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« Thérapie » : même Freud n’aurait rien pu faire pour Alkpote

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"Thérapie" : même Freud n'aurait rien pu faire pour Alkpote
Photo : David Delaplace

50 minutes d’entretien auprès du psychanalyste de la dernière émission de Viceland auront fini de nous démontrer quelque chose : Atef Kahlaoui a définitivement perdu le contrôle de son alter-ego Alkpote.

« Si j’avais eu un psy, il aurait eu besoin d’un psy » : une formule assez imagée, sortie tout droit de l’imagination de Youssoupha pour le morceau « Entourage ». Mais une formule qui aurait tout aussi bien pu être le fruit de l’esprit obscène qui a humblement choisi le sobriquet Alkpote comme nom de scène. Car oui, après 50 longues minutes de (l’émission) Thérapie face à l’allégorie de la grossièreté que souhaite incarner ce rappeur peu ordinaire, même une pointure de la psychanalyse convoquée par Viceland peut sembler démunie. Et pour cause : comme le Dr Frankenstein avant lui, Atef Kahlaoui semble avoir perdu le contrôle de sa création libidineuse, de cet alter-ego pornographe… Perdu le contrôle d’Alkpote.

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Alkpote : « Moi je pense que vous êtes une grosse pute »

Après le passage plein d’intensité et de vérité à nue de Guizmo face au thérapeute Fernando De Amorim il y a quelques semaines, suivi de près par celui de Liza Monet puis d’Isha, il était grand temps pour Alkpote de suivre cette thérapie bien méritée dans le quatrième épisode de la série de Viceland. « Provocateur ou pour le moins énigmatique », comme décrit succinctement au début de l’émission, Alkpote aime jouer a saute-mouton avec les limites du politiquement correct autant qu’il aime les quatre lettres u, t, p, et e, mais pas dans cet ordre. Alors sur l’idée de le placer face à un psychanalyste, on se demande bien pourquoi personne n’y avait pas pensé plus tôt.

 

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Est-ce que le psychanalyste aurait réussi à percer à jour @alkpote ?

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Pourtant, en dehors de quelques répliques à ne pas consommer pendant les repas, le rappeur ne va pas vraiment jouer le jeu de l’entretien comme ses prédécesseurs. Presque constamment, ce n’est pas Atef Kahlaoui qui va répondre aux question, mais son alter-ego ouvertement amateur de « fluides corporels », prêt à dire tout et son contraire si sa phrase peut finir par « ute » . Et au bout d’une petite heure, le spectateur aura surement besoin d’une douche pour oublier tout ce qu’il a entendu.

Mais le vrai problème de l’entretien ne réside pas dans le fait qu’Alkpote affirme que « depuis peu il pense qu’il doit se faire trifouiller le colon ». Ou qu’il a apparemment « besoin de lubrifier sa tuyauterie avec des sécrétions vaginales ». Ou qu’il ne se considère que comme « une pute avec des testicules ». Le problème réside dans ce que le psychanalyste va qualifier de « paradoxes ». L’empereur de la crasserie a tous les droits (ou pas) de nous conter les charmes de la prostitution et de multiplier les insanités. On va même laisser passer sa déclaration osée à Fernando De Amorim après seulement douze petite minutes : « Moi je pense que vous êtes une grosse pute », qui ajoute un peu de piment à l’échange. Mais après 50 minutes, son discours vient sérieusement à manquer de cohérence. Une preuve ? Ces quelques mots de poésie qui clôturent l’entretien :

« J’ai besoin de fumer plus pour voir plus clair parce que tout est embrumé […] Je ne suis sûr de rien, rien n’est sûr, il n’y a aucune certitude a part la mort. Donc je ne suis plus sûr qu’un médecin doit me doigter le cul »

Après tout, Alkpote l’avait annoncé lui-même et le répète à chaque fois que le thérapeute pose des questions trop personnelles sur les cinq femmes de sa vie (sa mère et ses quatre filles), sur sa courte scolarité, ou sur son mariage : “Je suis assez pudique”. L’empereur de la crasserie restera donc à jamais un cas indéchiffrable, sur lequel même Freud se serait cassé quelques dents. Et c’est peut-être pour le mieux, le monde n’est pas forcément prêt.

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