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Le tube de l’été 2021, c’est Marseille, et puis c’est tout 

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Dans la continuité de la dimension tentaculaire de « Bande organisée », les rappeurs marseillais ont braqué le top singles aux portes de l’été. 

Depuis bientôt un an, il y a, au bord du Vieux-Port, comme une magie implacable. Une formule irrévocable. Nul doute que ce certain 15 août 2020 n’y est pas pour rien. Ce jour-là, le rap français s’est mis à respirer l’air ensoleillé de Marseille. Nuit et jour. Et pendant près de trois mois. La fine équipe réunie autour de Jul pour « Bande organisée » – devenu le single de diamant le plus rapide de l’histoire du rap français, rappelons-le -, a bouleversé la géopolitique du rap français. Et presque douze mois plus tard, il est vivement conseillé d’arborer une tunique bleu ciel pour candidater au tube de l’été. 

En tout cas, c’est ce que tend à confirmer le classement du top singles semaine après semain. Faisons les comptes : parmi les quatre premiers morceaux du classement hebdomadaire du Snep cette semaine du 18 juin, trois d’entre eux viennent de Marseille :  « La Seleçao » d’Alonzo avec Naps et Jul, « La kiffance » de Naps et « Petrouchka » de Soso Maness et PLK. Seule Aya Nakamura, avec son hit « Bobo », est parvenue à se frayer une place sur le podium. Une place qui devrait être difficile à maintenir, étant donné qu’un certain Jul vient de publier son album Demain ça ira ce vendredi.

Et ce, sans compter sur les autres morceaux marseillais qui continuent de cartonner. Pêle-mêle : « La danse des bandits » de Naps et SCH, « Mode Akimbo » de SCH et Jul ou encore, évidemment, « Bande organisée ». Dernière statistique histoire d’enfoncer le clou : ce vendredi 25 juin, jour de sortie de l’album de Jul, la cité phocéenne contrôlait à elle-seule 48% du top 50 de Spotify France (24 morceaux sur 50). Une domination déconcertante, qui prouve le réel basculement des hits rap, et plus globalement des écoutes streaming, du côté de la Canebière.

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La « Bande organisée » ne lâche rien

On pourrait expliquer le phénomène par l’héritage immédiat légué par « Bande organisée ». Tous les noms cités (excepté Alonzo) ont participé au tube marseillais. Toujours dans cette dynamique (le morceau est encore classé 18e du top singles), les artistes ont profité du buzz collectif pour entretenir le leur. Mais toujours avec cette approche collégiale. « Mother Fuck », « Mode Akimbo », « La Seleçao », « Sapapaya » : Marseille continue de compter sur cet aspect collaboratif pour conserver sa force. Depuis 13’organisé, les featurings entre Marseillais ont explosé. L’exemple le plus marquant étant certainement celui de Jul et SCH : n’ayant jamais collaboré avant août 2020, les deux rappeurs se sont, depuis, retrouvés sur 8 morceaux en commun. Quasiment un par mois.

De manière générale, les artistes marseillais n’ont pas laissé le temps à leur buzz de s’essouffler. À peine « Bande organisée » sorti qu’ils se retrouvaient tous sur la compilation 13’organisé. Et à peine la promotion du projet terminée, que Jul resservait le couvert à la fin de l’année avec Loin du monde. En 2021, le constat est similaire : ils se relayent pour maintenir une activité hebdomadaire. Alonzo, SCH, Naps, Soso Maness, L’Algérino puis désormais Jul : le roulement est quasi chorégraphié dans les charts et fonctionne. Les artistes étant accordés jusqu’à leurs featurings, les succès des uns font ceux des autres.

Et évidemment, le tout se répercute sur les exploits indépendants. Porté par une hype spectaculaire, SCH a réalisé son meilleur démarrage en carrière, en plus d’établir un record intouchable pour l’année 2021. D’ailleurs, avec 45.565 équivalent-ventes grâce au streaming en une semaine d’exploitation, SCH a tout simplement établi un nouveau record depuis le changement de calcul du SNEP de janvier 2019. Plus que PNL et Deux frères : c’est dire. De son côté, Naps a décroché son premier disque de diamant en solo avec « La kiffance », tandis que Soso Maness a écrasé son record de ventes en first-week avec Avec le temps. Bref, tout va bien pour la « Bande organisée ».

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L’apogée du “type Jul”

Le succès de la troupe marseillaise, c’est aussi le succès d’une identité typique et identifiable. Le “type Jul” comme le surnommait Soso Maness dans Le Code avec Mehdi Maïzi. Cette rythmique solaire, qui résonne jusqu’au fond la tête, est devenue un cheat-code d’une efficacité dantesque. En grossissant à peine, on pourrait calquer les lignes de percussion marseillaise les unes sur les autres, de « Mode Akimbo » à « Mother Fuck » en passant par « La Seleçao ». Seul « La kiffance » semble faire exception. Pour les autres, là encore, on se faufile dans la continuité de « Bande organisée », en reproduisant un schéma rentable qui fait mouche à chaque fois. Surtout, que le pattern s’expose lui-même à d’intéressants variants, à la manière de « Petrouchka », qui a fait voyager la souveraineté marseillaise jusqu’au fin-fond de la Russie.

D’ailleurs le succès colossal du titre de Soso Maness avec PLK (single d’or en 13 jours !) témoigne de la pérennité du phénomène, un an après la sortie de « Bande organisée ». Là où Hatik, Booba ou encore Bosh se disputaient le tube de l’été 2020, l’édition 2021 ne laisse que peu de place au doute quant à la supériorité de la scène marseillaise. Ni Damso avec « MOROSE », ni le retour de MHD avec « King Kong », ni même une collaboration prestigieuse entre Orelsan et Ninho ne seront parvenus à leur chipper au long terme cette si chère première place. Et alors que Jul a déjà promis la suite de l’aventure 13’organisé pour cette année, toutes les planètes semblent aligner pour faire de nouveau trembler l’industrie musicale française.

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