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Musique

Merci Népal et repose en paix

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© Lucas Matichard

C’est dur de se dire définitivement adieu.

Pourtant, alors que cinq inédits ont été diffusés au compte-goutte tout au long de la semaine, « Benji », sublime dernier clip tourné au Sri Lanka, s’impose finalement comme l’ultime pièce de la discographie de Népal. Cette ballade généreuse, où l’artiste parvient à transmettre ses émotions au fil d’une somptueuse mélodie marque donc le clap de fin. Ces cinq extraits, issus de cadres différents et d’esthétiques transversales témoignent de la virtuosité artistique d’un rappeur en pleine exploration des frontières encore opaques du rap français. Ils prolongent le touchant et brillant Adios Bahamas, une oeuvre déjà admirable par son ambition créative démesurée, subtilement orchestrée autour de cette direction artistique expérimentale.

Au détour de ce premier album, qu’on ne qualifiera pas de posthume, car entièrement imaginé du vivant de l’artiste, Népal avait atteint un niveau artistique éblouissant. Ceux qui l’ont côtoyé propageront l’image d’un artiste sincère et maître de son art. On se souviendra que Nekfeu parlait de lui comme l’«un des rappeurs qui m’inspire le plus en ce moment», en 2016. On se souviendra également de son passage auprès du Règlement, qui avait dévoilé au détour d’une anecdote sur sa chaîne, qu’il avait subitement plié l’un des freestyles les plus charismatiques de la série. On se souviendra également de ses disquettes d’or, narguant le Snep en s’amusant des pics de téléchargement de ses projets alors indisponibles en streaming.

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Ces quelques mots permettent également de remercier les proches de Népal, qui ont réalisé un travail exceptionnel pour sublimer son oeuvre et sa volonté jusqu’au bout. À l’heure des traitements toujours délicats de la musique à titre posthume, rarement un entourage n’aura aussi bien respecté la voix d’un artiste. La promotion autour d’Adios Bahamas et la communication post-album aura été dressée selon les prévisions de Népal. L’éblouissant clip de « Sundance », imaginé par l’artiste, en est le plus bel exemple. Même s’il n’aura finalement jamais pu le voir.

Reste à nous, fans de l’artiste, à propager son héritage musical et se souvenir que le rap français a perdu l’un de ses talents les plus créatifs à l’aube d’une décennie si fédératrice. Grâce à Adios Bahamas, il en fera finalement partie et ce projet, qui a déjà fait tomber le record du nombre de vinyles vendus annuel du rap français, doit perdurer à travers la voix de sa communauté fidèle et respectueuse de ses valeurs : la discrétion, l’humilité et l’art.

Merci Népal, et repose en paix. 

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