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Allez, parlons du pic de Benjamin Epps à SCH, Naps et Jul

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Benjamin Epps a culminé dans les tendances Twitter toute la journée de vendredi après quelques punchlines chocs de son projet Vous êtes pas contents ? Triplé. Parlons-en. 

Il était attendu, Benjamin. Après Fantôme avec chauffeur, hissé parmi les projets les plus prometteurs de 2021, l’artiste a signé son retour triomphal avec Vous êtes pas contents ? Triplé, un format court de huit morceaux. L’artiste a élevé sa promotion, avec un passage remarqué chez Colors et le clip de « BMW BOYZ », et on peut dire qu’il a persévéré dans ce qui faisait jusque-là son succès : un boom-bap pur, dur, agrémenté d’une nostalgie qui transpire les années ’90. Mais aussi, une verve provocatrice, lancinant entre le borderline très limite et la soif de compétition.

Et c’est cette dernière qui émoustille Twitter depuis la sortie du projet, ce vendredi à minuit. Et notamment une punchline, publiée dans « Vous n’êtes pas contents ? C’est pareil ». Un morceau scindé en deux, dégoulinant d’égo-trip et de confiance. Dans le seconde partie, l’artiste balance : «Les rappeurs sont déclassés par SCH, Jul et Naps». C’est peu dire que le rap français de 2022 est peu habitué à avoir de drop-names lors de punchlines peu flatteuses. En général, on se contente de descriptions grossières et suffisamment larges pour éviter toute polémique. Là, il est évident que Benjamin Epps avait envie de faire parler, et il a réussi son coup. 

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Benjamin Epps : «Je cherche à clasher personne»

La phrase est évidemment une référence à « Le D.U.C. » de Booba, où il lançait : «Les négros sont déclassés par Pokora, Diam’s et Sinik». L’élément déclencheur d’une vive confrontation entre l’auteur d’Autopsie 3 et Sinik, à coup de morceaux interposés, dont le titre culte « L’homme à abattre ». Du coup, la référence exclut le semblant d’ambiguïté qu’on pouvait déceler dans le reprise de Benjamin Epps. Même si, de son côté, l’artiste préfère laisser les gens libres à leur interprétation. «C’est ma façon à moi de dire que le rap marseillais a juste pris du volume et est très présent sur la scène rap française, déclare-t-il à Konbini. Après, les gens y voient absolument ce qu’ils veulent. Je cherche à clasher personne. Mais je peux clasher si je veux, ça ne me gênerait absolument pas».

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En tout cas, on se souvient que le rappeur n’en est pas à son coup d’essai quand il s’agit de cibler directement des confrères. Dans « Plié en 5 », le rappeur balançait : «Venu prendre les Nekfeu, les Alpha, les Sneazzy / Faut respecter ses aînés ou au moins ses pairs / Et moi, j’suis v’nu baiser les deux comme ça, au moins, c’est clair». La phase avait tout de même quelque chose de plus respectueux, témoignait plus humblement de l’énergie d’un jeune rookie la rage au ventre. Désormais plus exposé, Benjamin Epps n’a apparemment pas envie d’étouffer sa détermination. Une évolution peut-être paradoxale, compte-tenu de sa place de plus en plus importante au sein du rap français, et qui vient réveiller un peu d’animosité challengeuse entre MCs.

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Pour autant, la fibre provocatrice de Benjamin Epps, qui semble très inspirée par le franc-parler des années ’90/2000, se frotte tout de même à une certaine maladresse parfois dérangeante. Après sa punchline assez désolante sur Wejdene dans « Zidane en 2006 », depuis censurée, l’artiste a de nouveau flirté avec le très limite : «Me battre c’est comme essayer de mettre une bite à Lala &ce». Le ad-lib « Lala je t’aime » venant à peine tempérer une rime franchement dispensable. Visiblement avide de devenir maître dans l’art de la provocation gratuite, Benjamin Epps va désormais devoir apprivoiser sa frénésie au rythme de sa néo-notoriété. À moins qu’il n’en ait rien à faire.

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