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Vald : au fait, les huit bonus de « V » ça donne quoi ?

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Vald : "V" aurait pu s'appeler "Le temps n'existe pas"

Avec V, Vald a refait le coup des quatre versions et leurs exclusivités. Parlons donc de ces huit morceaux bonus de son quatrième album.

Vald nous y avait introduit avec Ce monde est cruel, il a reproduit l’expérience avec V. Le rappeur a proposé à son public cinq éditions différentes. Une première disponible en physique dans chaque point de vente et sur toutes les plateformes de streaming, puis quatre autres, accessibles sur le site de l’artiste et disponibles durant la période de pré-commande. Une façon de faire qui avait d’ailleurs conduit à un imbroglio en première semaine, qui de fil en aiguille s’était même transformé en un clash avec Booba.

Comme pour son album précédent, c’est en jouant sur les couleurs des cover que Vald a différencié ses quatre versions. Chacune d’entre elle renferme ainsi deux exclusivités. Un peu plus de deux semaines après la sortie de V, on fait le point sur ces huit morceaux bonus.

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V1 – Version Rouge

La première version est la Rouge. On y retrouve d’abord « Cafards », où Vald laisse s’exprimer son art d’une façon très brute mais aussi très imagée. Une prod d’outre-tombe aux influences old-school, rappelant celle de « Pas deux fois », sur laquelle se baladent les rimes riches du rappeur, ses pensées sombres et ses références en tout genre. Vald a d’ailleurs interprété une partie du morceau à Skyrock lors de sa semaine de Planète Rap.

Ensuite vient « Vert de rage ». Au delà du fait qu’on est passé à deux dois d’avoir « Vert de rage » sur la version Verte, ce qui aurait été bien senti, le morceau est sensiblement dans la même esthétique que « Cafards ». Bien que la prod soit plus complexe on y retrouve une ambiance inquiétante dans laquelle s’inscrit parfaitement Vald en rappant de manière très brute. Il y étale son rapport amer à la célébrité. «Je sens qu’ça gratte, j’suis allergique à la fame» scande-t-il dans le refrain. Ainsi, la version Rouge apparaît comme une prolongation assez sombre de V et très portée sur le kickage.

V2 – Version Verte

La version Verte s’ouvre de la même manière que « Le Retour du V  » : avec le puissant « La Machine ». Produit par Seezy, le banger prend la forme d’un couplet unique entouré de deux refrains, tout comme dévoilé dans le trailer en décembre dernier. Vald s’était donc montré généreux, proposant une première exclusivité dans son entièreté. « La Machine » aurait d’ailleurs pu parfaitement trouver sa place au sein de la tracklist initiale de V.

Avant de lancer « Chu Immunisé », le deuxième morceau de la V2, il est fortement conseillé de se mouiller la nuque. Produit par Stan-E Music, le morceau est un véritable OVNI musical. Si le beatswitch au bout de quelques secondes à de quoi surprendre, ce n’est rien par rapport aux variations de voix du rappeur tout au long du morceau. Finalement « Chu Immunisé » semble être parfaitement à sa place en tant que bonus. La version Verte prend donc la forme d’un diptyque singulier, débordant d’énergie et assez réussi.

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V3 – Version Bleue

Les versions Rouge et Verte abordées, on se penche sur la version Bleue. Le premier morceau de la V3, intitulé « Nouvelle Industrie », vous le connaissez déjà. Ce n’est autre que la seconde pièce que laissait entendre « Le Retour du V ». Et là aussi, Vald l’avait donc dévoilée dans son entièreté. « Nouvelle Industrie » est assez commun à ce qu’à pu faire le rappeur par le passé, les deux couplets fredonnés d’une voix autotunée, étant entrecoupés d’un (très) court refrain.

Juste après « Nouvelle Industrie », se dévoile un Vald que l’on ne connaît que trop peu : « Valdrill ». Évidemment, dans le registre, il y a eu l’oubliable « Mushu ». Mais, Vald avait a coeur de prouver qu’il pouvait être à l’aise sur les prods aux 140 BPM. Et si « Bien sûr » est là pour en attester, « Paw » ne vient que le confirmer. De la drill en bonne et due forme sur laquelle le rappeur s’adonne à un ego-trip qui lui ressemble : «Quand tu dis « Bonjour », tu regardes dans les yeux». Finalement, et bien que les morceaux ne soient pas mauvais, la version Bleue semble être la moins cohérente des quatre, se contentant simplement d’associer deux morceaux.

V4 – Version Jaune

On y arrive. Oui, sur la version Jaune on peut (enfin) entendre « Ce soir ». Le morceau qui avait largement été plébiscité lors de son apparition dans « Le Retour du V » se dévoile dans son intégralité au sein de la V4. On découvre donc le troisième et dernier couplet dans son intégralité mais on ne peut s’empêcher d’être un brin frustré. Le morceau aurait pu bénificier d’une place de choix dans la tracklist initiale de V, il n’en est finalement rien.

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Enfin, pour la dernière exclusivité, c’est « Le blues du Péon » que Vald a décider d’incorporer à cette V4. Référence directe à « Péon », la collaboration avec Orelsan, ce morceau dégage, lui aussi, une grande mélancolie, répondant parfaitement à « Ce soir ». Sa place ne semble pas être anodine, prenant parfaitement la forme d’une outro où l’on peut entendre un Vald qui, après avoir publié un album de plus, retourne à la réalité, sur laquelle il tire un bilan terne et morose.

Vald : que retenir de ses éditions exclusives ?

Huit morceaux donc. Quatre albums différents, avec leurs forces et leurs faiblesses, portant le total de titres à 25 si on les additionne à la tracklist initiale de V. Mais que retenir de ces éditions exclusives ? Un peu plus de deux ans après le goût amer laissé par les différentes versions de CMEC, la sensation semble être la même. Celle d’être passé à côté de quelque chose de grand, celle de l’inachevé.

Il est peut-être encore un peu tôt pour tirer certaines conclusions sur V, mais au vu de la puissance de certains des morceaux dispatchés dans les différentes éditions, Vald avait l’occasion de construire une tracklist infiniment plus marquante. À n’en pas douter, la mélancolie de « Ce Soir », la force de « La Machine » ou la rancoeur de « Vert de rage » auraient pu donner un tout autre visage à ce quatrième album. Si le potentiel commercial d’un tel montage est évidemment atteint, le potentiel artistique ne semble être qu’effleuré. Une fois de plus.

Dans le reste de l’actualité, Vald et Nekfeu : oui, il existe une collaboration avec les deux rappeurs.

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