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Musique

Guizzi : «Malgré YouTube, il ne fallait pas débarquer n’importe comment»

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Avec Reveal, Guizzi se dévoile à la scène rap avec un EP de sept titres bourré d’inspiration et d’énergie. Il nous en a parlé. 

On le sait : du rap à YouTube, il n’y a qu’un pas. Et de la parodie de Heuss l’Enfoiré à un projet cohérent et réfléchi, il y en a peut-être deux, tout au plus. Guizzi, fort de son million d’abonnés farouchement acquis sur la plateforme, se présente – officiellement – à l’industrie musicale avec Reveal. Ambitieux, soigné et esthétique, son projet se nourrit d’une pluie d’influences, brillamment filtrée à la recherche de sept morceaux authentiques et consciencieux. Rencontre avec Guizzi quelques heures après la sortie du projet.

Guizzi, comment ça va ? Content des premiers retours ?

Mais quel plaisir…  Quel plaisir ! Je suis trop content. Après, c’est une première écoute pour tout le monde, il n’y a qu’une nuit qui est passée. Mais quel plaisir ! Je vois toutes les story, tous les gens sur Twitter. Je suis tellement content.

Tu stressais les dernières semaines ? 

Je pense que j’étais beaucoup trop occupé pour stresser. Et je pense aussi que j’ai fait exprès de m’occuper, je voulais que mon cerveau pense à autre chose. Les morceaux, par exemple dernier de l’EP, je l’ai fini il y a cinq mois donc j’ai grave du recul sur tout le projet. Il y a un son dans le projet que j’ai fait il y a un an. J’ai du faire 20 à 30 titres pour en sélectionner sept et prendre du recul sur tout ça parce que c’est une chose que je voulais faire vraiment bien.

Même en étant YouTubeur, je voulais montrer aux gens que je n’ai pas fait ça juste parce que tout le monde le fait, mais que j’ai pris le temps de le faire et que j’ai pris du recul pour me dire : « Ok ,ces 7 sons en 6 mois, ils ne m’ont pas soulé, je les aime toujours ». Pour un premier projet, je suis content de ne pas m’être précipité et de mettre bien entouré.

C’était vraiment une volonté de ta part du coup d’attendre 7 mois avant de les dévoiler ?

Oui, car de base, quand tu as fait les sons, tu dois penser à quel morceau tu veux sortir, lequel tu vas clipper, etc… Et du coup, il faut toujours avoir assez de recul, sachant qu’on est en juin, il faut un son un peu été donc c’est celui là qu’on va focus. Et je voulais vraiment avoir du recul pour faire ça bien.

Tu as toujours été sensible à la musique ? 

J’ai grandi là-dedans, j’en ai toujours écouté. Mon plus grand buzz sur ma chaîne YouTube c’est une parodie de « Khapta » de Heuss l’Enfoiré. Donc même si c’est de la parodie, on reste dans un délire musical. J’ai percé sur ça et, par la suite, j’ai continué avec vidéos autour de la musique avec des concepts comme « J’écoute vos sons » où je m’étais en avant des plus petits rappeurs. J’écoute tous les styles, que ce soit dans le rap ou la pop urbaine. J’aime trop. Et je me suis dit : « Pourquoi pas moi ? ». 

Tu es sur YouTube avec le divertissement, tu as ta marque de fringues pour la partie créative et j’ai l’impression que la musique c’est pour parler de ce que tu ne peux pas aborder dans tes autres activités. Notamment, le thèmes des filles et de l’amour.

Oui, pour être honnête, quand j’ai commencé à écrire les sons, j’étais dans une période de rupture. Et sur les premières instrus sur lesquelles j’ai posées, mes textes me venaient facilement. Je me suis dit : « Ok, ne te bride pas, ton premier projet : la DA, ce sera ça ». Et j’ai eu le nom du projet en séminaire. Je me suis posé avec les gars en disant : « Je pense que l’EP va s’appeler Reveal« .

