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Musique

Damso : le jour où les beatmakers de « Julien » ont découvert le morceau

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damso julien
© Romain Garcin

Les TrackBastardz, derrière l’instrumentale de « Julien » de Damso ont raconté leur première écoute d’un morceau à la thématique peu commune, presque repoussante.

Créer une production et voir que l’artiste a traité de la pédophilie : comment l’appréhender ?  Les TrackBastardz, duo de beatmakers ultra talentueux composé de NK.F et Joa, ont conçu l’instrumentale de « Julien », présente sur l’album Lithopédion du Bruxellois. Un morceau clivant, qui traite du périlleux sujet de la pédophilie, en narrant l’histoire de Julien, un monsieur Tout-le-Monde. Le titre refuse d’être manichéen et tente de briser le tabou d’une personne malade et monstrueuse, avec une certaine aisance.

Dans un podcast réalisé par Arte, les deux producteurs sont revenus sur la création du titre, de leur première écoute à leur première appréciation. «Je n’ai pas assisté à la session de studio, j’ai reçu le morceau quand il était fini, raconte Joa. Je l’écoute, je commence à hocher la tête : « Putain, c’est bon ! » Et quand je commence à comprendre le thème du texte, j’ai mes yeux qui s’écarquillent et je suis très, très surpris. Et je me dis : « Ah ouais, le mec il a des couilles », parce qu’il fait un truc qu’est puissant, sur un thème très tabou.»

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«Roh putain, c’est notre instru quand même, fait un truc plus commercial, vas-y !»

NK.F se souvient que Joa – qui s’appelle Julien, pour l’anecdote -, était moins à l’aise avec le sujet. «Ça m’a fait complètement bizarre, je me suis demandé comment il allait pouvoir gérer ça et défendre le truc face au public.» Et d’ajouter en marmonnant : «Roh putain, c’est notre instru quand même, fais un truc plus commercial, vas-y !». Joa poursuit : «Je considère être au service du rappeur. Je fais une prod,  ensuite à lui de la kicker et de mettre le thème qu’il a envie». Sans aller dans l’extrémité, évidemment. «Si j’enregistre le gars, et que y’a un truc que je trouve maladroit ou mal fait, je le dis tout le temps», appuie NK.F.

Selon eux, le morceau de Damso, ainsi que son message, fonctionnent grâce à l’air entraînant, paradoxale face à la thématique du morceau. «C’est un putain de contraste, avoue Joa. C’est hyper musical, hyper détendu, et c’est ça qui marche. Si on était avec une instru sombre, un texte sombre et le mec qui fait la gueule, ça aurait été de la merde. Textuellement, ça aurait été aussi fort, mais le ressenti aurait été trop dur à porter pour l’auditeur.»

De son côté, dans un entretien à Moustique, Damso a précisé que c’est la production qui a inspiré cette thématique. «Tout est venu de la prod, explique-t-il. C’est la première fois que j’avais pas de flow, rien ne me venait. Même pas une idée, une vision. Je l’ai écoutée, réécoutée. Mon fils jouait à côté de moi et je continuais à la passer. Après huit heures non stop, j’ai eu l’impression de sortir de mon corps et de voir des thèmes que je n’abordais jamais. Quand tu nais pédophile, tu es considéré comme une erreur par la nature ou par la science pour quelque chose que tu n’as pas forcément choisi. Ils sont parmi nous mais on ne trouve pas de solutions médicales pour ceux qui le sont.»

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