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Musique

Nos cinq couplets à retenir dans « 13 organisé »

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13 organisé (1)

La crème des rappeurs de Marseille s’est retrouvée dans 13 organisé. Une réunion collective emblématique, mais un peu fouillis où se chevauchent une cinquantaine de performances. Zoom sur cinq d’entre elles. 

13 morceaux pour près d’une heure et quart d’album, l’équation est simple :  13 organisé est long. Avec une bonne demi-douzaine d’invités sur chaque track, Jul et sa bande organisée ont fait le choix de se réunir collectivement, mêlant plusieurs générations et horizons artistiques, pour recouvrir l’intégralité de la cité phocéenne. Le tout rend une copie parfois difficile à capter, avec des couplets raccourcis mais quelques performances notables. On a choisi d’en éclairer cinq d’entre elles. Et dans l’ordre chronologique.

SCH dans « L’étoile sur le maillot »

Peut-être en référence à l’équipe locale, et c’est un fait : SCH est dans une forme olympique. Depuis le début de l’année, l’auteur du récent Rooftop plane au-dessus de chacun de ses couplets, et on a vite compris qu’il avait amorcé la réunion marseillaise en compétiteur. C’est lui qui ouvre l’album, avec son couplet déjà culte dans « Bande organisée ». Un morceau plus tard, il récidive dans « L’étoile sur le maillot ». Le rappeur d’Aubagne éblouit de sa voix charismatique et offre une profondeur terrible au deuxième track. Le voir au milieu de L’Algérino, Jul et le Rat Luciano en pont post-refrain sonne comme l’hymne absolu d’un stade Vélodrome représenté sous toutes ses tribunes. Chacune de ses apparitions dans l’opus est une petite douceur.

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Jul – « Combien »

N’en déplaise à ses détracteurs, Jul a réussi peut-être le plus grand exploit de sa carrière avec 13 organisé. D’ailleurs, pour la première fois en une bonne vingtaine d’albums, l’artiste fédère plutôt qu’il clive. La forme qu’il a impulsé à sa réunion marseillaise n’était qu’un illustre fantasme avant qu’il ne prenne en main le projet. Au sommet de son personnage unanime au bord du Vieux-Port, il a imaginé un rassemblement intergénérationnel autour de l’étendard bleu ciel. La lumière de sa ville sur lui, Jul n’a pas non plus manqué sa tâche d’artiste : déjà dans « Bande organisée », il rappait l’un des meilleurs couplets. Dans « Combien », la légère auto-tune qui surplombe ses rimes mélodiques, illumine le morceau. Son couplet caractérise un rap marseillais identifiable, qui découle dans les artères de la ville. Brillant.

Kofs – « 13 balles » dans 13 organisé

Lui aussi faisait partie de la « Bande organisée ». Avec la lourde tâche de succéder à SCH, il était parvenu à poser un couplet dantesque, ponctué de punchlines phares. C’est d’ailleurs dans ses rimes qu’il a puisé son accroche dans « 13 balles », en reprenant son ouverture avec une nervosité exceptionnelle. Charismatique nouveau visage de la scène marseillaise, Kofs s’est offert une visibilité éblouissante à l’occasion de cette réunion locale, avec laquelle il a appuyé son talent sur ce nouveau morceau. Au détour d’un couplet énergique et technique, il manipule sa voix grave et singulière pour donner du cachet à une introduction emblématique. Les réseaux sociaux ont apprécié, nous aussi.

Akhenaton – « Je suis Marseille »

On reconnaît sans broncher qu’on avait choisi de mettre la lumière sur son couplet avant même la publication de l’album. Akhenaton, illustre membre d’IAM, se devait de faire partie de cette aventure des Bouches-du-Rhône. Finalement, c’est sur la dernière piste de l’opus, « Je suis Marseille », que l’artiste s’ouvre en patron. D’ailleurs, il joue à domicile, en reposant sur les notes de son titre « Marseille la nuit », au coeur de L’école du micro d’argent. Vagabondant entre les références à sa chère cité, proposant même un léger passe-passe avec Jul au coeur de son couplet, il joue le jeu à fond, pour porter au plus haut le drapeau marseillais. « Je suis Marseille » est un immense morceau, Akhenaton un immense rappeur, et peut-être le plus grand symbole rapologique de Marseille. Une présence poignante.

SCH et Le Rat Luciano : « Je suis Marseille »

« Je suis Marseille », encore, mais quand même. C’est pour de tels mélanges que 13 organisé se voulait si pertinent. L’illustre membre de la Fonky Family, Le Rat Luciano, peut-être l’une des références les plus iconiques de Marseille, prêtant sa voix à un artiste tiré d’une génération moderne au détour de couplets complémentaires : c’est tout ce que l’on demandait. Il y a un petit côté fan-service, certes, comme un besoin de sentir que les générations invitées sur la compilation n’étaient pas inconnues l’une de l’autre. Les Marseillais reconnaissent leurs aînés, et les aînés respectent leurs cadets. Les performances de SCH et du Rat Luciano nous le prouvent dans cette complainte dédiée à la cité phocéenne. Une totale réussite.

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