Du coup, je me révèle un peu plus avec des choses dont je ne parle pas forcément sur ma chaîne ou sur mes réseaux sociaux. Et ce dont je suis content en tant que YouTubeur, c’est que dans le projet, il y a un son qui s’appelle « Le sex ». Je ne me suis pas bridé dans les paroles. Je pourrais me brider, car j’ai une communauté jeune, mais je me suis dit que j’allais écrire ce que je voulais. Ce que je veux faire, c’est de la musique et dire ce que j’ai à dire. 

Là tu débarques avec sept titres, c’est quoi ton état d’esprit par rapport à la suite de ta carrière musicale ?

Je prends ce premier projet pour montrer que j’ai fait quelque chose dont je suis totalement fier et que j’ai travaillé pour la musique. Je sais très bien que ce n’est pas avec lui, et en tant que YouTubeur, que je vais me démarquer directement en tant que « Guizzi Music ». Là, on est dans la transition avec ce premier EP : il faut montrer que musicalement il y a quelque chose. Il y en a qui diront qu’il n’y a rien, d’autres trouveront qu’il y a un truc, et moi je continuerais pour eux. En vrai, je dirais que ce premier projet est très personnel, car j’ai toujours kiffé le monde de la musique et que je me demandais pourquoi je garderais ça pour moi.

Cette transition des parodies dans ta chambre jusqu’aux séminaires avec de grands producteurs, ça t’a mis la pression ? Comment t’as vécu ça ?

Franchement, je n’avais pas de pression, car je n’étais pas en séminaire pour commencer les sons. J’ai fait au moins huit mois chez moi à faire des sons tout seul, avec mon gars SlimProd, qui est aussi sur le projet. Il est de ma région, on s’est contacté sur Insta, je voulais des gens de chez moi aussi, pas que des gros noms. Quand je suis venu à Paname, j’étais en studio et j’ai rencontré Cosmo. Kezah est venu aussi, et le feeling est bien passé.

On a échangé nos numéros et on s’est dit qu’on se ferait un séminaire tous ensemble s’ils étaient chauds. Quatre mois plus tard, on est parti une semaine et c’était trop bien. Mais je ne voulais pas faire une séminaire pour commencer à faire du son, je pense qu’il fallait que j’apprenne de moi-même avant. Et je voulais voir avec d’autres producteurs vers où ils pouvaient m’emmener.

Il y a aussi un vrai travail de mixage, c’est quelque chose auquel tu étais attentif et averti ?

Oui, j’étais présent aux sessions de mix avec Slimprod, et en fait il faisait un bon pré-mix. Il me faisait écouter, et moi je lui disais ce que je voulais. J’étais grave attentif à ça, car c’est le plus important. J’avais des idées d’ambiances quand je posais. Dans le morceau « Le sex », il y a des voix pitchées et je savais exactement comment les mettre, à quel moment les couper, etc.. C’est une phase super importante, ça a transformé des sons. 

On l’a dit, tu es sur YouTube, tu as ta marque d’habits, tu fais de la musique. Est-ce que il y a encore de domaines que tu aurais envie d’explorer ? 

Bah, je pense que ça fait déjà pas mal (rires). Là, je pense rester concentrer sur ces trois secteurs, mais je suis tellement curieux de la vie. Ce qui est cool, c’est qu’avec YouTube, je peux faire des choses que je n’aurais pas forcément pu faire si je travaillais ailleurs. Et j’en suis grave reconnaissant ! YouTube, ça peut m’ouvrir beaucoup de portes. Et malgré ma chaîne, je me suis dit que, pour la musique, il ne fallait pas débarquer n’importe comment. Je me disais : « Prouve que tu as fait ça bien et que tu avais envie de faire ça bien ».

Et la scène, tu as hâte ? 

Alors là, la scène, j’ai trop hâte. Je pense que je vais être stressé les trente premières secondes et après, ça va être tellement fluide. Récemment, j’ai fait Le Botanic, une salle de concert à Bruxelles pour un morceau que j’ai fait avec Eddy Ape, un rappeur bruxellois. Il m’a invité pour faire le titre et mon single « Soirée ». C’était sans public, mais retransmis en direct. Mais cette ambiance concert, donner de l’émotion et de l’énergie aux gens, c’était incroyable.

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