan parle de sa double vie, passée à tromper sa copine dès qu’elle a le dos tourné. Déchiré entre elle et les autres, il n’a qu’une certitude : «J’sais déjà comment ça va finir : mal !».

Et aussi : Quand Orelsan parlait de Josman en 2014 : « Il est trop fort ».

« Finir Mal » en est donc la suite logique. Ne résolvant pas son dilemme, il a perdu l’être aimé, et a par la même occasion gagné la certitude qu’il l’aimait. Une situation tragique, et qui peut trouver écho en chacun de nous. L’occasion de ressentir, au travers d’Orelsan, toute la complexité des sentiments amoureux.


« Jusqu’au dernier gramme », PNL (Dans la légende, 2016)

L’outro par essence. Le meilleur terminus qui soit. Épique, douloureux, Ademo et N.O.S livrent ici un son lancinant, envoûtant. Avec une instrumentale de génie et des lyrics puissantes, les deux frères ont livré peut-être l’une de leur meilleure prestation.

Et aussi : L’affreux tee-shirt de PNL nous aura au moins fait rire.

Il est deux heures du matin, vous ne savez pas si vous êtes en colère, ou simplement fatigué. Ecoutez « Jusqu’au dernier gramme » comme si c’était la première fois. Comme si N.O.S venait à l’instant de dévoiler son couplet d’anthologie. «Je l’ai mise à nu, elle a volé mon cœur / Confiance, confiance, plus de mal que de peur / Garde tout dedans, plus de larmes que de pleurs». Des phases bien compliquées à oublier.

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