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Comment Jul et SCH sont devenus inséparables ?

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Alors que l’hymne marseillais « Bande Organisée » vient d’être sacré triple disque de diamant, retour sur la connexion récente entre les deux têtes d’affiche du rap marseillais Jul et SCH. 

C’est l’histoire de deux rappeurs du Sud. Deux rappeurs qu’on n’imaginait pas franchement proches avant de les voir enchaîner les feats comme Drogba et les buts en 2003. Mais, quand on y pense, deux rappeurs les plus influents de la cité phocéenne depuis désormais une demi-douzaine d’années. Et il aura fallu attendre presque autant de temps pour qu’ils en viennent à se retrouver sur un seul et même morceau. Et quel morceau : certifié triple disque de diamant, « Bande organisée » a fait glisser la géographie du rap français vers le Sud. Et depuis, Jul et SCH ne se lâchent plus et ne lâchent plus le top streaming.

Un grand respect entre les deux artistes

Si les deux rappeurs se connaissent depuis peu, ils ont un profond respect l’un pour l’autre depuis un paquet d’années. En 2016 déjà, SCH complimentait Jul juste après le succès de son premier projet A7. «La scène Marseillaise est en train de revivre et c’est en grande partie grâce à Jul». Visionnaire, quand on sait que c’est sous l’impulsion de l’auteur de Dans ma paranoïa qu’a été imaginé 13’organisé. Insatiable artistiquement et commercialement, Jul est en effet un grand artisan du rap depuis la moitié des années 2010. Et aussi, l’un des artistes les plus respectés de la scène marseillaise. Incontestablement.

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Le style qu’on lui associe semble également avoir revigoré une ambiance, une atmosphère marseillaise. Lui et ses proches, du Ghetto Phénomène ou du collectif 13ème art, ont participé à une nouvelle ère du rap marseillais. Dans laquelle, d’ailleurs, se sont retrouvés d’autres artistes plus anciens, à l’image de L’Algérino ou même Alonzo. Très actifs, ces artistes multiplient les collaborations à succès depuis de nombreuses années avec une véritable identité.

De son côté, SCH a longtemps vécu en marge de cette bulle, en termes d’images, de paroles et même géographiquement. En 2015, lors d’une interview pour Vice, le natif d’Aubagne reconnaissait même avoir été plus marqué par le rap parisien que le rap marseillais. «Je voyais le rap de Paris un peu comme l’élite, c’est en grandissant que j’ai vu que l’élite n’avait pas de code postal. Suffit d’avoir de vraies idées». Et des idées, l’auteur d’A7 en a eu. Beaucoup. Jusqu’à devenir une référence d’estime au sein du rap français. Mais toujours sans réellement revendiquer les couleurs blanche et bleu ciel.

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Une amitié naissante à la suite de « Bande organisée »

Mais il y aura un déclic, un certain 15 août 2020. Et SCH lui-même le répétait encore face à Mehdi Maizi : son couplet sur « Bande Organisée » est un tournant dans sa carrière. «C’est dingue comme un couplet peut booster une carrière», décrit-il. Et certainement que beaucoup d’auditeurs ont découvert à ce moment précis que SCH avait bien du sang phocéen dans les veines. En fracassant la grande porte avec un couplet mémorable, il a grandement participé à la popularité du morceau. Qui deviendra, d’ailleurs, le plus grande tube de l’histoire du rap français. Et ce sont les statistiques qui le disent.

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En témoigne ce drôle de reportage de M6, qui associait le succès de SCH à la sortie de « Bande organisée », l’auteur de JVLIVS s’est découvert une nouvelle communauté. Et il y a de grandes chances pour qu’il ait également recentré son taux de streams vers le Sud de la France. Mais au-delà du succès commercial, le tube a également lié les deux rappeurs artistiquement et humainement. Comme lors du Planète Rap de SCH, où Jul l’encense plusieurs fois. «Grosse force au S, son projet va tout casser», répète-t-il. Ou encore, lors du documentaire accompagnant la sortie de JVLIVS II : «C’est un rappeur hors paire, tout terrain, avec flow à part avec un charisme et une voix hors du commun».

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Des collaborations qui font toujours mouches

Il n’aura fallu que quelques semaines pour que les deux rappeurs resservent le couvert avec « Mother Fuck » sur Loin du monde. Reproduisant l’âme de « Bande organisée », le tandem a signé un autre succès prestigieux. Et, force est de constater que l’association, presque inenvisageable, aura servi aux deux. D’abord à Jul, qui, par son aspect fédérateur, a prouvé, même à ses détracteurs, que son aura était d’une importance fulgurante auprès de la scène marseillaise. Puis à SCH, qui, a n’a jamais accumulé autant de hype dans sa carrière : le succès de JVLIVS II n’aurait peut-être jamais été si aussi puissant sans celui de « Bande organisée » quelques mois auparavant.

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D’autant que SCH a rapporté un peu de cette ambiance solaire et légère au sein de son dernier opus. Notamment via « Mode Akimbo », autant adoré que décrié, qui vient tout juste de célébrer son single d’or. SCH a ramené un peu de 13’organisé dans son univers, et il a également rattaché son personnage à Marseille. Au total, depuis la compilation marseillaise, Jul et SCH se sont retrouvés, ensemble, sur huit morceaux. Outre « Bande organisée », « Mode Akimbo », et « Mother Fuck », on relève également « Fantôme », « GJS » et « Sapapaya ». En plus des autres morceaux présents sur le projet collaboratif phocéen. Presque une fois par mois donc, alors que les deux artistes n’avaient jamais collaboré auparavant. C’est dantesque, et surtout, un véritable puits à succès.

D’ailleurs, on pourrait même associer ce noyau composé de Jul et SCH au succès resplendissant de la scène marseillaise. « La seleçao », « La danse des bandits », « La kiffance » puis le tout récent « Petrouchka » : à chaque fois, la composition change, mais le succès reste intact. On retrouve régulièrement cette « zumba marseillaise », très identifiée, avec des percussions régulières d’une folle efficacité. Porteur et inspirant, le duo Jul-SCH contribue grandement à la folie tentaculaire de la Cannebière. Et ce n’est certainement que le début.

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